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Path: news.eternal-september.org!eternal-september.org!feeder3.eternal-september.org!fu-berlin.de!uni-berlin.de!individual.net!not-for-mail From: Buk <bi@bi.co7> Newsgroups: fr.soc.politique Subject: Tu ne dis jamais rien Date: Sun, 15 Jun 2025 18:55:30 +0200 Lines: 51 Message-ID: <mb8c83Fd4tU1@mid.individual.net> Mime-Version: 1.0 Content-Type: text/plain; charset="iso-8859-15"; format=flowed Content-Transfer-Encoding: 8bit X-Trace: individual.net xggcK61QtbTZSrHkOLzs9A+rq+jivuSiR3wzEIrkHDilr91JDk Cancel-Lock: sha1:zoKqzf4isUfni4ffoXoAH7w3Gfo= sha256:r2oFEOtifmGzKnPvv57eQ6zwy2LUovQL2OnB5i37coE= X-Newsreader: MesNews/1.08.06.00 Je vois le monde un peu comme on voit l'incroyable L'incroyable, c'est ça, c'est ce qu'on ne voit pas Des fleurs dans des crayons, Debussy sur le sable À Saint-Aubin-sur-Mer que je ne connais pas Les filles dans du fer au fond de l'habitude Et des mineurs creusant dans leur ventre tout chaud Des soutiens-gorge aux chats des patrons dans le Sud À marner pour les ouvriers de chez Renault Moi, je vis donc ailleurs, dans la dimension quatre Avec la Bande dessinée chez MC2 Je suis Demain, je suis le chêne et je suis l'âtre Viens chez moi, mon amour, viens chez moi, y a du feu Je vole pour la peau sur l'aire des misères Je suis un vieux B½ing de l'an quatre-vingt-neuf Je pars la fleur aux dents pour la dernière guerre Ma machine à écrire a un complet tout neuf Je vois la stéréo dans l'½il d'une petite Des pianos sur des ventres de fille à Paris Un chimpanzé glacé qui chante ma musique Avec moi doucement, et toi, tu n'as rien dit Tu ne dis jamais rien, tu ne dis jamais rien Tu pleures quelquefois comme pleurent les bêtes Sans savoir le pourquoi et qui ne disent rien Comme toi, l'½il ailleurs, à me faire la fête Dans ton ventre désert, je vois des multitudes Je suis Demain, C'est Toi, mon demain de ma vie Je vois des fiancés perdus qui se dénudent Au velours de ta voix qui passe sur la nuit Je vois des odeurs tièdes sur des pavés de songe À Paris, quand je suis allongé dans son lit À voir passer sur moi des filles et des éponges Qui sanglotent du suc de l'âge de folie Moi, je vis donc ailleurs, dans la dimension ixe Avec la bande dessinée chez un ami Je suis Jamais, je suis Toujours, et je suis l'Ixe De la formule de l'amour et de l'ennui Je vois des tramways bleus sur des rails d'enfants tristes Des paravents chinois devant le vent du nord Des objets sans objet, des fenêtres d'artistes D'où sortent le soleil, le génie et la mort Attends, je vois tout près une étoile orpheline Qui vient dans ta maison pour te parler de moi Je la connais depuis longtemps, c'est ma voisine Mais sa lumière est illusoire comme moi Et tu ne me dis rien, tu ne dis jamais rien Mais tu luis dans mon c½ur comme luit cette étoile Avec ses feux perdus dans des lointains chemins Tu ne dis jamais rien, comme font les étoiles Tu ne me dis rien, tu ne dis jamais rien Tu ne me dis rien, tu ne dis jamais rien Source : LyricFind