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Subject: Re: Le gouvernement des minables !
References: <618766e0$0$20266$426a34cc@news.free.fr> <19y96eev7as9l.dlg@le.bref> <iupr4rFevh5U1@mid.individual.net>
 <6187d263$0$28586$426a34cc@news.free.fr> <iuqiqgFjdjvU1@mid.individual.net>
Newsgroups: fr.soc.politique,fr.misc.droit
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From: Les tazunuls <luc@con.lor>
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Le 07/11/2021 à 19:05, "Calamity Jade" a écrit :
> 
> "Yannix" <faitmoipeur@gmail.com> a écrit dans le message de groupe de 
> discussion : 
> 6187d263$0$28586$426a34cc@news.free.fr...
>> Peut-être qu'on pourra vous recycler dans la fabrication de fusées 
>> outre-atlantique ? Qu'en pense la sergente en chef Mara ?
> 
> Pas grand chose de bon...
> 
>> X.
> 
> CJ.

Décidément, c’en est trop. Le 15 octobre 1987, Thomas Sankara est 
tombé sous les balles des conjurés au grand bénéfice de la 
Françafrique et de ses juteuses affaires. Mais le courageux capitaine de 
cette révolution étouffée avait dit l’essentiel : un pays ne se 
développe que s’il est souverain et cette souveraineté est 
incompatible avec la soumission au capital mondialisé. Voisine du Burkina 
Faso, la Côte d’Ivoire en sait quelque chose : colonie spécialisée 
dans la monoculture d’exportation du cacao depuis les années vingt, 
elle a été ruinée par la chute des cours et entraînée dans la spirale 
infernale de la dette. Le marché du chocolat pèse 100 milliards de 
dollars et il est contrôlé par trois multinationales. Avec la 
libéralisation du marché exigée par les institutions financières 
internationales, ces multinationales dictent leurs conditions à 
l’ensemble de la filière. En 1999, le FMI et la Banque mondiale exigent 
la suppression du prix garanti au producteur. Le prix payé aux petits 
planteurs étant divisé par deux, ils emploient pour survivre des 
milliers d’enfants. Appauvri par la chute des cours liée à la 
surproduction, le pays est également contraint de diminuer les taxes sur 
les entreprises. Privé de ressources, esclave de la dette et jouet des 
marchés, le pays est à genoux. La Côte d’Ivoire est un cas 
d’école. Un petit pays à l’économie extravertie (le cacao 
représente 20% du PIB et 50% des recettes d’exportation) a été 
littéralement torpillé par des étrangers qui ne visent qu’à 
maximiser leurs profits avec la complicité des institutions financières 
et la collaboration de dirigeants corrompus. S’il est asservi aux 
marchés, l’indépendance d’un pays en développement est une fiction.

Lorsqu’on analyse l’histoire du développement des pays du Sud, un 
fait saute aux yeux : les pays les mieux lotis sont ceux qui ont 
pleinement conquis leur souveraineté nationale. La République populaire 
de Chine et les pays développés d’Asie orientale ont mené des 
politiques économiques volontaristes et promu une industrialisation 
accélérée. Ces politiques reposaient – et reposent encore largement 
– sur deux piliers : une économie mixte et un État fort. Un tel 
constat devrait suffire à balayer les illusions nourries par 
l’idéologie libérale. Loin de reposer sur le libre jeu des forces du 
marché, le développement résulte d’une combinaison des initiatives 
dont l’État fixe souverain les règles. Nulle part, on ne vit sortir le 
développement du chapeau de magicien des économistes libéraux. Partout, 
il fut l’effet d’une politique nationale et souveraine. 
Nationalisations, relance par la demande, éducation pour tous : la liste 
est longue des hérésies grâce auxquelles ces pays ont conjuré – à 
des degrés divers et au prix de contradictions multiples – les affres 
du sous-développement. N’en déplaise aux économistes de salon, 
l’histoire enseigne le contraire de ce que prétend la théorie : pour 
sortir de la pauvreté, mieux vaut la poigne d’un État souverain que la 
main invisible du marché. 
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