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Subject: Les leaders de gauche doivent abandonner leur posture actuelle : tout le 
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From: Canta Galet <Pancho42@free.fr>
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Excellent article.
Réaliste et objectif.

Un seul bémol de mon point de vue, c'est le sujet des retraites.

Les 35 régimes de retraites n'ont plus de justificatif et doivent être 
intégrer au régime général pour former un seul et unique régime comme 
le préconisait le Conseil National de la Résistance.

ensuite à l'intérieur d'un même régime il sera toujours temps de 
discriminer entre eux les emplois les plus pénibles de ceux qui le sont 
moins, et non pas en fonction d'une appartenance à telle ou telle 
corporation comme c'est acutellement le cas.

Autre point important : dès lors que tout le monde sera au même régime, 
tout le monde devra le financer à due proportion et tout le monde aura 
intérêt à le défendre.

Parce que n'en déplaise à certains, ce sont les 35 régimes actuels qui 
entretiennent la discrimination sociale.

Poiur le seul profit de certaines corporations qui vivent sur le dos du 
plus grand nombre.




Les deux économistes estiment, dans une tribune au « Monde », que les 
objectifs sociaux du Nouveau Front populaire ne peuvent être atteints que 
par le respect du sérieux budgétaire, sous peine de perdre sur les deux 
tableaux.


Un besoin de justice sociale est exprimé par un grand nombre de 
concitoyens qui se sentent, à juste titre, victimes de la mondialisation 
quand d’autres en ont largement profité. De ce déclassement bien réel 
découle en partie la montée du vote de désespoir en faveur des 
extrêmes. Cette colère aurait pu être apaisée si le macronisme avait 
inclus un volet social.

Un vrai « en même temps » aurait d’ailleurs rendu la politique 
d’offre menée ces dernières années plus pérenne, en limitant le 
risque de frondes répétées et paralysantes (« gilets jaunes », 
opposition à la réforme des retraites, etc.). A l’inverse, on assiste 
peut-être à l’effondrement de sept années d’efforts pour gagner la 
confiance des investisseurs étrangers, et les récifs se rapprocheront 
d’autant plus vite que le coup de barre à gauche sera brutal. La menace 
est celle-ci : qu’Emmanuel Macron mette maintenant le Nouveau Front 
populaire (NFP) au défi d’appliquer son programme.

Premièrement, il serait illusoire de croire dans l’équilibre 
budgétaire d’un programme chiffré très rapidement et sans prise en 
compte des impacts économiques. Les calculs sur la hausse du smic, par 
exemple, n’intègrent pas la hausse concomitante des défaillances 
d’entreprises et leur coût économique et social. Des hausses 
d’impôts brutales et généralisées peuvent décourager 
l’investissement et l’effort productif, se soldant par de moindres 
recettes fiscales.

Enfin, les effets bénéfiques de la relance budgétaire mis en avant par 
le NFP sont plus qu’incertains, avec la fuite probable d’une partie de 
la relance vers les importations et la montée de l’inflation si 
l’offre de nos entreprises ne satisfait pas la hausse de la demande. Ces 
conséquences sont bien connues des économistes, quelle que soit leur 
chapelle.

Besoin d’équité
Deuxièmement, comment oublier la contrainte extérieure ? Les mesures 
sociales de 1936 ou 1981 avaient systématiquement conduit à une hausse 
des taux d’intérêt, devenus intenables pour un gouvernement obligé 
d’emprunter pour fonctionner. Et encore, à cette époque, la dette 
publique était faible – autour de 20 % du PIB, contre 110 % 
aujourd’hui). La relance s’était pourtant traduite par un inexorable 
« tournant de la rigueur » deux ans plus tard, un délai que nous 
n’avons même plus aujourd’hui. En 2022, au Royaume-Uni, l’annonce 
de fortes baisses d’impôts, budgétairement déraisonnables dans un 
contexte d’endettement élevé, avait conduit à une explosion des taux 
d’intérêt et à la chute du gouvernement de Liz Truss en une petite 
semaine.

Troisièmement, il faut mesurer les conséquences d’une telle tentation. 
Un renchérissement soudain et brutal de notre dette pourrait conduire à 
l’équivalent du shutdown américain, c’est-à-dire l’impossibilité 
momentanée de payer nos créanciers, de rémunérer nos fonctionnaires, 
de payer les aides sociales. Quelles seraient les conséquences sociales 
d’une telle situation ? Et quelles séquelles à ce chaos budgétaire, 
si ce n’est un affaiblissement durable – comme a connu le Royaume-Uni 
– et un retour à une rigueur accrue, qui frapperait plus durement les 
ménages vulnérables ? Est-ce cela, le projet social de la gauche ? Ou 
le calcul cynique d’Emmanuel Macron, afin d’apparaître finalement 
comme le garant de la stabilité ?

Il n’est nul besoin de faire partie du Medef pour dénoncer les postures 
irresponsables prises ces derniers jours par les leaders de gauche : 
« Tout le programme, rien que le programme. » En réalité, ils n’y 
croient guère eux-mêmes, comme le rappelle une tribune publiée dans 
Le Monde le 11 juillet. Non pas qu’ils soient convaincus des 
contraintes économiques que nous venons de rappeler, mais ils ont bien 
conscience qu’une motion de censure tomberait rapidement s’ils 
tentaient d’appliquer leurs mesures. De la même façon, les postures à 
droite ne peuvent ignorer le besoin d’équité manifesté par les 
Français, qui passerait notamment par la restauration des services 
publics. Le creusement des écarts entre les très riches et le reste de 
la population est bien documenté, et le débat sur la taxation des 
super-profits n’a pas été au bout de sa logique.

Rétablir une vision sociale pour le pays
Une large coalition doit donc émerger et s’entendre sur un ensemble de 
mesures sociales raisonnables. La fin des cadeaux sous forme de niches 
fiscales va dans ce sens, et il est difficile de croire que tous les 
bénéficiaires actuels partiraient en courant à l’étranger. Des 
économies peuvent aussi être réalisées en simplifiant le millefeuille 
administratif (une vraie réforme simplifiant les strates que 
représentent régions, départements, etc.) au profit des services 
publics de terrain : santé, éducation, sécurité. Enfin, de nouvelles 
dépenses peuvent rassurer les investisseurs si elles sont cohérentes 
avec la transition environnementale. Une mesure dans ce sens est la 
gratuité des transports en commun, expérimentée à Montpellier et 
ailleurs. Tout en étant socialement et symboliquement forte (les plus 
modestes n’ont pas de voiture), ce type de mesure n’entre pas dans le 
champ de l’assistanat décrié par la droite et peut trouver une 
adhésion large.

La tâche sera ardue pour une grande coalition. Mais celle-ci doit 
rétablir une vision sociale pour le pays – celle qui a manqué au 
macronisme et qui aiderait à contenir la vague RN –, tout en rassurant 
marchés et investisseurs afin de ménager l’attractivité de long terme 
de la France et de garantir ainsi croissance et progrès, c’est-à-dire 
les emplois et le pouvoir d’achat de demain.

Olivier Bargain est professeur d’économie et responsable du magistère 
de sciences économiques à l’université de Bordeaux, chercheur à 
l’école Bordeaux Sciences économiques et ancien membre du Conseil 
d’analyse économique ; Jean-Marc Figuet est professeur d’économie, 
responsable du Master monnaie, banque, finance et assurance à 
l’université de Bordeaux et chercheur à l’école Bordeaux Sciences 
économiques.