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https://www.transitionsenergies.com/nucleaire-renouvelables-academie-des-sciences-remet-pendules-heure/?fbclid=IwAR1JrsbnDXyTwrDry1myfLQnSLe41AqRMPQYcG7ehz_UbEG1pHn9MyJ_uYw


Nucléaire et renouvelables, l’Académie des sciences remet les pendules à 
l’heure


L’Académie des sciences vient en quelque sorte de mettre le gouvernement 
en demeure de se donner enfin une stratégie de transition énergétique 
efficace et réaliste. Elle balaye dans un rapport publié il y a quelques 
jours les fantasmes d’une électricité 100% renouvelables, en l’état 
actuel de la technologie, du fait de leur intermittence et de 
l’incapacité de stocker l’électricité à grande échelle. Elle souligne 
aussi que les besoins en électricité du pays vont fortement augmenter au 
cours des prochaines années et que la stratégie suivie aujourd’hui, qui 
consiste à substituer de l’électricité nucléaire décarbonée par de 
l’électricité renouvelable intermittente également décarbonée (éolienne 
et solaire), ne répond pas aux besoins dans un futur proche et plus 
lointain. Mais que pèse la réalité technique et économique face aux 
idéologies et aux calculs politiques? Rappelons que des organismes et 
entreprises publiques comme l’Ademe et RTE ont publié, au cours des 
derniers mois et dernières années, des rapports mettant en avant des 
scénarios d’électricité 100% renouvelables à partir d’hypothèses 
absurdes de baisses sensibles de la consommation d’électricité ou de 
capacités de stockage surgies de technologies imaginaires…
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«Les énergies renouvelables intermittentes et variables, comme l’éolien 
et le solaire photovoltaïque, ne peuvent pas, seules, alimenter un 
réseau électrique de puissance de façon stable et pilotable si leur 
caractère aléatoire n’est pas compensé. Il faut pour cela disposer de 
capacités massives de stockage  d’énergie et/ou d’unités de production 
d’énergie électrique de secours pilotables. Le stockage massif 
d’énergie, autre que celui déjà réalisé au moyen des centrales 
hydroélectriques de pompage-turbinage, demanderait des capacités que 
l’on ne voit pas exister dans les décennies qui viennent. La 
pilotabilité, en absence de ces dernières, ne peut être assurée que par 
des centrales nucléaires, si l’on exclut les centrales thermiques 
utilisant les énergies fossiles.»
Le gouvernement face à ses responsabilités et contradictions

Dans son rapport publié il y a quelques jours et intitulé, L’apport de 
l’énergie nucléaire dans la transition énergétique, aujourd’hui et 
demain, l’Académie des sciences met le gouvernement face à ses 
responsabilités et ses contradictions. Elle renvoie également au rayon 
des fantasmes, les études plus ou moins sérieuses sur la possibilité de 
passer dans un avenir relativement proche à une production d’électricité 
presque totalement renouvelable. Le constat fait par l’Académie des 
sciences est le suivant.
1) Le diagnostic

La transition énergétique passe obligatoirement par «une augmentation 
importante de la part de l’électricité dans la production et la 
consommation énergétique, pour atteindre un niveau de l’ordre de 700 à 
900 TWh (terawatts-heure) en 2050, presque le double de notre production 
électrique actuelle. Cette électricité doit être la plus décarbonée 
possible. Cette croissance prévisible de la demande en électricité est 
le plus souvent sous-estimée et minimisée dans les divers scénarios 
proposés pour la transition énergétique.»
2) Les contraintes

«Cette transformation du système énergétique doit prendre en compte 
l’absolue nécessité de garantir la sécurité d’approvisionnement 
électrique du pays ce qui impose de maintenir une capacité de production 
d’électricité mobilisable afin de répondre aux pics de la demande, 
d’assurer la stabilité du réseau électrique et de conserver un niveau 
significatif d’indépendance énergétique...»
3) Mettre en place une vraie politique de transition énergétique avec 
l’électricité nucléaire

«L’électronucléaire offre des avantages considérables….  Un RNT 
[réacteur nucléaire à neutrons thermiques] injecte massivement, 24 
heures sur 24, au moins pendant quelque 300 jours par an, de 
l’électricité décarbonée dans le réseau. La production électrique 
nucléaire est, en effet, de toutes les sources d’énergie électrique, la 
moins émettrice de gaz à effet de serre (environ 6 grammes d’équivalent 
de CO2 par kWh produit). C’est ce qui explique pourquoi la France, qui 
s’appuie essentiellement sur les énergies nucléaire et hydraulique, 
produit une électricité décarbonée à plus de 90%. Un parc 
électronucléaire de RNT assure donc la continuité de la fourniture 
d’électricité, à un prix limité, et possède, par ailleurs, la capacité 
de suivi de charge par des possibilités de baisses et montées profondes 
pour compenser des variations de consommation ou de production des 
énergies renouvelables intermittentes. »

Mais l’avenir est loin d’être assuré. Le parc nucléaire français fournit 
aujourd’hui plus de 70% de la production électrique. Elle est totalement 
décarbonée, abondante, fiable et bon marché. Pour combien  de temps 
encore? Les centrales vieillissent. Ainsi, pas moins de 52 des 56 
réacteurs en service après la fermeture de ceux de Fessenheim, ont été 
construits dans les années 1970-1980. Seuls les quatre réacteurs de 
Chooz et de Civeaux sont plus récents. Tous arriveront en fin de vie 
d’ici 2040. Même dans l’hypothèse où la loi de transition énergétique 
serait appliquée, qui prévoit la réduction de la part du nucléaire dans 
la production électrique à 50%, il faudra donc construire de nouvelles 
centrales nucléaires pour remplacer une partie du parc existant. Il 
faudra avoir le courage politique de le reconnaître.

Le gouvernement refuse même que le sujet soit abordé. Cela aura des 
conséquences importantes sur la stabilité de l’accès à l’électricité. En 
clair, le risque de pénurie et de black out va augmenter. Pour maintenir 
en 2035 la production électrique de la France à son niveau et à son coût 
actuels, EDF table, a minima, sur la construction rapide de trois paires 
de deux réacteurs de type EPR. Cela prendra bien plus de 15 ans… Et 
d’ici 2035, la demande d’électricité augmentera.
4) Les préconisations

-«Conserver la capacité électronucléaire du bouquet énergétique de la 
France par la prolongation des réacteurs en activité, quand leur 
fonctionnement est assuré dans des conditions de sûreté optimale, et par 
la construction de réacteurs de troisième génération, les EPR, dans 
l’immédiat. Ces derniers reposent sur la meilleure technologie 
disponible actuellement et offrent les meilleures garanties de sûreté…».

-«Initier et soutenir un ambitieux programme de R&D sur le nucléaire du 
futur afin de préparer l’émergence en France des réacteurs à neutrons 
rapides (RNR) innovants de quatrième génération (GenIV), qui constituent 
une solution d’avenir et dont l’étude se poursuit activement à l’étranger…».

– «Maintenir des filières de formation permettant d’attirer les 
meilleurs jeunes talents dans tous les domaines de la physique, la 
chimie, l’ingénierie et les technologies nucléaires pour développer les 
compétences nationales au meilleur niveau…»

-«Informer le public en toute transparence sur les contraintes des 
diverses sources d’énergie, l’analyse complète de leur cycle de vie et 
l’apport de l’électronucléaire dans la transition énergétique en cours.»

On peut ajouter qu’il ne faudrait pas seulement informer le grand public 
mais aussi bon nombre d’organismes publics qui confondent militantisme 
et intérêt général. Car la stratégie de transition énergétique en France 
est affectée d’une forme de pensée magique. Face à une impasse 
technique, le gouvernement et nombre d’organismes n’opposent pour 
l’instant que des scénarios improbables. Ils parient sur l’installation 
de milliers d’éoliennes, intermittentes, et sur l’hypothèse d’une 
consommation stable voire en baisse d’électricité. Une prévision 
incohérente avec le scénario même de la transition qui nécessite pour 
réduire les émissions de gaz à effet de serre l’électrification de 
nombreux usages dont les transports, le chauffage, l’industrie… C’est 
exactement ce que dénonce avec force l’Académie des sciences.