Path: ...!weretis.net!feeder6.news.weretis.net!feeder8.news.weretis.net!feeder1-2.proxad.net!proxad.net!feeder1-1.proxad.net!cleanfeed3-a.proxad.net!nnrp1-1.free.fr!not-for-mail Subject: Re: Quel con ce Bossuet ! Newsgroups: fr.soc.politique,fr.soc.religion References: From: =?UTF-8?Q?Ren=c3=a9_GROUMAL?= Organization: Truetruth Date: Sun, 19 Sep 2021 19:11:09 +0200 User-Agent: Mozilla/5.0 (Macintosh; Intel Mac OS X 10.15; rv:78.0) Gecko/20100101 Thunderbird/78.14.0 MIME-Version: 1.0 In-Reply-To: Content-Type: text/plain; charset=windows-1252; format=flowed Content-Transfer-Encoding: 8bit Content-Language: fr Lines: 204 Message-ID: <61476f2d$0$3713$426a74cc@news.free.fr> NNTP-Posting-Date: 19 Sep 2021 19:11:09 CEST NNTP-Posting-Host: 91.171.7.98 X-Trace: 1632071469 news-1.free.fr 3713 91.171.7.98:1262 X-Complaints-To: abuse@proxad.net Bytes: 12362 Le 18/09/2021 à 23:00, Cardinal de Hère a écrit : > Je rectifie une erreur dans le texte ci-dessous qui affirme que selon > Tresmontant l'évangile le plus ancien est celui de Matthieu. > Tresmontant datait ainsi la traduction en grec des notes prises au > jour le jour et en hébreu par les disciples du Christ : > - La traduction du dossier qui allait donner l'évangile de Jean est > faite dès la mort et la résurrection du Christ. Ce dossier est le > mieux structuré sur le plan chronologique et le plus complexe sur le > plan théologique. Les notes ont été prises non pas par Jean fils de > Zébédée qui, en tant que marin-pécheur, était sans doute illettré, > mais par Jean le cohen qui a commencé par être disciple de Jean le > baptiseur (que vous appelez Baptiste) et a rencontré Jésus lors de son > baptême par le baptiseur. Les notes ont été prises du vivant de Jésus > et traduites en grec dès la mort et la résurrection de Jésus afin > d'être communiquées aux Juifs de la diaspora qui ne connaissaient plus > suffisamment bien l'hébreu pour le lire et le comprendre couramment. > - Vient ensuite la traduction du dossier qui a donné l'évangile de > Matthieu. Les notes datent du vivant du Christ, la traduction a été > réalisée entre la résurrection de Jésus et la mort de Stéphanos en 36. > - Vient ensuite la traduction du dossier qui a donné l'évangile de > Luc. Destiné aux Goyim entrés à partir de 36 dans l'économie du > monothéisme chrétien c'est pourtant le texte le plus proche de > l'original hébreu. Destiné surtout aux Goyim il est beaucoup plus > simple que Matthieu et bien sûr que Jean. La traduction en grec a été > effectuée entre 36 et 40 et Tresmontant penchait plutôt pour 40 (le > temps que les Goyim commencent à devenir majoritaires au sein de > l'Église). > - En dernier vient la traduction en grec du dossier qui a donné > l'évangile de Marc. Intégralement destiné aux Goyim c'est de très loin > le plus simpliste. Tresmontant date la traduction autour de 45. > > Quant à l'Apocalypse il s'agit également d'un dossier mettant > bout-à-bout plusieurs textes de Iohanan ha-cohen, Jean le cohen (ou le > sacrificateur). Ces textes de Jean ont d'abord été rédigés en hébreu > avant d'être traduit en grec et d'ailleurs un grec beaucoup plus > mauvais que celui de l'évangile de Jean (pas le même traducteur). > Comme Jean le sacrificateur a été assassiné sur ordre du gouverneur de > la Judée Felix en 55 les textes qui composent le livre de l'Apocalypse > datent d'avant 55, probablement entre 48 et 53. > > Je me rends compte en lisant les disciples de Tresmontant que je > connais mieux qu'eux l'oeuvre du maître ! Ce qui est inquiétant. > > https://www.claudetresmontant.com/bible-langue-datation-traduction > >                  Bible : Langue, datation, traduction >                               Exégèse > > > La critique biblique désigne,  selon Tresmontant,  « l’étude > scientifique, rationnelle, de cette bibliothèque qui est la > Bibliothèque hébraïque. »  (« La formation des Évangiles », Problèmes > de notre temps, p.398.) > > En 1993, l’Église a reconnu l’oratorien Richard Simon comme le père > fondateur de l’exégèse moderne avec son Histoire critique du Vieux > Testament (1678). On est loin des attaques violentes de Bossuet qui > alla jusqu’à condamner au bûcher les ouvrages du savant exégète au > motif qu’il donnait une lecture critique et objective du texte > biblique – objectivité qui, de fait, ruinait toutes les > interprétations plus ou moins fantaisistes que l’on pouvait plaquer > sur la Bible au nom d’une édification morale. > > Tresmontant poursuit l’effort de Richard Simon en nous débarrassant de > tout présupposé métaphysique. La critique biblique se doit d’être > avant tout l’étude scientifique de la Bibliothèque hébraïque « comme > on étudie l’histoire de la littérature chinoise, ou grecque, ou autre. > » (Ibid., p.399.) > > La moindre des politesses, selon Tresmontant, consiste d’abord à > étudier le milieu dans lequel ces textes ont été écrits : « La toute > première communauté judéenne dans laquelle ont été constitués ces > quatre dossiers qui ont donné, en traduction grecque, nos quatre > Évangiles, était hébraïque. Tout le monde pensait en hébreu, lisait en > hébreu et écrivait en hébreu. Ce n’était pas un milieu ethnique > d’analphabètes. C’est un milieu ethnique dans lequel on pratique > l’écriture depuis des siècles, bien avant les Grecs ! » (Ibid., p.407.) > > Fort de cet état des lieux, il nous explique la suite de son > raisonnement en s’appuyant sur ce que nous apprend la traduction des > Septante, au IIIe siècle avant notre ère : « Des inconnus ont traduit > toute la Bibliothèque hébraïque de l’hébreu en grec. C’est la première > fois à notre connaissance qu’un peuple traduit une Bibliothèque > entière d’une langue appartenant à une espèce, en l’occurrence > l’espèce des langues sémitiques, en une autre langue, appartenant à > une autre espèce, l’indo-européenne. Cette traduction en langue > grecque de la Bibliothèque hébraïque a été réalisée en respectant > certains principes : traduction mot à mot, proposition par > proposition, qui respecte l’ordre hébreu de la phrase, la construction > hébraïque. Le système de correspondance, entre l’hébreu et le grec, > est constant. Par conséquent, il a existé un lexique hébreu-grec > traditionnel, ou plusieurs lexiques apparentés. » (Ibid., p.407-408.) > > Cela permet d’éclairer cette transmission de l’hébreu au grec pour que > les Judéens de la Diaspora, plus familiers du grec, puissent continuer > à lire la Bible. > > Et voici ce que des dizaines d’années de travail lui ont permis de > découvrir : « Les inconnus qui ont traduit de l’hébreu en grec les > documents, les notes, qui ont donné nos quatre Évangiles, se sont > servis de ce même lexique. » (Ibid., p.408.) > > Si nous n’avons aujourd’hui que des documents grecs des Évangiles, en > revanche, ceux-ci sont écrits exactement sur le même mode que la Bible > des Septante traduite en grec deux siècles avant le Christ. En > étudiant les textes grecs des Évangiles, Tresmontant se rendit compte > que, comme leurs ancêtres traducteurs de la Bible, les traducteurs des > quatre Évangiles ont respecté la structure si caractéristique de la > syntaxe hébraïque : le verbe en tête, suivi du ou des sujets, suivis > du ou des compléments. « Et il vient, Moïse, et il dit… » ce qui est > impossible en grec. > > « En sorte que pour connaître, pour comprendre le sens d’un terme, > dans les livres de la Nouvelle Alliance, il faut toujours chercher > quel était le mot hébreu qui était dessous le mot grec. Si on ne fait > pas ce travail, on obtient soit des non-sens, soit des contresens, > soit des faux sens. Ce n’est pas à partir du Dictionnaire > grec-français classique que l’on peut comprendre les textes des livres > de la Nouvelle Alliance, mais à partir du Dictionnaire hébreu grec > reconstitué. Tant qu’on n’a pas retrouvé le mot hébreu, l’expression > hébraïque, qui se trouve sous le mot grec, sous l’expression grecque, > on est dans la situation du microbiologiste qui n’a pas su bien régler > son microscope : l’image est floue, incertaine ; il y a des éléments > perturbateurs, des interférences, des artefacts dans l’image que l’on > voit. Lorsqu’on a retrouvé le mot hébreu qui était sous le mot grec, > l’image est claire, nette, évidente, indubitable. » (Ibid., p.408.) > > Or, en plus de pratiquer l’allemand et de maîtriser son latin et son > grec, Claude Tresmontant maîtrisait parfaitement l’hébreu et l’araméen > au point que le grand rabbin Kaplan dit de lui : « Nous, nous savons > de l’hébreu ; lui, il sait l’hébreu. » > > Fort de son travail monumental de traduction des Évangiles, on peut > désormais relire le texte à partir de tout un faisceau d’indices qui > montrent à l’évidence que tous ces textes ont été rédigés à proximité > des événements et, surtout, avant la chute du Temple en 70 ; si les > évangélistes avaient écrit après la chute du Temple, il ne fait aucun > doute selon Tresmontant qu’ils n’auraient pas manqué d’en parler, > puisque cet événement est comparable à Hiroshima ou au bombardement de > Berlin en 1945. > > Le Christ hébreu publié en 1983 avec l’Imprimatur de l’évêque de > Corse, Mgr Jean-Charles Thomas, fait éclater les théories de l’école > allemande (Bultmann) qui avaient tendance à retarder au maximum la > datation de la rédaction des Évangiles au motif d’un pur a priori > philosophique – les > prophéties sont impossibles – et qu’il fallait donc situer la > rédaction des textes au moins après la chute du Temple en 70, > puisqu’elle avait été, selon les Évangiles, prophétisée par le Christ. > > Selon Tresmontant, il y a d’abord eu une mise à l’écrit partielle de > ces paroles du Christ puis ces collections ont été recomposées mais > citées par les rédacteurs des Évangiles Matthieu, Marc et Luc. > > Avec la même méthode de rétroversion du grec à l’hébreu et de l’hébreu > en français, Tresmontant a levé le voile sur l’origine des textes > évangéliques en révisant considérablement leur datation. Grâce à ses > analyses, Tresmontant arrive à ces résultats : l’Évangile de Matthieu > est le plus ancien, destiné aux Hébreux, et tous les autres avec lui > sont antérieurs à la chute du Temple en l’an 70. > > Cette percée exégétique conduit à interpréter la pensée du Christ en > lien direct avec son milieu hébraïque. Avec un réalisme saisissant, > Tresmontant nous invite plus que jamais à relire les Évangiles en > tenant compte de leur origine hébraïque, ce qu’il rend accessible à > tout lecteur francophone grâce à ses traductions en français des > Évangiles, au plus près de la structure hébraïque et des mots hébreux > retrouvés sous le grec qui nous est parvenu. > > Ces travaux ont à l’époque déclenché de violentes polémiques. De > manière dépassionnée, on constate aujourd’hui que, sans que > Tresmontant ne le sache et réciproquement, ses travaux convergent avec > ceux de Jean Carmignac. De même, Jacqueline Genot-Bismuth viendra > confirmer l’apport capital de Tresmontant sur la datation des Évangiles. > Jérémy-Marie Pichon > > Pour aller plus loin : > ========== REMAINDER OF ARTICLE TRUNCATED ==========