Path: ...!news.mixmin.net!feeder1-2.proxad.net!proxad.net!feeder1-1.proxad.net!cleanfeed1-b.proxad.net!nnrp2-2.free.fr!not-for-mail Date: Sun, 7 Apr 2024 12:16:20 +0200 MIME-Version: 1.0 User-Agent: Mozilla Thunderbird Subject: =?UTF-8?Q?Re=3A_Du_rayonnement_de_la_culture_fran=C3=A7aise?= Newsgroups: fr.lettres.langue.francaise References: Content-Language: fr From: =?UTF-8?Q?Le_Docteur_P=C3=A9p=C3=A9_=C3=A0_chaines?= In-Reply-To: Content-Type: text/plain; charset=UTF-8; format=flowed Content-Transfer-Encoding: 8bit Lines: 41 Message-ID: <66127274$0$29738$426a74cc@news.free.fr> Organization: Guest of ProXad - France NNTP-Posting-Date: 07 Apr 2024 12:16:20 CEST NNTP-Posting-Host: 78.194.114.54 X-Trace: 1712484980 news-3.free.fr 29738 78.194.114.54:35162 X-Complaints-To: abuse@proxad.net Bytes: 3516 Le Faux Mage a écrit : > https://www.cjoint.com/doc/24_04/NDgqGAcLlED_434428409-2690548351103654-8627311432558900524-n.jpg Article publié sur RadioFrance.fr sur la langue employée dans les chansons d'AN : "Mais qu'elle est-elle, cette langue qui est au cœur de la “polémique”, mais qui en est en même temps totalement absente. Car ce qu’on reproche à cette chanteuse d’origine malienne, c’est de ne pas bien parler le français, c’est de chanter des paroles qu’on ne comprend pas - tout est dans le “on”. Et d’analyser les textes comme s’il s’agissait d’énoncés dans un livre ou de formules de discours, ou pour en dénoncer l’indigence ou pour contraire la réhabiliter. Pas grand monde pour rappeler que la langue d’Aya Nakamura est une langue chantée, il ne s’agit donc pas de la “comprendre” - depuis quand n’écoute-t-on que les chansons dont on comprend les paroles - ce qui importe pour le dire rapidement, c'est moins dans une chanson le signifié que le signifiant… Bref, pas grand monde pour amener la question sur ce qui me paraît être le bon terrain, une discussion informée sur la chanson populaire, de tout temps licencieuse, bigarrée, pleine d’inventions, d’argot, une langue pour la musique et dès lors au sens premier, poétique. Or sur ce terrain-là, il me semble qu’Aya Nakamura vole haut, elle qui par ailleurs, je le rappelle, est l’artiste féminine française la plus streamée, également la plus diffusée à l’international. Une artiste dont la langue riche, pleine d’inventions, de mots d’ailleurs, de jeux, s’articule parfaitement à la musique qu’elle pratique : mélange d’afro-beat, de zouk et autres rythmes caribéens. Dans ce lieu-là, hybride, singulier, hyper reconnaissable, s’élabore une grammaire amoureuse aux facettes contrastées, tantôt mélancolique, tantôt revendicative, tantôt érotique. Des morceaux aux motifs obsédants, formules tellement efficaces qu’elles s'incrustent durablement dans les crânes et dans les corps, y compris, cette banderole en forme d’inconscient hommage le prouve, les plus fâcheux et les plus butés." () La musique de Nakamura est à comparer, je pense, à l'évolution de la peinture, tant cette musique peut s'apparenter à un tableau. Fini le classicisme, aux orties le romantisme, aux oubliettes le naturalisme. Place à l'hyper surréalisme post-moderne apocalyptique.