X-Received: by 2002:a05:622a:307:b0:412:1cbf:fb41 with SMTP id q7-20020a05622a030700b004121cbffb41mr388021qtw.0.1697139735741; Thu, 12 Oct 2023 12:42:15 -0700 (PDT) X-Received: by 2002:a05:6808:1899:b0:3a9:d030:5023 with SMTP id bi25-20020a056808189900b003a9d0305023mr13200995oib.3.1697139735488; Thu, 12 Oct 2023 12:42:15 -0700 (PDT) Path: ...!news-out.google.com!nntp.google.com!postnews.google.com!google-groups.googlegroups.com!not-for-mail Newsgroups: fr.soc.environnement Date: Thu, 12 Oct 2023 12:42:14 -0700 (PDT) Injection-Info: google-groups.googlegroups.com; posting-host=2a01:e0a:433:f830:2888:954:591e:e599; posting-account=ufma1woAAADz_nJ7NMVWhxSFSh01IfKw NNTP-Posting-Host: 2a01:e0a:433:f830:2888:954:591e:e599 User-Agent: G2/1.0 MIME-Version: 1.0 Message-ID: <3aff528a-8d82-4bd7-86e1-7b81eff293b1n@googlegroups.com> Subject: =?UTF-8?Q?Inqui=C3=A9tudes_autour_de_la_fonte_record_de_la_banquis?= =?UTF-8?Q?e_antarctique?= From: Canta Galet Injection-Date: Thu, 12 Oct 2023 19:42:15 +0000 Content-Type: text/plain; charset="UTF-8" Content-Transfer-Encoding: quoted-printable Bytes: 9149 Lines: 122 La surface de la banquise relev=C3=A9e autour du p=C3=B4le Sud =C3=A0 l=E2= =80=99issue de l=E2=80=99hiver austral est la plus faible de l=E2=80=99hist= oire des relev=C3=A9s. Ce sont des donn=C3=A9es venues des confins du monde. Peut-=C3=AAtre aussi = des signes pr=C3=A9curseurs d=E2=80=99un changement d=E2=80=99=C3=A8re. Le = 10 septembre, =C3=A0 la fin de l=E2=80=99hiver austral, la banquise antarct= ique a atteint son maximum annuel. Ce jour-l=C3=A0, les satellites n=E2=80= =99ont recens=C3=A9 que 16,96 millions de kilom=C3=A8tres carr=C3=A9s. Il s= =E2=80=99agit de la surface la plus faible de l=E2=80=99histoire des relev= =C3=A9s, quasiment deux millions en dessous de la moyenne 2011-2020. La sui= te d=E2=80=99une tendance. En f=C3=A9vrier, =C3=A0 la fin de l=E2=80=99=C3=A9t=C3=A9 dans l=E2=80=99h= =C3=A9misph=C3=A8re Sud, la banquise autour du p=C3=B4le Sud avait beaucoup= fondu, atteignant son minimum historique, avec 1,792=C2=A0million de kilom= =C3=A8tres carr=C3=A9s. =C2=AB=C2=A0Il est de plus en plus =C3=A9vident que= le syst=C3=A8me de glace de mer de l=E2=80=99Antarctique est entr=C3=A9 da= ns un nouveau r=C3=A9gime, caract=C3=A9ris=C3=A9 par une influence beaucoup= plus forte des eaux oc=C3=A9aniques chaudes=C2=A0=C2=BB, a analys=C3=A9 l= =E2=80=99institut am=C3=A9ricain National Snow and Ice Data Center dans une= note dat=C3=A9e du 4=C2=A0octobre. Une =C3=A9tude publi=C3=A9e jeudi 12=C2=A0octobre dans la revue Science Adv= ances est aussi alarmante. Gr=C3=A2ce aux satellites, des chercheurs de l= =E2=80=99universit=C3=A9 de Leeds ont scrut=C3=A9 162 plates-formes de glac= e qui entourent l=E2=80=99Antarctique. Continuit=C3=A9 de la calotte glacia= ire du continent, ces banquises sont des lieux n=C3=A9vralgiques, agissant = comme un bouchon entre les glaciers et la mer. Selon eux, 71=C2=A0d=E2=80= =99entre elles, notamment celles situ=C3=A9es =C3=A0 l=E2=80=99ouest du con= tinent (barri=C3=A8re de=C2=A0Getz, glacier de l=E2=80=99=C3=AEle du Pin), = ont vu leur volume diminuer entre 1997 et 2021. La stabilit=C3=A9 ou la cro= issance de celles situ=C3=A9es =C3=A0 l=E2=80=99est n=E2=80=99a pas compens= =C3=A9 cette perte, aboutissant =C3=A0 un rejet net de 7=C2=A0500=C2=A0mill= iards de tonnes d=E2=80=99eau de fonte dans les oc=C3=A9ans sur cette p=C3= =A9riode. =C2=AB=C2=A0Cette perte de masse est due =C3=A0 la fois =C3=A0 l= =E2=80=99amincissement de la base et au retrait de l=E2=80=99extr=C3=A9mit= =C3=A9 de ces plateformes=C2=A0=C2=BB, peut-on lire dans l=E2=80=99=C3=A9tu= de. L=E2=80=99=C3=A9nigme de l=E2=80=99Antarctique Ces nouveaux indices sont-ils des signes de l=E2=80=99influence du r=C3=A9c= hauffement climatique d=E2=80=99origine humaine, ou le d=C3=A9but d=E2=80= =99un changement de cycle dans la variabilit=C3=A9 naturelle=C2=A0? Pendant= de nombreuses ann=C3=A9es, l=E2=80=99Antarctique a =C3=A9t=C3=A9 une =C3= =A9nigme. Alors que l=E2=80=99Arctique se r=C3=A9chauffe deux =C3=A0 trois = fois plus vite que le reste du monde et que la banquise du p=C3=B4le Nord i= nqui=C3=A8te tous les scientifiques, la zone du p=C3=B4le Sud semblait r=C3= =A9agir diff=C3=A9remment. La glace qui l=E2=80=99entoure n=E2=80=99a cess= =C3=A9 de s=E2=80=99=C3=A9tendre jusqu=E2=80=99=C3=A0 un niveau tr=C3=A8s h= aut, en=C2=A02016. Comme si le train de grandes d=C3=A9pressions et de cour= ants oc=C3=A9aniques =E2=80=93 le Southern Annular Mode =E2=80=93 qui ceint= ure le continent blanc contribuait =C3=A0 isoler un peu plus ces terres ext= r=C3=AAmes. =C2=AB Pendant longtemps, on n=E2=80=99observait pas concr=C3=A8tement les = effets du r=C3=A9chauffement climatique, r=C3=A9sume Mathieu Casado, pal=C3= =A9oclimatologue au Laboratoire des sciences du climat et de l=E2=80=99envi= ronnement, auteur d=E2=80=99une =C3=A9tude publi=C3=A9e le 7 septembre dans= Nature Climate Change, qui confirme que le r=C3=A9chauffement du continent= austral est 20 % =C3=A0 50 % plus important que les pr=C3=A9dictions. Mais= l=E2=80=99on savait aussi, selon des donn=C3=A9es pal=C3=A9oclimatologique= s, que la d=C3=A9glaciation des deux p=C3=B4les ne se fait pas forc=C3=A9me= nt en m=C3=AAme temps, avec des grandes interrogations sur la distribution = de l=E2=80=99=C3=A9nergie en provenance de l=E2=80=99=C3=A9quateur vers le = nord et vers le sud du globe. =C2=BB L=E2=80=99ann=C3=A9e 2016=C2=A0restera-t-elle dans l=E2=80=99histoire comme= un moment charni=C3=A8re=C2=A0? Les ann=C3=A9es suivantes, l=E2=80=99=C3= =A9tendue de la glace de mer a =C3=A9t=C3=A9 plut=C3=B4t conforme ou un peu= inf=C3=A9rieure =C3=A0 la moyenne, jusqu=E2=80=99=C3=A0 de premiers record= s minimaux, en=C2=A02022. Mais les scientifiques pr=C3=A9f=C3=A8rent encore= temporiser pour attribuer cette baisse, tr=C3=A8s brutale depuis quelques = mois, au changement climatique. =C2=AB=C2=A0Personne n=E2=80=99avait pr=C3= =A9vu un minimum aussi bas, c=E2=80=99est une situation extraordinaire au p= remier sens du terme, c=E2=80=99est-=C3=A0-dire que l=E2=80=99on sort de la= gamme habituelle, estime Hugues Goosse, climatologue =C3=A0 l=E2=80=99Univ= ersit=C3=A9 catholique de Louvain (Belgique), sp=C3=A9cialiste dans le d=C3= =A9veloppement de mod=C3=A8les climatiques et dans l=E2=80=99influence entr= e l=E2=80=99eau de mer et la glace. Il faut continuer =C3=A0 rester tr=C3= =A8s modestes sur l=E2=80=99attribution. Tous les mod=C3=A8les disent que l= =E2=80=99on aura moins de glace, mais impossible de savoir =C3=A0 quel mome= nt et dans quelle quantit=C3=A9.=C2=A0=C2=BB =C2=AB=C2=A0Est-ce que cela es= t d=C3=BB =C3=A0 la variabilit=C3=A9 naturelle multid=C3=A9cennale, ou est-= on face =C3=A0 un changement de r=C3=A9gime=C2=A0provoqu=C3=A9 par l=E2=80= =99homme=C2=A0? C=E2=80=99est une question essentielle et la r=C3=A9ponse n= =E2=80=99est pas encore tr=C3=A8s claire=C2=A0=C2=BB, confirme Ga=C3=ABl Du= rand, glaciologue au CNRS et =C3=A0 l=E2=80=99Institut des g=C3=A9osciences= de l=E2=80=99environnement (IGE). Ce travail sur la causalit=C3=A9 des =C3=A9v=C3=A9nements est tr=C3=A8s com= plexe en Antarctique. D=E2=80=99abord =C3=A0 cause de la faiblesse des obse= rvations : seulement vingt-trois stations m=C3=A9t=C3=A9orologiques sont in= stall=C3=A9es sur le continent, la plupart =C3=A0 proximit=C3=A9 des bases = importantes construites =C3=A0 partir des ann=C3=A9es 1950. Et les premi=C3= =A8res donn=C3=A9es satellites fiables ne datent que de 1979. Ce manque de = recul rend les mod=C3=A9lisations plus impr=C3=A9cises. =C2=AB Avec l=E2=80= =99Antarctique, nous avons une profondeur temporelle tr=C3=A8s courte d=E2= =80=99=C3=A0 peine quarante ans, pr=C3=A9cise M. Durand. M=C3=AAme si elles= s=E2=80=99am=C3=A9liorent chaque ann=C3=A9e, les mod=C3=A9lisations ne peu= vent pas =C3=AAtre pr=C3=A9cises, c=E2=80=99est un peu comme anticiper une = temp=C3=AAte sur les c=C3=B4tes bretonnes alors qu=E2=80=99on aurait observ= =C3=A9 qu=E2=80=99une l=C3=A9g=C3=A8re averse. =C2=BB Ce travail informatique doit en outre int=C3=A9grer de nombreux facteurs : = les temp=C3=A9ratures atmosph=C3=A9riques, mais aussi celles de la mer, l= =E2=80=99=C3=A9volution des vents qui balayent les eaux de surface plus fro= ides que certains courants de profondeur=E2=80=A6 =C2=AB C=E2=80=99est un s= yst=C3=A8me infiniment complexe o=C3=B9 il y a de multiples interactions et= cela se joue sur une grande =C3=A9chelle de temps, insiste M. Goosse. Plus= le temps s=E2=80=99=C3=A9coule, plus les choses s=E2=80=99affinent. On a p= u avoir une variabilit=C3=A9 naturelle qui a gomm=C3=A9 certains effets du = r=C3=A9chauffement jusqu=E2=80=99en 2016, mais seulement sept ans se sont = =C3=A9coul=C3=A9s depuis cette date=E2=80=A6 =C2=BB https://www.lemonde.fr/planete/article/2023/10/12/inquietudes-autour-de-la-= fonte-record-de-la-banquise-antarctique_6194029_3244.html