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Newsgroups: fr.soc.politique,fr.soc.religion
Subject: =?UTF-8?Q?Re=3a_Charles_Gave_sur_la_d=c3=a9bilit=c3=a9_des_dirigean?=
 =?UTF-8?Q?ts_europ=c3=a9ens?=
Date: Wed, 9 Mar 2022 03:05:27 +0100
Organization: Ordre hospitalier de l'Alephun
Lines: 207
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Le 09/03/2022 � 00:19, Richard Hachel a �crit�:
> Le 08/03/2022 � 23:40, Cardinal de H�re a �crit :
> 
>> Une contradiction logique c'est une impossibilit� formelle.
> 
> C'est ce que je ne cesse pas de r�p�ter aux hommes, physiciens ou 
> th�ologiens.
> 
> Les physiciens s'occupent de la terre, les th�ologiens s'occupent du ciel.
> 
> Moi, j'essaye de tenir dans ma main le ciel et la terre.
> Dans les deux cas, il y a toujours ce qu'on appelle la logique.
> 
> Le probl�me, c'est que d'un c�t� comme de l'autre, tout le monde prend 
> cette logique � la rigolade.
> C'est humain, je le sais.
> Mais c'est quand m�me vachement triste de voir l'�tat d�bile des hommes 
> et leur incroyable nombril d�s que tu cherches � les �lever un peu.
>> A ce compte toute abstraction serait mauaise et la science qui est 
>> fond�e sur l'abstraction devrait �tre rejet�e. Ce n'est pas raisonnable.
> 
> Ben si, au contraire, ce serait tr�s raisonnable, et c'est d'ailleurs le 
> premier commandement de Dieu et la faute d'Adam.
> Il n'y a que DEUX fautes dans toutes l'histoire de l'humanit�.
> TOUT se r�sume � deux seules petites fautes.
> 
> La faute d'Adam contre Dieu qui est une faute d'abstraction.

La bible s'exprime par image, par comparaison, par m�sch�l. Il faut donc 
comprendre ce que signifient :
- ha-adam et adam ;
- l'arbre de la connaissance du bien et du mal qui pousse au milieu de 
ce jardin d'�den qu'est la terre pour l'homme � ses d�buts ;
- le fruit de l'arbre de la connaissance du bien et du mal ;
- manger le fruit de cet arbre ;
- le serpent qui tente l'homme.

Signification des �l�ment du m�sch�l :
- Ha-adam en h�breu c'est l'homme et sans l'article, adam, c'est l'humanit�.
- L'arbre de la connaissance du bien et du mal c'est un ensemble de 
programmations qui guident l'homme en lui enseignant ce qui est bon pour 
lui et ce qui est mauvais pour lui.
- Le fruit de l'arbre de la connaissance du bien et du mal c'est la 
conception du monde qui d�rive de cet ensemble de programmations.
- Manger le fruit de l'arbre de la connaissance du bien et du mal c'est 
assimiler dans son esprit la conception du monde qui d�coule de cet 
ensemble de programmations.
- Le serpent de Gen�se 3 c'est le cerveau reptilien de l'homme o� sont 
inscrites les programmations animales de l'�tre humain.

Le premier commandement que Dieu propose � adam (l'humanit�) c'est : tu 
n'assimileras pas dans ton esprit la conception du monde qui d�coule des 
programmations animales inscrites dans ton cerveau reptilien car cet 
ensemble de programmations te fera mourir, non pas de la mort physique 
et empirique mais de la mort spirituelle. Le commandement est toujours 
accompagn� d'une explication qui est connaissance de la finalit� de la 
cr�ation : la vie spirituelle, la vie en Dieu.

Dieu explique donc � l'homme qu'il n'est pas comme les autres animaux 
enti�rement soumis � ses programmations animales. Il a la libert� de 
choisir entre le commandement animal qui est inscrit dans sa nature 
humaine et le commandement qui est propos� par Dieu qui est Esprit.

Il faut bien comprendre qu'� ce stade le mal n'existe pas encore. Dieu a 
b�ni toute la cr�ation et l'a d�clar�e bonne, excellente. Y compris donc 
le serpent, l'arbre de la connaissance du bien et mal, son fruit et la 
capacit� qu'a l'homme de l'assimiler dans son esprit.

Qu'est-ce que le mal, d'o� vient le mal ? Apr�s avoir instruit l'homme 
et lui avoir expliqu� la raison du commandement Dieu se retire et laisse 
l'homme choisir entre le commandement spirituel et la programmation 
animale. Le mal c'est le choix libre et volontaire fait par adam 
d'assimiler dans son esprit et de pratiquer la programmation animale 
contre le commandement spirituel. L'humanit� a cru qu'elle �tancherait 
la soif d'absolu qui la d�vore par ses propres forces, par les 
programmations animales et non par Dieu et ses commandements qui 
progressivement �l�vent adam et ha-adam jusqu'� Lui.

> La faute de Ca�n contre Abel qui est un homicide.
> Tout autre faute n'est qu'une copie des ces deux-l�.

Pour comprendre le meurtre d'Abel par Ca�n il faut se demander se qui se 
passe quand l'homme (ha-adam) et l'humanit� (adam) a rejet� Dieu pour 
placer sa foi en la chair. L'homme a par cr�ation le d�sir de voir son 
Cr�ateur, d�sir qui se confond avec la certitude de son incompl�tude 
(l'homme n'est pas termin�, il est inachev� et il a le profond d�sir de 
devenir un dieu).

Le d�sir de voir dieu a une structure triangulaire. Avant la chute les 
trois sommets du triangle sont :
- le sujet c'est-�-dire la cr�ature humaine,
- Dieu qui par nature poss�de la divinit� et propose � adam de la 
recevoir progressivement en assimilant son enseignement et en pratiquant 
ses commandements,
- l'objet du d�sir du sujet qui est la divinit�.

Quand ha-adam et adam chutent ils ont choisi de placer leur certitude 
dans la chair, la nature humaine et non en Dieu. En se d�tournant de 
Dieu tout homme (kol basar, litt�ralement toute chair) condamne � la 
frustration son d�sir de voir Dieu. Le d�sir subsiste mais il ne peut 
plus �tre assouvi. Comme ha-adam et adam ont plac� leur foi en l'homme 
c'est en l'homme qu'ils cherchent cet absolu qui se d�robe. Mais tout 
homme sait qu'il est priv� de l'Absolu puisqu'il ressent dans sa chair 
la frustration. C'est donc en l'homme mais hors de lui que tout homme 
cherche l'Absolu. Dit autrement le d�sir de voir Dieu est devenu envieux 
apr�s la chute ! Ce d�sir de voir Dieu ali�n� par le rejet de Dieu au 
point de devenir envieux a �t� appel� d�sir mim�tique ou d�sir envieux 
par Ren� Girard.

La structure du d�sir mim�tique est toujours triangulaire. Les trois 
sommets du triangle sont :
- le sujet c'est-�-dire la cr�ature humaine,
- le mod�le c'est-�-dire l'�tre humain qui remplace Dieu pour l'homme, 
l'�tre humain qui est cens� poss�der en lui la divinit� qui se d�robe,
- l'objet du d�sir reste toujours la divinit�.

Le d�sir mim�tique a une structure synchronique triangulaire et une 
structure diachronique (dans le temps) spiral�e, en forme de spirale. 
Prenons un exemple pour mieux le comprendre.

Adamp� est un footbaliste c�l�bre, un vrai dieu pour Adamqu. Adamqu se 
demande d'o� Adamp� tient sa divinit�. Il le voit qui roule en 
Lada-Champion et il se dit in petto : c'est la Lada-Champion, c'est elle 
la source de sa divinit�. Et Adamqu ach�te avec ses petites �conomies 
une Lada-Champion. Apr�s avoir parad� quelques heures ou quelques jours 
� son volant Adamqu se rend compte qu'il est toujours aussi frustr�. Et 
il se dit in petto : "Je me suis tromp�, ce Adamp� c'est un imb�cile 
pareil que moi. Comment ai-je pu croire que ce footballiste d�bile �tait 
d'essence divine !" Et Adamqu inspir� par ce premier �chec se mettra � 
chercher un autre mod�le, un autre dieu � jalouser. Mais instruit par 
son premier �chec il se mettra � le jalouser pour une chose plus 
difficile � obtenir, une chose qui ne peut pas se partager, l'amour 
d'une mouqu�re par exemple. Adamqu prendra pour mod�le Adamo dont la 
mouqu�re est l'affriolante Adama qui est tout simplement divine. Et 
Adamqu entrera en concurrence avec Adamo pour l'amour de Adama.

C'est cela la spirale du d�sir mim�tique : le sujet reproduit le m�me 
pattern mais en le d�calant du fait des �checs pr�c�dents. On constate 
que cette spirale qui commen�ait de mani�re b�nigne tend tr�s vite � 
devenir maligne avec des haines et des affrontement chaque fois plus 
grands. Au fur et � mesure que le sujet �choue dans sa qu�te de l'Absolu 
au sein de l'humanit� ses rapports deviennent de plus en plus 
conflictuels. Tout devient pr�texte � rivalit� : une place de parking, 
un papier jet� par la fen�tre d'une voiture, un mauvais regard... Il 
arrive un moment o� le d�sir mim�tique devient collectif. Je ne connais 
qu'un seul film ayant r�ussi l'exploit de montrer une crise collective : 
Blow Up qui porte justement sur la mimesis (la fameuse partie de tennis 
sans balle ni raquette, l'imitation de la pauvret� pour pouvoir 
photographier les pauvres de l'int�rieur). Voici la sc�ne centrale qui 
montre la transformation du d�sir mim�tique individuel en d�sir collectif :

https://www.youtube.com/watch?v=_zeza1xeWKM

J'�tais presque un enfant quand j'ai �t� tra�n� au cin�ma par un ami de 
mon �ge, f�ru de films. Je n'ai bien s�r pas compris grand chose au film 
et mon ami non plus. Il avait besoin de moi pour avoir une confirmation 
du caract�re judicieux de son admiration pour les vedettes et metteurs 
en sc�ne. Je n'ai pas voulu le d�cevoir. Ce n'est que bien plus tard, 
apr�s avoir lu et relu Girard que j'ai enfin eu l'illumination et que 
j'ai compris cette sc�ne.

On a la structure triangulaire partout dans cette sc�ne : les vedettes 
sur sc�ne en train de faire leur cin�ma sont les mod�les, les sujets 
sont dans la salle, tous �perdument amoureux des divins Yarbirds qui 
font les k�k�s sur sc�ne. L'un des guitaristes a un probl�me de son et 
il commence � entrer en rivalit� avec la grosse baffle derri�re lui. Il 
montre qu'il est lui-m�me frustr� ! Puis subitement sa rage se d�tourne 
contre la guitare qu'il se met � d�truire devant les spectateurs. Ce 
comportement fou conduit � la destruction sacrificielle et � 
l'apaisement du dieu. Et survient le moment important qui va faire 
entrer en �bullition cette masse en apparence dormante : le jet du 
manche de la guitare d�truite. C'est �a l'objet du d�sir : le dieu sur 
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