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Path: news.eternal-september.org!eternal-september.org!.POSTED!not-for-mail From: P Cormoran <pc@ue.com> Newsgroups: fr.soc.politique Subject: Re: Quand le journaliste fait son job... Date: Sun, 11 May 2025 13:27:53 +0200 Organization: A noiseless patient Spider Lines: 542 Message-ID: <vvq1js$648g$1@dont-email.me> References: <vutiuh$ltgs$1@dont-email.me> <b30347bb6dd6d550c2af35f85be2a26d94b91922@i2pn2.org> <vutr5q$sgk9$1@dont-email.me> <vutv40$vu68$1@dont-email.me> <m7glmhF51qeU1@mid.individual.net> <vuvdj8$2b5uk$1@dont-email.me> <vuveoq$2c91n$1@dont-email.me> <vuvgi3$2due2$1@dont-email.me> <vv0b5p$35jcl$1@dont-email.me> <vv0k4b$3cul1$1@dont-email.me> <vvncfs$3gfs2$1@dont-email.me> <vvnjt1$3hvpn$1@dont-email.me> <vvnr56$3jm1r$1@dont-email.me> MIME-Version: 1.0 Content-Type: text/plain; charset="utf-8"; format=flowed Content-Transfer-Encoding: 8bit Injection-Date: Sun, 11 May 2025 13:27:58 +0200 (CEST) Injection-Info: dont-email.me; posting-host="f8dee9006d80e467cd086a74d0bda704"; logging-data="200976"; mail-complaints-to="abuse@eternal-september.org"; posting-account="U2FsdGVkX18A0uEGgWGfV4M79sotRZn16v+kZEOuR2U=" Cancel-Lock: sha1:Z3ozZE6eC6V71tzoCJYDdN2qjuc= X-Newsreader: MesNews/1.08.06.00 Trimble a utilisé son clavier pour écrire : > Il se trouve que P Cormoran a formulé : >> Non, je la décrète mauvaise parce qu’elle repose sur une confusion entre un >> viol territorial et une scène de ménage. > > Ça s'appelle une analogie ? Vous savez ce que c'est ? Non, ce n'est pas le > nom d'une actrice porno. Oui, je sais ce qu’est une analogie. Et justement, quand une analogie minimise une guerre en la ramenant à un différend conjugal, elle n’éclaire rien — elle obscurcit. Un peu comme votre blague : elle fait sourire, mais elle ne cache pas le vide de l’argument. >> Si vous voulez qu’on prenne votre raisonnement au sérieux, il va falloir >> monter d’un cran au-dessus du niveau "pitbull et femme battue". Là, on est >> plus dans le théâtre que dans l’argument. > > Vous êtes surtout d'une extrême mauvaise foi. Et contre ça, effectivement, je > suis totalement impuissant. Ce n’est pas de la mauvaise foi de refuser les métaphores bancales et les caricatures. C’est juste du discernement. Si vous êtes "impuissant" face à ça, ce n’est peut-être pas moi le problème. >> Merci de me confirmer que pour vous, une guerre d’agression avec des >> milliers de morts, des déportations et des crimes de guerre, c’est >> l’équivalent d’un "adultère". > > J'ai tendance à penser que vous faites semblant d'être crétin mais j'avoue > que vous jouez tellement bien que je commence sérieusement à me demander si > vous n'êtes pas sincère. Rassurez-vous, je pourrais vous retourner le compliment, mais j’essaie de rester sur le fond. Si vous avez un argument à proposer au lieu d’une moquerie, je suis tout ouïe. Sinon, on peut s’arrêter là : j’ai déjà vu ce film, et le scénario est toujours le même. >> C’est fascinant de voir jusqu’où peut aller la métaphore conjugale pour >> justifier l’injustifiable. On est à deux doigts d’un soap opéra >> géopolitique. > > Vous vous surpassez. Merci, j’essaie de m’adapter au niveau de mise en scène imposé. Si on revient un jour à la réalité des faits — guerre, droit, souveraineté — je suis toujours partant. >> Ah, donc le message, c’est : "pliez-vous aux exigences du plus agressif, >> sinon il vous saute à la gorge" . > > Bein non, ça dépend qui commence. > On fait chier la Russie depuis 20 ans. > Et quand elle réagit, vous venez pleurer en disant "quoi, il faut se plier > aux exigences du plus agressif ?" Ah, donc bombarder un pays voisin, annexer son territoire, déporter ses enfants et raser ses villes, c’est une réaction ? Original comme concept de défense. Vous appelez ça "réagir", d’autres appellent ça un crime de guerre. Et si "faire chier" un régime autoritaire, c’est soutenir les aspirations démocratiques de ses voisins, alors oui — qu’on continue à les "faire chier" autant que possible. >> Belle morale. On n’est plus dans la diplomatie, mais dans le dressage >> canin. Et visiblement, certains sont déjà en laisse. > > En tout cas, c'est ce qui nous attend. > La vraie morale, dans tout ça, c'est que si on veut faire chier le voisin, il > faut, d'une, être prêt à en payer le prix et de deux, a minima, être au moins > aussi fort que lui. Ah, donc votre morale géopolitique, c’est "pas de justice, juste la loi du plus fort" ? Charmant programme. On croirait entendre un parrain de cartel expliquer la vie. Mais bon, si le droit international c’est juste un gadget de faible, autant rendre les clés de l’ONU, fermer les ambassades et se préparer à résoudre les conflits à coups de massue. Vous semblez prêt pour l’ère du néo-moyen-âge. >> Justement : l’invasion de l’Irak a été massivement critiquée, y compris en >> Occident. > > Certes, mais on a laissé faire, jamais on a pris une sanction contre les USA, > jamais on a fait un embargo contre eux, jamais on a menacé de saisir les > avoirs américains, jamais on a parlé d'aller mettre des troupes en Irak pour > leur permettre de combattre l'envahisseur américain, jamais on a exclu les > Etats-Unis des compétitions sportives (je sais que le dernier point n'est pas > très grave mais la symbolique est telle que je le mentionne). Donc si on a eu tort de ne pas sanctionner les États-Unis pour l’Irak, votre logique, c’est qu’on devrait faire pareil avec la Russie ? En gros : l’impunité d’hier justifie celle d’aujourd’hui ? C’est une vision étrange de la justice : on ne corrige pas les erreurs passées, on les reproduit pour équilibrer l’absurde. Et au passage, si vous tenez vraiment à la comparaison : l’Irak a été une guerre illégale et désastreuse — mais les États-Unis n’ont pas annexé Bagdad, ni organisé de référendum pour rattacher Bassorah à Washington. >> Des millions de personnes ont manifesté, des responsables politiques l’ont >> condamnée, et l’affaire a terni durablement l’image des États-Unis. > > La belle affaire, on continue à se soumettre à eux. Là, on ne parle pas > d'image de la Russie. Donc si je vous suis, comme les États-Unis conservent du pouvoir malgré leurs fautes passées, la Russie aurait droit aux mêmes passe-droits aujourd’hui ? Ce n’est pas une critique de l’impérialisme, c’est un plaidoyer pour l’universalité du cynisme. Condamner l’un n’implique pas d’absoudre l’autre. Sinon, on ne fait pas de la géopolitique, on fait du relativisme à géométrie variable. >> Mais ce que vous faites là, c’est du whataboutism : tenter de justifier un >> crime (celui de la Russie) > > C'est quoi, le crime de la Russie ? > Quant à "justifier", ce terme ne veut rien dire. Le crime, c’est l’invasion militaire d’un État souverain, la tentative d’annexion de territoires, les frappes massives sur des civils, les déportations d’enfants. Vous avez peut-être décidé que ces faits n’existaient pas ou ne comptaient pas, mais le droit international, lui, les qualifie clairement. Quant à "justifier", ça veut dire précisément ce que vous faites depuis plusieurs messages : expliquer, relativiser, excuser, minimiser, bref, chercher à rendre l’inacceptable... acceptable. >> en pointant un autre crime ailleurs. > > Oui, pour pointer l'inconsistance de notre réaction deux poids deux mesures. Pointer les incohérences ne donne pas un permis de tuer à ceux qui commettent les mêmes crimes. Dire "regardez ailleurs, là aussi c’est injuste" ne fait pas disparaître l’injustice ici. Sinon, c’est l’impunité générale par saturation morale. Si vraiment vous êtes cohérent, vous devriez condamner toutes les violations du droit international, pas en excuser certaines sous prétexte que d’autres ont été mal traitées. >> Deux erreurs ne font pas une vérité, ni un droit. Si vous >> condamnez l’Irak, condamnez aussi l’Ukraine. Sinon, vous >> n’êtes pas antimilitariste, juste géopolitiquement partisan. > > Je peux condamner l'Ukraine (j'imagine que vous voulez dire la Russie) si ça > vous fait plaisir, pareil, là, ça ne veut rien dire. A titre personnel, mais > le monde entier s'en fout, je déplore ce qui se passe là-bas, je déplore les > centaines de milliers de morts de part et d'autre. > > Mais contrairement à vous, je ne pense pas que cela vienne uniquement des > Russes. A la limite, quitte à justifier, puisque vous adorez ce mot, les > Russes avaient nettement plus de bonnes raisons d'intervenir en Ukraine que > les Américains en Irak, voire en Afghanistan. Ce n’est pas une question de "plaisir" ou de justification, mais de cohérence dans les principes. Vous pouvez condamner ce qui se passe en Ukraine et en Irak en même temps, et c’est même nécessaire si vous souhaitez que la logique de respect des droits humains et du droit international reste intacte. Quant à la question des "raisons" de la Russie, tout le monde a des raisons de justifier ses actes. Cela ne les rend pas moins illégitimes. L’invasion de l’Ukraine reste une violation du droit international, peu importe les prétextes invoqués. ========== REMAINDER OF ARTICLE TRUNCATED ==========