Deutsch   English   Français   Italiano  
<vnaoil$1s8cl$1@dont-email.me>

View for Bookmarking (what is this?)
Look up another Usenet article

Path: ...!eternal-september.org!feeder3.eternal-september.org!news.eternal-september.org!eternal-september.org!.POSTED!not-for-mail
From: Olivier @ <mon.arobase@free.fr>
Newsgroups: fr.soc.environnement
Subject: Re: =?ISO-8859-15?Q?Les_d=E9c=E8s_li=E9s_=E0_la_chaleur_bien_moin?=
	=?ISO-8859-15?Q?dres_que_ceux_caus=E9s_par_le_froid?=
Date: Tue, 28 Jan 2025 15:11:30 +0100
Organization: A noiseless patient Spider
Lines: 116
Message-ID: <vnaoil$1s8cl$1@dont-email.me>
References: <vn8h95$1439m$1@dont-email.me> <ggSlP.67391$WOla.66117@fx14.ams4> <vn8ru4$17q2v$1@dont-email.me> <J7TlP.46685$FFX4.7376@fx07.ams4> <vn8v5l$18ql8$1@dont-email.me> <ln_lP.94309$o7G1.78999@fx01.ams4> <vn9u9u$1ldf2$1@dont-email.me> <L%1mP.129611$YKR2.92806@fx05.ams4> <vnahj9$1qv7n$1@dont-email.me> <kd4mP.134115$FB22.21456@fx03.ams4> <vnajvc$1rcrb$1@dont-email.me> <Ib5mP.102094$Xl%1.45668@fx02.ams4>
MIME-Version: 1.0
Content-Type: text/plain; charset="utf-8"; format=flowed
Content-Transfer-Encoding: 8bit
Injection-Date: Tue, 28 Jan 2025 15:11:33 +0100 (CET)
Injection-Info: dont-email.me; posting-host="44a66686f51ef62679f9892ff2cb0a72";
	logging-data="1974677"; mail-complaints-to="abuse@eternal-september.org";	posting-account="U2FsdGVkX1+NhTkcV/Ys35htZdivhXPu"
Cancel-Lock: sha1:zh2USL41yALm8c8zhNX1SXpibjg=
X-Newsreader: MesNews/1.08.06.00
Bytes: 8279

Paul Aubrin a écrit :
> Le 28/01/2025 à 13:52, Olivier@ a écrit :
>>> Mais si, alors que je vous ai fourni la référence d'une publication qui 
>>> m'a l'air assez bien faite sur la question vous me sortez une anecdote.
>>>
>>> Observez la courbe annuelle de la mortalité en France. Les pics se 
>>> situent-ils pendant les périodes caniculaires ou pendant les périodes 
>>> froides ?
>>> https://www.cjoint.com/data/OAzuCqYSxmZ_France-MortaliteStandardisee.png
>> 
>> Vous qui aimez les Cjoints : vous avez tout sur la même figure, pour 
>> comparer ce qui est comparable.
>> 
>> https://www.cjoint.com/c/OACmRTXTev1
>> 
>> Voyez les pics de mortalité lié à la grippe (et non au froid pris 
>> isolément) et comparez les à celui de la canicule record.
>
> L'étude statistique montre que la mortalité causée par le froid est un ordre 
> de grandeur plus élevé que celui causé par la chaleur, et ceci dans tous les 
> pays du monde. C'est pour cela que les historiens ont appelé les périodes de 
> climats chauds les optima climatiques.

Ce n'est pas ce qu'envisage le papier que je vous cite, puisque les 
canicules vont croitre et embellir. Faute d'avoir accès au papier 
complet de Nature, en voici un résumé issu du Monde :

https://www.lemonde.fr/planete/article/2025/01/27/rechauffement-climatique-la-chaleur-va-tuer-beaucoup-plus-que-le-froid-d-ici-a-la-fin-du-siecle_6518735_3244.html

Depuis plusieurs années, des climatosceptiques diffusent l’idée selon 
laquelle la hausse des morts provoquées par les températures élevées 
liées au réchauffement climatique sera compensée par la diminution, 
dans le futur, des morts liées au froid hivernal. Une étude publiée 
lundi 27 janvier dans la revue Nature vient battre en brèche cette 
fausse information. Si, actuellement, en Europe, on compte dix morts 
liées au froid pour chaque mort liée à la chaleur, cet équilibre va 
probablement s’inverser d’ici à la fin du XXIe siècle.

Les chercheurs ont étudié, dans 854 villes représentant 40 % de la 
population européenne, l’écart entre les morts liées aux maux de 
l’hiver (froid, maladies, etc.) et celles qui sont liées à la chaleur, 
en été, et ce selon les différents scénarios de réchauffement 
climatique, d’efforts d’adaptation et de changements démographiques 
établis par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du 
climat pour les années à venir.

Les chercheurs ont étudié, dans 854 villes représentant 40 % de la 
population européenne, l’écart entre les morts liées aux maux de 
l’hiver (froid, maladies, etc.) et celles qui sont liées à la chaleur, 
en été, et ce selon les différents scénarios de réchauffement 
climatique, d’efforts d’adaptation et de changements démographiques 
établis par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du 
climat pour les années à venir.

Ils estiment que, même selon le scénario le plus optimiste prévoyant un 
réchauffement moyen de 1,7 °C d’ici à 2060, les décès en rapport avec 
la chaleur seront plus nombreux que les décès dus au froid, avec une 
hausse de 7,6 morts liées à la température pour 100 000 habitants. 
Selon le pire scénario, si aucun effort n’est fait pour s’adapter à la 
hausse des températures en Europe d’ici à la fin du siècle, les 
chercheurs évaluent le nombre total de morts à cause de la hausse 
globale des températures à 2,3 millions de personnes en Europe. Une 
atténuation du risque de 50 %, notamment grâce à la climatisation, la 
végétalisation et la diminution de la pollution de l’air, ne serait pas 
suffisante pour inverser cette tendance, mais réduirait le nombre de 
morts liées à la température à 268 100 personnes.

« Il s’agit de l’étude la plus complète en Europe sur le sujet, 
explique Pierre Masselot, professeur assistant en épidémiologie 
environnementale et statistique à la London School of Hygiene and 
Tropical Medicine et premier auteur de l’étude. Nous avons exploré les 
futurs possibles en fonction des efforts d’adaptation à la chaleur et 
selon différents scénarios de résilience, en prenant en compte la 
vulnérabilité des populations aux différents âges de la vie ainsi que 
les changements démographiques à venir, pour bien extraire la partie 
des décès liés au changement climatique et pas seulement à la hausse de 
la population mondiale. »

Les chercheurs ont également pu identifier plusieurs zones critiques, 
notamment l’île de Malte, avec une hausse de 268 morts liées à la 
température pour 100 000 habitants d’ici à 2100 dans le pire scénario, 
tout comme le pourtour méditerranéen, de l’est de l’Espagne à l’Italie 
en passant par le sud de la France (+ 124 morts pour 100 000 
habitants), ainsi que le centre de l’Europe englobant la Suisse, 
l’Autriche, le sud de l’Allemagne et de la Pologne.

Seul le nord de l’Europe, particulièrement les pays baltes et 
l’Irlande, voit théoriquement la hausse des morts liées à la chaleur 
être compensée par la réduction des morts liées au froid. Mais à la 
marge, sans venir contrebalancer les pertes du reste de l’Europe.
Disparités géographiques

« Les disparités géographiques deviennent plus fortes avec le 
réchauffement climatique, surtout entre 1,5 °C et 3 °C de hausse des 
températures, écrivent les auteurs. Avec un réchauffement de 4 °C, [la 
différence entre les morts du froid et ceux de la chaleur] augmente de 
manière significative dans le centre de l’Europe et devient positive 
dans certaines villes du Nord comme Aberdeen, Stockholm et Helsinki. » 
Cela montre qu’à un certain niveau de températures le corps humain 
n’est plus capable de s’adapter convenablement.
Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Climat : pourquoi la France 
et l’Europe se réchauffent plus vite que la moyenne

« Cette étude est méthodologiquement impeccable, souligne Hicham 
Achebak, chercheur postdoctorant à l’Inserm, qui n’a pas participé à 
l’étude. Il s’agit de projections permettant d’anticiper l’impact futur 
du réchauffement climatique et de montrer ce qu’il pourrait se passer 
si on ne prend pas de mesures d’adaptation. » Le chercheur reconnaît 
toutefois certaines limites de ce travail, qui ne prend en compte que 
les vulnérabilités d’aujourd’hui.

« Notre analyse montre le potentiel bénéfice pour la santé de la mise 
en place de stratégies d’atténuation strictes visant à réduire 
fortement les émissions de gaz à effet de serre, ainsi que de 
stratégies d’adaptation visant les pays et les populations les plus 
vulnérables », concluent les chercheurs.