Deutsch   English   Français   Italiano  
<6149a108$0$4984$426a74cc@news.free.fr>

View for Bookmarking (what is this?)
Look up another Usenet article

Path: ...!weretis.net!feeder6.news.weretis.net!feeder8.news.weretis.net!news.uzoreto.com!npeer.as286.net!npeer-ng0.as286.net!proxad.net!feeder1-1.proxad.net!cleanfeed3-b.proxad.net!nnrp1-1.free.fr!not-for-mail
Newsgroups: fr.soc.environnement,fr.sci.techniques.energies
X-Mozilla-News-Host: news://fr.misc.droit:119
From: Topinambour <artichoke@jerusalem.invalid>
Subject: =?UTF-8?Q?Allemagne_=3a_le_volte-face_des_=c3=a9cologistes_anti-nuc?=
 =?UTF-8?Q?l=c3=a9aires?=
Date: Tue, 21 Sep 2021 11:08:24 +0200
User-Agent: Mozilla/5.0 (X11; Linux x86_64; rv:78.0) Gecko/20100101
 Thunderbird/78.13.0
MIME-Version: 1.0
Content-Type: text/plain; charset=utf-8; format=flowed
Content-Language: fr
Content-Transfer-Encoding: 8bit
Lines: 104
Message-ID: <6149a108$0$4984$426a74cc@news.free.fr>
Organization: Guest of ProXad - France
NNTP-Posting-Date: 21 Sep 2021 11:08:24 CEST
NNTP-Posting-Host: 91.165.216.228
X-Trace: 1632215304 news-1.free.fr 4984 91.165.216.228:17218
X-Complaints-To: abuse@proxad.net
Bytes: 7631




http://www.economiematin.fr/news-ecologie-nucleaire-changement-idee-evolution-electricite-redacteur?fbclid=IwAR1CK13ylHvC3H7Ms691EUKccjq4-7c-_UKyHRAsjJ3OstbjwmfD6hmJVIM


Deux figures de l'écologie outre-Rhin sèment la zizanie dans leur propre 
camp : en cause, leur soutien affiché à l'énergie nucléaire pour réduire 
la production de gaz à effet de serre. Une prise de position qui déchire 
les Grünen et bouscule certaines certitudes . Une onde de choc qui 
pourrait toucher la France   ?

C'est un mariage de raison qui électrise en ce moment le petit monde 
écologiste outre-Rhin. Celui, pas banal, de Veronika Wendland, 
historienne des technologies, et de Rainer Moormann, spécialiste de 
l'énergie atomique. Deux figures de l'écologie allemande, passées toutes 
les deux par le militantisme antinucléaire, avant de finalement changer 
d'avis devant l'urgence climatique. Une bombe politique.

En juillet dernier, tous deux prenaient effectivement position 
médiatiquement d'une même voix pour demander un report de la fin 
programmée de l'énergie nucléaire en Allemagne à 2030. Et, par 
conséquent, un maintien en état de fonctionnement des six centrales 
restantes, dont la date de mise hors circuit avait été initialement 
prévue pour 2022. La raison ? Les énergies renouvelables ne sont pas, 
selon eux, encore assez développées, à l'heure actuelle - notamment pour 
répondre à la hausse de la demande durant la période hivernale. Or, sans 
l'atome, l'Allemagne sera obligée de recourir au gaz et au charbon… Une 
aberration écologique.

Un recours au gaz pour pallier l'abandon du nucléaire et l'intermittence 
des renouvelables qui est d'ailleurs problématique pour la souveraineté 
de l'Allemagne, car il profiterait aussitôt au principal fournisseur de 
gaz en Europe, à savoir la Russie de Vladimir Poutine.

La prise de position de Veronilka Wendland et Rainer Moormann sème la 
pagaille chez les écologistes allemands. Et pour cause : les deux 
spécialistes ont été, à des moments différents de leur carrière, des 
figures de la lutte antinucléaire. Si Veronilka Wendland, proche ces 
dernières années des mouvements écologistes dits « éco-modernistes », 
défendait le nucléaire et les nouvelles technologies pour juguler les 
effets du réchauffement climatique, cela n'a pas toujours été le cas. 
Dans les années 90, après une visite de Tchernobyl dans le cadre de ses 
études, elle fut l'une des jeunes expertes en pointe dans la lutte 
contre le développement de l'énergie nucléaire.

Le parcours de Rainer Moormann est à front renversé : d'abord salarié 
dans l'industrie nucléaire allemande, il est finalement muté et placardé 
en 2008 après avoir dénoncé une faille dans le fonctionnement d'un 
réacteur. Une injustice qui le poussera dans les rangs des 
antinucléaires, où il sera un des plus médiatiques porte-parole de la cause.
Les écologistes pronucléaires sortent du bois

Deux figures de l'écologie allemande, deux manières de concevoir la 
lutte contre le réchauffement climatique : l'une technophile, l'autre 
décroissante. Mais deux personnalités emblématiques qui désormais font 
front commun. Leur credo : si dans deux ans, au moment où l'Allemagne 
doit sortir du nucléaire, le pays décidait plutôt d'arrêter ses 
réacteurs au lignite (un charbon composé à 70 % environ de carbone), les 
gains en termes d'émissions carbonées seraient considérables, puisque 
celles-ci diminueraient de 10 %. Moins de charbon, plus de nucléaire : 
voilà ce qu'ils ont présenté mi-juillet dernier, et qui a provoqué une 
véritable secousse dans le monde écologiste outre-Rhin.

Hans-Josef Fell, diplômé en physique et ancien député (Verts) au 
Bundestag, s'est par exemple empressé de minimiser le chiffre avancé, 
affirmant que le maintien de l'activité des centrales nucléaires ne 
réduirait les émissions de CO2 que de 2 à 4 %. Chiffre contesté par 
Veronika Wendland, pour qui il existerait au sein du parti écologiste, 
toute une frange d'élus en accord avec sa vision, mais qui 
souhaiteraient rester discrets. Une « chape de plomb » sur le sujet qui 
commencerait à se fissurer en coulisse. Car de nombreux cadres du parti 
admettraient en creux que l'uranium n'est certes pas exempt de tout 
reproche, mais qu'il est préférable à l'augmentation des émissions 
carbone. L'un d'eux, sous couvert d'anonymat, aurait déclaré au 
quotidien allemand « Frankfurter Allgemeine » : « Nous nous attaquons au 
mauvais problème  » en parlant du nucléaire.

«   Il est donc temps de changer de cap en matière de politique 
énergétique , estiment Veronika Wendland et Rainer Moormann dans une 
tribune publiée en juillet dans "Die Ziet". Les six dernières centrales 
nucléaires allemandes devraient rester sur le réseau pendant une période 
limitée. [...] Elles constitueraient clairement la forme 
d'approvisionnement énergétique la plus respectueuse du climat par 
rapport au charbon.   » Et un gage en termes de sécurité énergétique du 
pays, ajoutent-ils.

«  À quand l'équivalent en France, à savoir des ex-antinucléaires 
prenant la plume pour dire que, au vu du contexte climatique, ils ont 
changé d'avis, et ils ne considèrent plus la baisse de l'atome à 50 % 
comme la première priorité de la politique énergétique, au sens des 
milliards utilisés   ?  » s'interroge sur Linkedin le spécialiste du 
climat Jean-Marc Jancovici. Il est vrai que les Verts allemands ont 
toujours eu une longueur d'avance sur leurs homologues outre-Rhin, 
devenus une puissance politique dès les années 80 et anticipant un 
virage social-démocrate 10 ans avant les Verts français. Métronomes de 
l'écologie politique à l'échelle européenne, les Grünen ont une 
influence considérable sur le continent. Si la question de l'abandon du 
nucléaire, autrefois véritable totem des écologistes, est abandonné pour 
lutter plus efficacement contre le réchauffement climatique, cela 
pourrait produire une onde de choc idéologique chez tous les Verts 
européens, et notamment français. Et peut-être plus rapidement que 
prévu, alors que faute de production d'électricité nucléaire, l'Hexagone 
a commencé à faire tourner ses centrales... à charbon.