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Subject: [CR][NC23] Partie 4 : Les aventures du retour !
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From: LoJo <ljoetsvirezmoicetruc@free.fr>
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Re,

Un téléphone vibre. C’est pas le mien, il est éteint et il tente de se 
déshumidifier des aventures de la veille. J’ouvre un œil, puis l’autre. 
Vincent est réveillé. Je tire le rideau. À deux dans l’espace réduit de 
la chambre du mobilhome, les murs sont trempés, comme la vitre de la 
fenêtre. Je l’ouvre, c’est gris, mais sec. En fait, j’étais déjà 
attentif dans mon sommeil au bruit de roulement des rares voitures qui 
passaient sur la route, et je n’entendais pas ce « pshhhhh » typique 
d’une route mouillée. C’est déjà ça.

Je me lève et je tâte mes fringues. Merde. C’est encore un peu humide au 
bout des manches. Je retourne la veste et la replace au-dessus du 
radiateur. Les gants sont Ok, mais le cuir du pouce droit a touché la 
grille et s’est rétracté. Je suis un peu serré, mais ça va. De toutes 
façons, il faut que je les change. Les bottes sont à peu près sèches, 
mais le court passage posé sur le radiateur hier soir a fini de décoller 
le bout de la semelle. Je la serre avec un bout de scotch toilé. Je 
perds en souplesse, et mon gros orteil gauche est un peu trop serré, 
mais on fera avec. C’est con, des bottes d’à peine plus d’un an... Étant 
content des précédentes qui m’avaient fait plus de 5 ans de commutage 
GVQPien, j’avais soigneusement repris les mêmes... Erreur...

Il est tôt, mais nous sommes plusieurs à être déjà debout et attendre 
l’ouverture du petit déjeuner. On regarde la météo, ça a l’air de se 
maintenir pour la matinée, mais la suite du scénario risque de 
ressembler à la veille dans l’après-midi. Je ne me tâte plus vraiment : 
si je pars maintenant, je suis certain de ne pas me faire saucer sur ma 
trace retour. En plus, j'éviterai les bouchons du dimanche soir sur la 
fin du trajet.

Une camionnette arrive, c’est le boulanger qui dépose les viennoiseries 
du matin. Top départ donc pour le petit déj’. J’échange encore sur les 
probabilités météo, commence à saluer ceux qui arrivent autant pour le 
bonjour que pour les prévenir de mon choix final de départ.

Lavage de dents, remplissage et fixation des valises. Je fais le tour 
sans bruit pour vérifier que je n’oublie rien (Y’en a encore deux qui 
dorment !). Évidemment, je me rendrai compte au bout de 100 bornes que 
mon tapis de sol entouré de son araignée était resté bien caché sur le 
canapé, derrière le rideau de la porte-fenêtre...

Départ donc, j’essaie de ne pas me gaufrer dans la glaise-graviée des 
chemins du camping. Je salue ceux que je croise encore, passe la 
barrière, je tourne à gauche, et c’est parti pour mon retour de NC.

J’aime bien ce moment où tu quittes un coin sympa, des gens rigolos, et 
une histoire commune construite en quelques jours avec des gens que tu 
as découvert. La tête se vide, tu te concentres sur la route, tu 
profites du retour qui sera aussi intéressant que ces quelques jours 
passés en meute.

Le Ventoux au loin est découvert. Il me fait de l’œil, mais je pars vers 
le Nord. Direction le col de l’Homme Mort (qui a dû gagner au 
cache-cache parce que je ne l'ai pas vu), je reprends mes marques sur la 
moto, plus chargée qu’hier.

Juste après Barret-de-Lioure, un virage, un petit pont, le GPS me dit de 
tourner à droite. Ça me semble un peu raide, on dirait une combe sans 
issue, mais je lui fais confiance. La route n’est pas large, avec une 
bonne bande de gravier au milieu et de chaque côté. Une épingle, puis 
deux, le bitume laisse la place à du caillou concassé, c’est raide, mais 
pas encore au point de ce que j’ai déjà fait en montant au Col du Joly 
entre Les Contamines et Hauteluce pour étrenner mes TKC70, que je ne 
regrette pas. Je continue donc. L’herbe apparaît au milieu, signe que le 
tronçon est moins emprunté après quelques virages et avoir laissé 
quelques maisons sur ma gauche. Je me lève sur les cale-pieds pour être 
plus à l’aise, je me cale dans le rail côté droit, à l’opposé de la 
vallée, et je m’apprête à négocier quelques flaques de boue que la pluie 
a gonflé ces derniers jours. Ça passe sans souci. Une autre apparaît, 
longue d’une bonne dizaine de mètres de long. Pas moyen de faire 
demi-tour ici, donc gaz en croisant les doigts. Je passe dans une gerbe 
de gadoue, je suis bien content d’avoir scotché ma botte, et me voilà de 
l’autre côté. Ces pneus sont vraiment top. L’arrière a un peu chassé, 
mais je suis franchement novice en chemin, et je me sens pourtant en 
confiance. La végétation s’intensifie, au point que des banches me 
fouettent le casque, et frottent ma valise droite. J’arrive à un 
embranchement. À droite une maison, en face un chemin bordé d’un chenil 
avec une meute de chiens qui aboient 
(https://goo.gl/maps/xwJwJL2u4E34zw157). Le chemin continue, mais se 
transforme en une trace unique. C’est en pente, je vais galérer à faire 
demi-tour, mais seul, ça me semble plus raisonnable. Je m’y reprends en 
plusieurs fois, avec la crainte de poser la moto sur le flanc, mais je 
réussi à faire demi-tour. J’ai dû parcourir deux kilomètres, et ça m’a 
donné chaud. Le retour se passe bien, les mêmes flaques de boue passent 
sans souci, la moto doit être bien crade comme j’aime : parfait ! :-)

Quand même, je réfléchis à cette blague de GPS... De retour sur la 
route, je vérifie les paramètres, et réactive le contournement des 
routes non goudronnées ! Je me demande si je perds la tête, ou si des 
blagueurs auraient pu jouer avec les paramètres de mon Garmin pendant la 
nuit ^^ Dans le doute, je ne tire pas de conclusion, et je poursuis ma 
route, content de cette petite escapade qui s’est finalement bien terminée.

Col de Peyruerque, Gorges de Trente Pas, Saint-Nazaire-le-Désert, 
Saint-Benoît-en-Diois : les petites routes de la Drôme montagneuse que 
j’ai déjà prises lors de mon Paris-Nice-Paris l’an dernier sont toujours 
aussi agréables. J’aime les routes de montagne, les enchaînements de 
virages un peu serrés, mais c’est vraiment à moto que je les apprécie le 
plus.

Après Die, j’entame une montée au Col du Rousset bien agréable, sans 
avoir à doubler personne, où je retrouve au sommet une épreuve de VTT. 
Les pauvres descendent de la montagne pour prendre le tunnel dans lequel 
il fait un froid de gueux. Ma tenue de moto est sèche, je sens le froid, 
eux sont en cuissards. Respect.

J’arrive sur le plateau du Vercors. Le ciel est un peu chargé, mais la 
route est sèche. Je sais que c’est très roulant, mais le paysage est 
sympa, alors j’en profite pour me nettoyer les rétines. Tiens, je 
rattrape deux motos. Un truc flotte à l’arrière de l’une d’elles. Je me 
rapproche. Oulà ! Ça semble être le trousseau de clés du top-case ! Ils 
roulent à allure raisonnable : appels de phares, petit coup de klaxon, 
je me mets à sa hauteur et lui fais signe de ralentir. Roulant au pas, 
j’ouvre ma visière et essaie d’expliquer le pourquoi, mais tout le monde 
a visiblement ses bouchons d’oreilles. On finit donc par s’arrêter côte 
à côte : personne devant ni derrière, la route est rectiligne. La 
première moto maintenant loin devant fait demi-tour et revient vers 
nous. J’explique à la dame (c’est une dame). Elle a l’air un peu 
fatiguée, et oublie la béquille… La moto penche, nos valises se 
touchent, je penche aussi, donc, elle finit par déposer délicatement sa 
moto au sol, j’arrive à rester debout, mais heureusement le copain est 
déjà là. Je m’extirpe, vais béquiller sur le côté gauche de la route, 
warnings. Je manque de déclencher l’airbag en descendant (ça aurait été 
drôle…) et nous voilà à redresser sa moto. On se dit bonjour, elle 
récupère les clés, ils me remercient. L’évènement (oubli de clés, dépose 
de la moto à l’arrêt) a l’air de s’être déjà produit visiblement, vu 
l’état de la valise gauche, et rien ne semble grave. Ils sont aussi un 
peu chargés, et on discute sur le bord de la route du plateau du 
Vercors, on entend les petits oiseaux, petit moment magique de rencontre 
motarde :-)

Ils sont de retour de Sardaigne, et rentrent dans le Doubs. Le gars 
pointe du doigt l’état boueux de ma moto avec un clin d’œil, d’un air de 
dire « TET ? » Mais non, je ne me sens pas le niveau, et sûrement pas 
tout seul. C’était juste une bête Garminade ;-) On se salue, se souhaite 
bonne route, et je repars devant.

Je continue plein nord : Pont-en-Royans, Chatte, Roybon, La Côte 
Saint-André. C’est la campagne, avec vue sur les hauteurs. Il fait bon, 
mais j’échappe quand même à un grain sur ma gauche. J’arrive à rester 
sec. J’enquille l’A43 à La-Tour-du-Pin, direction Mâcon, histoire de 
purger la zone au plus vite. J’en profite pour casser une croûte et 
faire une vraie pause tout en perdant le moins de temps possible. Il est 
13h passé, et j’ai encore de la route.

Une fois à Mâcon, direction Cluny, Montceau-les-Mines, Luzy, puis la 
traversée Sud-Nord du Morvan et ses petites routes abrasives que j’aime 
tant :-) J’attrape l’A6 à Avallon, et me voilà sur la purge finale, qui 
me laisse le temps de repenser aux bons moment de cette NC, qui, même si 
je l’ai écourtée, restera je pense dans les mémoires de tous, et m’aura 
donnée envie d’aller reposer mes roues dans le Luberon.

J’espère que les courageux campeurs auront réussi à ne pas rentrer 
malades, que Scarabee aura réussi à sortir du sèche-linge du camping, je 
remercie les Zorgas pour leur patience à trouver des solutions de 
relogement, particulièrement Éric pour ses roadbook que je conserve 
précieusement pour une prochaine fois dans le coin. Encore désolé 
Carxwol : on n’a toujours pas réussi à rouler ensemble ! Et merci à Japy 
pour le transport de mon matelas, que j’ai pu finalement récupérer !

Allez… Plus que 365 fois dormir !

–
LoJo – M.E.R.C.I.