Path: ...!eternal-september.org!feeder3.eternal-september.org!news.eternal-september.org!.POSTED!not-for-mail From: Anansi Newsgroups: fr.lettres.langue.francaise Subject: Re: Brehaigne fut Chrononyme Date: Sun, 24 Dec 2023 23:43:13 +0100 Organization: A noiseless patient Spider Lines: 41 Message-ID: References: MIME-Version: 1.0 Content-Type: text/plain; charset=UTF-8 Content-Transfer-Encoding: 8bit Injection-Date: Sun, 24 Dec 2023 22:43:11 -0000 (UTC) Injection-Info: dont-email.me; posting-host="372f09c5595760ea0cead59cfbf8b60f"; logging-data="2879725"; mail-complaints-to="abuse@eternal-september.org"; posting-account="U2FsdGVkX18A1Ftm0Y+Y41WOERl7Tfq8" User-Agent: Mozilla Thunderbird Cancel-Lock: sha1:LuYBtImYOUsa/OmlVmgKU9FDUXs= In-Reply-To: Content-Language: fr Bytes: 3484 Le 24/12/2023 à 18:46, joye a écrit : > On 12/24/2023 10:58 AM, Anansi wrote: > >> Je viens également de croiser pour la première fois un mot qui a >> l'immense avantage de ne pas avoir d'étymologie identifiable qui >> permettrait d'en deviner le sens. > > Pas identifiable ? Hmm... > Début xiies. terre ... baraine (Ph. de Thaon, Comput, 2006 dans > T.-L.); mil. xiies. brahaignes femes (Wace, Conception N.D., 359 dans > Keller, p. 51); début xiiies. brehaigne (Gautier de Coincy, Nativité > N.D., 254 dans T.-L.); 1680 considéré comme ,,terme injurieux`` en > parlant d'une femme (Rich.). Orig. obsc.; l'existence de nombreuses > formes romanes qu semblent se rattacher à un même type avec le > sémantisme commun d'infertilité appliqué à des réalités différentes > laisse supposer un rad. pré-roman au sens de « stérile, infertile ». Les > différents types proposés pour un tel rad. (FEW t. 1, p. 242; REW4, > no942; DEI, s.v. barena et brenna) ne permettant pas d'expliquer toutes > les formes qui semblent s'y rattacher, on peut seulement supposer un > rad. bar « infertile » à partir duquel il reste à expliquer chacune > d'elles (J. Jud dans Arch. St. n. Spr., t. 127, 1911, p. 434 et 435). La > finale -aigne représente sans doute le suff. lat. -aneu (cf. montanea, > montagne); l'h intervocalique n'a qu'une valeur séparative de voyelles > en hiatus (cf. ébahi, trahi, etc.). Les hyp. d'étymons empr. au domaine > germ. (DIEZ3; E. Gamillscheg dans Homenage Fritz Krüger, 1952, t. 1, pp. > 18-20 et EWFS2) semblent en contradiction avec la répartition géogr. des > termes à partir desquels on les postule, aucun n'étant confirmé par un > mot du domaine germ. Une orig. lat. d'apr. vorago, -inis (Garcia de > Diego, Revista de Filologia Española, t. 36, 1952, pp. 257-286) fait > difficulté du point de vue phonét. et sém. (cf. Cor., s.v. maraña). Dont j'extrais : 1- Les hypothèses d'étymons empruntés au domaine germanique semblent en contradiction avec la répartition géographique des termes à partir desquels on les postule, aucun n'étant confirmé par un mot du domaine germanique. 2- Une origine latine d'après vorago, -inis fait difficulté du point de vue phonétique et sémantique. Je persiste, pas germanique, pas latin, pour le reste que des suppositions, donc pas identifiable.