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From: Ghost-Raider <ghost-raider@nowhere.com>
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Date: Sun, 14 Jul 2024 13:17:37 +0200
Organization: A noiseless patient Spider
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Le 13/07/2024 à 20:43, efji a écrit :
> Le 13/07/2024 à 20:37, Ghost-Raider a écrit :
>> Je viens de comprendre pourquoi le CNU a demandé la thèse de ma fille :
>> l'examinatrice, Nathalie Duclos, est spécialisée dans les lendemains de
>> violence politique, ce qui est le thème central de la thèse de ma fille,
>> et elles font partie du même labo : l'institut des Sciences Sociales du
>> Politique de Paris-Nanterre. Apparemment elle est sur le Kosovo, pas sur
>> l'Indonésie.
> 
> Esprit d'escalier : ça me semble totalement hallucinant d'avoir dû
> envoyer une thèse papier par la poste ! Ca fait bien 20 ans que je n'ai
> pas eu une thèse papier entre les mains :) Il faut enfin entrer au XXIe
> siècle les sciences molles :)
> 

Oui, mais attention, nous sommes en 2017, on ne peut pas juger le passé 
sur la base du présent.
A cette époque reculée, presque oubliée, les thèses à l'EHESS étaient 
imprimées et une aide de 300 € était versée aux candidats, après examen 
par une commission ad-hoc.
Les choses ont un peu changé mais la diffusion en ligne reste 
minoritaire à l'EHESS :

http://lettre.ehess.fr/index.php?7094
" pour beaucoup, le dépôt en ligne d’une thèse comporte certains 
risques. Peut-être est-ce la raison pour laquelle au 25 janvier 2014, 
parmi les 32 000 documents en texte intégral déposés sur TEL, on ne 
compte que 336 thèses et mémoires d’HDR classés en Histoire… parmi 
lesquels seulement 29 ont été soutenus à l’EHESS (169 toutes disciplines 
confondues)."

On peut facilement concevoir qu'une thèse de mathématiques qui décrit 
des avancées décisives dans la résolution de la conjecture de Birch et 
Swinnerton-Dyer puisse être publiée en ligne très rapidement, médaille 
Field à la clé, mais pour les thèses de sciences sociales, les choses 
sont différentes.
Et on peut faire une distinction entre :
- des thèses très pointues de spécialistes, comme celle-ci :
"Le partage des prémices et du fond de la marmite. Essai d’anthropologie 
des pratiques alimentaires chez les Mongols Xalx,"
http://lettre.ehess.fr/6706
- et des thèses plus généralistes et traitant de sujets sensibles, comme 
celle de ma fille, qui décrit en 615 pages les tenants et aboutissants 
d'un massacre intervenu en 1985 et dont les responsables (armée, police) 
sont encore poursuivis en justice. Elle a mené des entretiens avec les 
victimes sans disposer d'un visa de recherche, pourtant obligatoire, ne 
s'est pas fait enregistrer comme résidente étrangère au poste de police 
alors que c'est obligatoire et ne tient pas trop à attirer l'attention 
sur elle. J'ai même dû flouter certains documents  qui comportaient des 
noms et des signatures.
Ces travaux de recherches n'avaient jamais été faits et seraient 
facilement exploitables par des gens pas trop scrupuleux dans le cadre 
de masters ou de thèses et pourraient la mettre en difficulté pour un 
futur terrain.
Donc la thèse n'a été ni traduite, ni mise en ligne.

Par ailleurs, aucun des examinateurs n'a demandé une version PDF et on 
voit qu'ils ont bien lu la thèse, petits papiers à la clé et 4 heures de 
questions.

Ah, il faut une photo !
Voici la prière du soir dans une mosquée de Jakarta. Ma fille filmait, 
un type est venu lui dire d'arrêter. Elle n'a pas insisté. Avec le 
voile, il n'a pas dû voir qu'elle était une "bulé", une "albinos".
https://www.cjoint.com/doc/24_07/NGolhvrV0G4_Capture-plein-%C3%A9cran-24082018-054415-001.jpg