Path: ...!eternal-september.org!news.eternal-september.org!.POSTED!not-for-mail From: Marcel grouillard Newsgroups: fr.rec.arts.musique.classique Subject: Re: BOLERO AVEC OU SANS... Date: Mon, 03 Jul 2023 07:16:36 +0200 Organization: A noiseless patient Spider Lines: 46 Message-ID: References: <307aea7b-203c-4958-b46c-15a59a231fe1n@googlegroups.com> MIME-Version: 1.0 Content-Type: text/plain; charset="utf-8"; format=flowed Content-Transfer-Encoding: 8bit Injection-Date: Mon, 3 Jul 2023 05:16:38 -0000 (UTC) Injection-Info: dont-email.me; posting-host="b0fc2a747b8e7b620479db022b8a7df7"; logging-data="3812121"; mail-complaints-to="abuse@eternal-september.org"; posting-account="U2FsdGVkX19QiMlYkRDGkG04RbfXV+Pu" Cancel-Lock: sha1:poDmG/YwaLpRKOJ6GZBm3/RIi+Y= X-Antivirus-Status: Clean X-Antivirus: Avast (VPS 230703-0, 3/7/2023), Outbound message X-Newsreader: MesNews/1.08.06.00 Bytes: 4160 Paul & Mick Victor a pensé très fort : > Ad Musicam avait soumis l'idée : >>> Lorsque j'étais enfant (...!), un mélomane fort au fait de tout ce qui >>> touche >> à la mélomanie m'avait averti du fait que mon intérêt pour le Boléro de >> Ravel tenait de ma jeunesse, ma candeur et mon ignorance musicale. "Lorsque >> tu auras une Véritable Culture Musicale, tu ne pourras plus écouter ça". > > Avec le temps, chantait Ferré, avec le temps, va, tout s'en va… Même la > musique. Ma belle Euterpe, mon amante, je t'ai consacré ma vie, et comme tu > n'es pas une ingrate, tu m'as nourri, tu as soigné mes bobos, tu m'as fait > bander, tu m'as parfois porté très haut sur tes ailes de géante qui > t'empêchent de marcher, mais, reconnaissons-le honnêtement, au fil des jours, > au fil des années, insensiblement, la passion s'est faite tendresse, la > tendresse s'est faite habitude, et l'habitude se fait lentement indifférence. > Aujourd'hui, ma belle amante, malgré tes liftings et tes crèmes > raffermissantes au Q10, tu as le visage qui se fissure, les seins qui > dégringolent, le ventre qui s'affaisse. Qu'est-ce qu'il disait, déjà, le > pouète ? La chair est triste hélas, et j'ai lu tous les livres. Fuir ! là-bas > fuir ! tu parles ! On ne fuit pas, ce serait trop facile. On ne fait que > déplacer sa carcasse. Seul le décor change. Autrefois, dans le métro ou dans > le train, quand je voyais un adolescent lire un livre, j'essayais toujours de > voir le titre du bouquin. C'était parfois un livre que j'avais aimé, et je me > disais : Quelle chance il a, celui-là ! quelle chance elle a, cette gamine, > de découvrir ce livre. Pour moi, je ne pourrais que le relire, ce sera du > réchauffé. Et il n'y a guère que la blanquette de veau qui est meilleure > réchauffée. En y repensant, au fond, sa vraie chance, c'était moins de > découvrir un livre que d'avoir dix-sept ans et tous les possibles. J'en ai > trop écouté, mes gueux, j'en ai trop joué, j'en ai trop étudié, j'en ai trop > démonté, comme on démonte des pendules pour voir comment ça marche et ce > qu'elles ont dans le ventre : certes, il reste l'intérêt du technicien, le > coup d'œil de l'horloger appréciant à sa juste valeur une belle mécanique, > mais la magie n'opère plus. Que pourrais-je écouter, aujourd'hui, qui puisse > réveiller mes sens blasés, mes vieilles oreilles, mon cerveau engourdi ? Quel > concerto, quelle symphonie, quelle sonate pourrait me rendre les matins > triomphants de la jeunesse ? Il faudrait que ce fût une œuvre inouïe, quelque > chose d'encore jamais entendu, de tellement nouveau et tellement génial que > la marche de l'humanité s'en trouverait bouleversée. Une symphonie venue de > Mars ou de Saturne ? Le concerto pour 5.000 doigts du Dr T., peut-être ? Et > encore... Voilà qui me semble très juste, hélas ! -- Cet e-mail a été vérifié par le logiciel antivirus d'Avast. www.avast.com