Path: ...!news.misty.com!weretis.net!feeder8.news.weretis.net!pasdenom.info!from-devjntp Message-ID: JNTP-Route: news2.nemoweb.net JNTP-DataType: Article Subject: Re: Les leaders de gauche doivent abandonner leur posture actuelle : tout le programme, rien que le programme =?UTF-8?Q?=C2=BB?= References: Newsgroups: fr.soc.politique JNTP-HashClient: R3TyEgSxk4wEfrvekkf9QLS3Cqk JNTP-ThreadID: D8oaCDkNEVRMUpMXjX3IS3edo9g JNTP-ReferenceUserID: 235@news2.nemoweb.net JNTP-Uri: http://news2.nemoweb.net/?DataID=fw9BS7lahbOXGam_njJc-0cBtco@jntp User-Agent: Nemo/0.999a JNTP-OriginServer: news2.nemoweb.net Date: Sat, 13 Jul 24 18:53:04 +0000 Organization: Nemoweb JNTP-Browser: Mozilla/5.0 (Windows NT 10.0; Win64; x64) AppleWebKit/537.36 (KHTML, like Gecko) Chrome/126.0.0.0 Safari/537.36 Injection-Info: news2.nemoweb.net; posting-host="084c1042f72a145ca64fca04627967ebca61873c"; logging-data="2024-07-13T18:53:04Z/8946738"; posting-account="137@news2.nemoweb.net"; mail-complaints-to="julien.arlandis@gmail.com" JNTP-ProtocolVersion: 0.21.1 JNTP-Server: PhpNemoServer/0.94.5 MIME-Version: 1.0 Content-Type: text/plain; charset=UTF-8; format=flowed Content-Transfer-Encoding: 8bit X-JNTP-JsonNewsGateway: 0.96 From: Beep Beep Bytes: 9442 Lines: 130 Le 13/07/2024 à 13:53, Canta Galet a écrit : > > Excellent article. > Réaliste et objectif. > > Un seul bémol de mon point de vue, c'est le sujet des retraites. > > Les 35 régimes de retraites n'ont plus de justificatif et doivent être > intégrer au régime général pour former un seul et unique régime comme le > préconisait le Conseil National de la Résistance. > > ensuite à l'intérieur d'un même régime il sera toujours temps de discriminer > entre eux les emplois les plus pénibles de ceux qui le sont moins, et non pas en > fonction d'une appartenance à telle ou telle corporation comme c'est acutellement > le cas. > > Autre point important : dès lors que tout le monde sera au même régime, tout > le monde devra le financer à due proportion et tout le monde aura intérêt à le > défendre. > > Parce que n'en déplaise à certains, ce sont les 35 régimes actuels qui > entretiennent la discrimination sociale. > > Poiur le seul profit de certaines corporations qui vivent sur le dos du plus > grand nombre. > > > > > Les deux économistes estiment, dans une tribune au « Monde », que les > objectifs sociaux du Nouveau Front populaire ne peuvent être atteints que par le > respect du sérieux budgétaire, sous peine de perdre sur les deux tableaux. > > > Un besoin de justice sociale est exprimé par un grand nombre de concitoyens qui > se sentent, à juste titre, victimes de la mondialisation quand d’autres en ont > largement profité. De ce déclassement bien réel découle en partie la montée > du vote de désespoir en faveur des extrêmes. Cette colère aurait pu être > apaisée si le macronisme avait inclus un volet social. > > Un vrai « en même temps » aurait d’ailleurs rendu la politique d’offre > menée ces dernières années plus pérenne, en limitant le risque de frondes > répétées et paralysantes (« gilets jaunes », opposition à la réforme des > retraites, etc.). A l’inverse, on assiste peut-être à l’effondrement de > sept années d’efforts pour gagner la confiance des investisseurs étrangers, et > les récifs se rapprocheront d’autant plus vite que le coup de barre à gauche > sera brutal. La menace est celle-ci : qu’Emmanuel Macron mette maintenant le > Nouveau Front populaire (NFP) au défi d’appliquer son programme. > > Premièrement, il serait illusoire de croire dans l’équilibre budgétaire > d’un programme chiffré très rapidement et sans prise en compte des impacts > économiques. Les calculs sur la hausse du smic, par exemple, n’intègrent pas > la hausse concomitante des défaillances d’entreprises et leur coût économique > et social. Des hausses d’impôts brutales et généralisées peuvent décourager > l’investissement et l’effort productif, se soldant par de moindres recettes > fiscales. > > Enfin, les effets bénéfiques de la relance budgétaire mis en avant par le NFP > sont plus qu’incertains, avec la fuite probable d’une partie de la relance > vers les importations et la montée de l’inflation si l’offre de nos > entreprises ne satisfait pas la hausse de la demande. Ces conséquences sont bien > connues des économistes, quelle que soit leur chapelle. > > Besoin d’équité > Deuxièmement, comment oublier la contrainte extérieure ? Les mesures sociales > de 1936 ou 1981 avaient systématiquement conduit à une hausse des taux > d’intérêt, devenus intenables pour un gouvernement obligé d’emprunter pour > fonctionner. Et encore, à cette époque, la dette publique était faible – > autour de 20 % du PIB, contre 110 % aujourd’hui). La relance s’était > pourtant traduite par un inexorable « tournant de la rigueur » deux ans plus > tard, un délai que nous n’avons même plus aujourd’hui. En 2022, au > Royaume-Uni, l’annonce de fortes baisses d’impôts, budgétairement > déraisonnables dans un contexte d’endettement élevé, avait conduit à une > explosion des taux d’intérêt et à la chute du gouvernement de Liz Truss en > une petite semaine. > > Troisièmement, il faut mesurer les conséquences d’une telle tentation. Un > renchérissement soudain et brutal de notre dette pourrait conduire à > l’équivalent du shutdown américain, c’est-à-dire l’impossibilité > momentanée de payer nos créanciers, de rémunérer nos fonctionnaires, de payer > les aides sociales. Quelles seraient les conséquences sociales d’une telle > situation ? Et quelles séquelles à ce chaos budgétaire, si ce n’est un > affaiblissement durable – comme a connu le Royaume-Uni – et un retour à une > rigueur accrue, qui frapperait plus durement les ménages vulnérables ? Est-ce > cela, le projet social de la gauche ? Ou le calcul cynique d’Emmanuel Macron, > afin d’apparaître finalement comme le garant de la stabilité ? > > Il n’est nul besoin de faire partie du Medef pour dénoncer les postures > irresponsables prises ces derniers jours par les leaders de gauche : « Tout le > programme, rien que le programme. » En réalité, ils n’y croient guère > eux-mêmes, comme le rappelle une tribune publiée dans Le Monde le 11 juillet. > Non pas qu’ils soient convaincus des contraintes économiques que nous venons de > rappeler, mais ils ont bien conscience qu’une motion de censure tomberait > rapidement s’ils tentaient d’appliquer leurs mesures. De la même façon, les > postures à droite ne peuvent ignorer le besoin d’équité manifesté par les > Français, qui passerait notamment par la restauration des services publics. Le > creusement des écarts entre les très riches et le reste de la population est > bien documenté, et le débat sur la taxation des super-profits n’a pas été au > bout de sa logique. > > Rétablir une vision sociale pour le pays > Une large coalition doit donc émerger et s’entendre sur un ensemble de > mesures sociales raisonnables. La fin des cadeaux sous forme de niches fiscales va > dans ce sens, et il est difficile de croire que tous les bénéficiaires actuels > partiraient en courant à l’étranger. Des économies peuvent aussi être > réalisées en simplifiant le millefeuille administratif (une vraie réforme > simplifiant les strates que représentent régions, départements, etc.) au > profit des services publics de terrain : santé, éducation, sécurité. Enfin, > de nouvelles dépenses peuvent rassurer les investisseurs si elles sont > cohérentes avec la transition environnementale. Une mesure dans ce sens est la > gratuité des transports en commun, expérimentée à Montpellier et ailleurs. > Tout en étant socialement et symboliquement forte (les plus modestes n’ont pas > de voiture), ce type de mesure n’entre pas dans le champ de l’assistanat > décrié par la droite et peut trouver une adhésion large. > > La tâche sera ardue pour une grande coalition. Mais celle-ci doit rétablir > une vision sociale pour le pays – celle qui a manqué au macronisme et qui > aiderait à contenir la vague RN –, tout en rassurant marchés et investisseurs > afin de ménager l’attractivité de long terme de la France et de garantir ainsi > croissance et progrès, c’est-à-dire les emplois et le pouvoir d’achat de > demain. > > Olivier Bargain est professeur d’économie et responsable du magistère de > sciences économiques à l’université de Bordeaux, chercheur à l’école > Bordeaux Sciences économiques et ancien membre du Conseil d’analyse > économique ; Jean-Marc Figuet est professeur d’économie, responsable du > Master monnaie, banque, finance et assurance à l’université de Bordeaux et > chercheur à l’école Bordeaux Sciences économiques. Soit ça fini comme ça, soit ils seront balayés par le RN aux prochaines élections