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From: Paul & Mick Victor <b.suisseVotreculotte@gmail.com>
Newsgroups: fr.rec.arts.musique.classique
Subject: Re: ENFIN !...
Date: Fri, 01 Sep 2023 15:29:00 +0700
Organization: <https://pasdenom.info/news.html>
Message-ID: <ucs7ch$4gc$1@rasp.pasdenom.info>
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Injection-Date: Fri, 1 Sep 2023 08:29:06 -0000 (UTC)
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X-Newsreader: MesNews/1.08.06.00
Bytes: 8628
Lines: 122

Marcel grouillard avait énoncé :
> MELMOTH a écrit :
>> Enfin dans mon Auditorium !...
>> https://www.hifi.fr/enceinte-colonne/1756-audionec-evo-4
>
> Quelle laideur ! Comme les Utopia d'ailleurs. Quel plaisir peut-on avoir 
> assis face à de tels non-sens esthétiques ? Joyaux d'une civilisation 
> technico-marketée...

La laideur est un argument, le prix en est un autre, mais c'est loin 
d'être les seuls. Si l'on élabore de tels produits, je suppose qu'il y 
a un marché et qu'on trouve des gens pour les acheter. Évidemment, avec 
ces enceintes, on ne pourra pas se contenter d'un petit ampli standard, 
il faudra du très haut de gamme : un Rike Audio Edzard, par exemple 
(entre 400.000 et 500.000 euros, quoique le constructeur soit très 
discret sur les prix). Et puis des câbles à l'avenant, disons 3.000 
euros le mètre, et puis, tu ne peux tout de même pas écouter ça dans 
ton salon : il te faudra un auditorium, donc, tu devras acheter une 
vaste propriété, avec un grand terrain pour faire construire la 
bâtisse, des matériaux de haute technologie, des panneaux 
phonoabsorbants, et bien sûr, la consultation et l'expertise d'une 
équipe d'acousticiens. Disons qu'avec trois millions d'euros, tu 
devrais pouvoir écouter de la musique dans de bonnes conditions.

J'avais un copain – un peu snob –, qui me montrant un jour sa paire de 
godasses me dit : Tu ne devineras jamais combien je les ai payées ! 500 
euros ! À ce prix-là, j'en ai pris deux paires ! Moi qui n'avais jamais 
dépensé plus de 50 ou 60 euros pour une paire d'écrase-merde, j'en 
étais resté baba.

Tout cela est ridicule. Le propriétaire de telles enceintes - et tout 
ce qui va avec - devra se demander ce qu'il écoutera dessus. Un des mes 
oncles - l'oncle Adolphe - s'était offert l'un des premiers 
électrophones stéréo - c'était dans les années 50, je ne sais pas si 
l'on disait dejà "électrophone". Chez nous, on disait "tourne-disque". 
Je me rappelle qu'il y avait trois hauts-parleurs : droite, gauche et 
centre. On n'avait pas encore compris, à cette époque, que gauche et 
droite suffisaient pour créer l'impression de profondeur. Mais il n'y 
avait alors que très peu de disques stéréo et mon tonton écoutait en 
boucle de la musique militaire, fanfares, harmonies, Sambre et Meuse, 
la Marche lorraine, la Madelon, etc. J'ai acquis ainsi, tout bambin, 
une vaste culture militaire.

Un Cd est échantillonné en 44 khz, 16 bits. On a considéré que c'était 
le meilleur compromis, suffisant pour couvrir toute l'étendue de 
l'audition humaine. Une numérisation, donc un échantillonnage, 
représente toujours forcément une perte de données, puisqu'il s'agit de 
moyennes entre deux mesures. Le signal analogique est constitué de 
courbes continues, le signal numériques de courbes en paliers. Plus les 
paliers seront étroits, donc plus la fréquence d'échantillonnage sera 
élevée, plus le signal numérique se rapprochera de la courbe analogique 
d'origine. C'est pourquoi l'on a créé des supports haute résolution, la 
norme Hi-res Audio, en 24 bits 96 khz, par exemple, ou supérieure 
encore (certains vont jusqu'à 192 khz). Il ne s'agit plus de CD, qui ne 
pourraient contenir une telle masse d'informations, mais de DVD. Ces 
supports sont encore très rares (et ne sont pas, à mon avis, promis à 
un grand avenir, parce qu'ils sont forcément plus chers, et ne 
répondent pas à un vrai besoin), et concernent essentiellement le rock, 
la pop, l'électro, etc. En classique, peu nombreux sont les éditeurs 
qui s'y sont lancés (Naxos, Claudio, Tacet, etc.) La plupart des sites 
de streaming ou de téléchargement de musique proposent des fichiers 
Hi-Res (Qobuz, Tidal, Spotify, etc.). Il faudrait se demander comment 
sont réalisés ces fichiers ? Les éditeurs ont-il eu accès aux masters 
sortis du studio d'enregistrement ? Ou se sont-il contentés de 
renumériser en 24/96 des Cd 16/44 ? Parce qu'alors là, on ne voit pas 
bien l'intérêt. On obtient, au mieux, une copie plus lourde de 
l'original 16/44.

Un phénomène sonore se compose de trois éléments : un émetteur, ici les 
enceintes, un récepteur : les oreilles. Et entre les deux ? Le milieu 
qui portera l'onde, c'est-à-dire l'air. Je n'ai pas trouvé d'études sur 
l'effet de la pollution athmosphérique dans la diffusion du son, mais 
il doit y en avoir, tous les radios amateurs vous le confirmeront. Il y 
en a bien avec l'altitude, la pression, la température, le vent… 
J'imagine toutes ces particules fines qui contrarient les ondes 
sonores, les dévient, les déforment. Donc, il faudra construire un 
auditorium dans lequel l'air sera le plus pur possible, filtré, à une 
température et une altitude optimale. J'avais sous-estimé mon devis. Il 
faudra plutôt compter 5 millions d'euros.

Mais ce ne sont encore que des éléments du problème. Avant de discuter 
de la qualité de l'émetteur, de la qualité du milieu porteur, il 
faudrait aussi - et surtout - s'interroger sur la qualité du récepteur, 
c'est-à-dire les oreilles. Et là, malheureusement, il n'y a pas 
grand-chose à faire. On pourra m'offrir les détails les plus fins, les 
harmoniques les plus subtiles diffusés par la plus élaborée des 
enceintes, cela ne servira pas à grand-chose si je ne peux pas les 
entendre. Or, je ne peux pas. C'est un fait. Je ne peux plus. Même si 
je n'en ai pas conscience, mes oreilles ont vieilli. On se rappelle 
peut-être des dispositifs "anti-jeunes", Mosquito, Buzz Teen, 
Beethoven, etc. qui avaient fait scandale dans les années 2000 et ont 
d'ailleurs été interdits. Il s'agissait de hauts parleurs placés dans 
les endroits où les jeunes avaient l'habitude de se réunir et causer 
des nuisances à l'entourage par leurs pollutions sonores. Ces hauts 
parleurs diffusaient un signal continu à 17.000 Hz, très désagréable 
pour celui qui l'entendait, mais qu'on ne pouvait percevoir que jusqu'à 
une vingtaine d'années. Si l'audition humaine va, en gros, de 20 à 
20.000 Hz, elle se réduit considérablement au fil des ans. À quarante 
ans, rares sont ceux qui perçoivent les fréquences supérieures à 15.000 
Hz. Et 12.000 à 50 ans. Faites le test :
https://positivr.fr/quel-age-on-vos-oreilles-test/

Pour ma part, j'entends encore 10.000 Hz (en me concentrant beaucoup). 
À quoi me serviraient des enceintes à 250.000 euros si je ne peux 
percevoir que la moitié du spectre sonore ? Et ce n'est pas une maladie 
! C'est une conséquence, parmi d'autres, tragiques et inéluctables, de 
la vieillerie. Imagine que demain, suite aux effets de quelque breuvage 
diabolique, tu te réveilles comme tu étais à huit ou dix ans ! Bon 
sang, quel enchantement ! Tous ces sons que tu n'avais plus perçus 
depuis si longtemps, toutes ces couleurs éblouissantes, ces odeurs que 
tu avais oubliées, ces saveurs dont ton palais blasé ne se souvenait 
plus, ces jambes infatigables, ces articulations souples et dociles…

En conclusion, ces enceintes ne peuvent avoir leur pleine utilité que 
pour des enfants de moins de 12 ans. Bientôt Noël ! Imaginez la joie de 
vos bambins lorsqu'ils découvriront dans leurs souliers la paire 
d''AudioNec Evo 4, l'ampli Rike Audio Edzard et le disque Speak Now, de 
Taylor Swift, devenue "une véritable icone pour toute une génération de 
fan, sensible aux paroles introspectives de ses chansons", dont ils 
rêvaient depuis si longtemps !
--
Paul & Mick Victor
Quand on aime, on ne compte pas.