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L'Europe se dirige droit vers un désastre énergétique
Le scénario de black-outs de grande ampleur n'est pas écarté.

Thomas Burgel

«Ça pourrait devenir vraiment moche si nous ne réagissons pas pour 
essayer de remplir chaque espace de stockage. On peut survivre une 
semaine sans électricité, mais pas sans gaz.» La phrase, citée par 
Bloomberg, est prononcée par Marco Alvera, patron de la compagnie 
énergétique italienne Società nazionale Metanodotti (SNAM).

Inquiétante, elle décrit la panique qui gagne l'Europe alors que l'hiver 
approche et qu'elle s'enfonce dans une crise énergétique sans précédent. 
«Ça va coûter cher aux foyers, ça va coûter cher aux gros consommateurs 
d'énergie», explique de son côté Dermot Nolan, ex-patron du régulateur 
britannique, le Bureau des marchés du gaz et de l'électricité (OFGEM). 
«Les prix de l'électricité et du gaz vont être plus élevés dans les 
foyers que quiconque ne le souhaiterait, et ils vont être plus élevés 
qu'ils ne l'ont été ces douze dernières années.»

Il y a de quoi être anxieux: les prix de gros du gaz naturel ont plus 
que triplé ces douze derniers mois, avec une très nette accélération 
depuis janvier 2021, puis lors de l'été qui a suivi.

Au Dutch TTF, hub européen d'importance pour les échanges énergétiques, 
le prix du mégawatt-heure est ainsi passé de 16,74 euros le 31 décembre 
2020 à 50,9 euros au 30 août 2021, et devrait gagner plus de 20 euros 
d'ici fin septembre.
À lire aussiAu Royaume-Uni, 100.000 porcs pourraient être exterminés 
faute de main-d'œuvre

Les causes de ce marasme sont multiples. Certains pays ont 
précipitamment fermé leurs centrales nucléaires ou à charbon pour 
accélérer leur transition énergétique, se rendant de facto dépendants 
d'énergies renouvelables dont la production a, ces derniers mois, été 
perturbée par des conditions météorologiques défavorables.

La demande mondiale en gaz naturel, de son côté, explose en même temps 
que la reprise économique globale confirme sa robustesse. La Russie, 
principal pays fournisseur de l'Europe et ravi de ces prix 
stratosphériques, se tourne de plus en plus vers l'Asie qui, de son 
côté, met tout en œuvre pour mettre la main sur ce qui sort de ses 
exploitations. Et si la Norvège promet d'augmenter la production de ses 
plateformes en mer du Nord, celles-ci peinent à fournir autant du 
précieux gaz qu'avant la pandémie.
Black-outs

Cette crise a déjà des conséquences très concrètes. En Grande-Bretagne, 
qu'elle touche le plus durement pour le moment, et où l'incendie de 
l'une des principales lignes électriques entre le pays et le continent 
n'a rien arrangé, l'intégralité du secteur est sous tension et certains 
opérateurs d'importance pourraient s'effondrer.

Par ailleurs, dans ce qui est une première, mais sans doute pas une 
dernière, deux usines de CF Industries Holdings, un important producteur 
d'engrais, ont dû fermer du fait des prix trop élevés de l'énergie.

Les conséquences vont au-delà de la fourniture d'engrais: l'industrie 
agroalimentaire dépend ainsi fortement du CO2 que lui fournissent 
également ces usines, et les producteurs, notamment de viande, annoncent 
d'ores et déjà qu'une profonde et longue crise guette, dans un pays où 
le Covid-19 et le Brexit ont déjà considérablement compliqué la logistique.
À lire aussiLa faillite énergétique et politique qui a plongé le Texas 
dans le chaos

Partout en Europe, les réserves de gaz naturel –généralement 
reconstituées avant l'hiver– sont restées au plus bas, et ces prix 
élevés comme les grandes tensions sur la fourniture mondiale n'ont pas 
permis de remplir les stocks, en prévision de la saison froide ou du pic 
de demande dû à la reprise économique.

L'avenir économique et domestique du continent et des peuples qui 
l'habitent va donc, ces prochains mois, fortement dépendre de la météo. 
Si elle reste clémente et sans froids extrêmes, la crise sera là et 
touchera les industries comme les foyers –l'Espagne a déjà pris des 
mesures pour protéger ses habitants d'une hausse incontrôlée des 
factures, et d'autres devraient suivre.

Mais en cas d'hiver polaire, et si le vent ne forcit pas et ne permet 
pas aux éoliennes de combler quelque peu le manque de gaz naturel, 
certains spécialistes préviennent: comme c'est arrivé au Texas il y a 
quelques mois, l'Europe pourrait être exposée à de larges black-outs, 
qui frapperaient en particulier le secteur industriel et pourraient 
fortement écorner sa reprise économique post-pandémique.