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Entretien avec Amèle Debey, pour L'Impertinent


Ariane Bilheran est normalienne, psychologue clinicienne, docteur en 
psychopathologie et auteure de plus de vingt-cinq ouvrages. Ses domaines 
d'expertise sont le harcèlement, la paranoïa, les déviances du pouvoir 
et la reprise de son pouvoir personnel. Depuis le début de la crise 
Covid, elle fait partie de ceux qui ont tôt fait de déceler les 
incohérences et les abus des politiques mises en place. Depuis la 
Colombie, où elle réside, cette observatrice du psychisme humain a 
accepté de nous livrer son regard sur la situation actuelle.

Amèle Debey, pour L'Impertinent : En tant que docteur en 
psychopathologie, qu’est-ce qui vous frappe le plus dans la situation 
que nous vivons depuis 18 mois ?


Ariane Bilheran : La violence des décideurs sur les populations, le 
harcèlement exercé sur les populations, à tous les niveaux. Idéologie, 
manipulation de masse, violence économique, violence sur les corps, 
censure, atteintes à la liberté d’expression.


Un de vos domaines d’expertise est les déviances du pouvoir. Ce qui se 
passe en ce moment à de quoi nourrir votre réflexion ?


Oui. Dès avril 2020, j’ai écrit un article appelé Totalitarisme 
sanitaire: «c’est pour ton bien»… Le mal radical. C’était encore un gros 
mot, on n’avait pas le droit d’en parler. Mais depuis, cela a fait son 
chemin. Après, j’ai éprouvé le besoin d’écrire un autre article en août 
que j’ai appelé Le moment paranoïaque, où j’ai trouvé l’expression de 
«déferlement totalitaire» qui, depuis, a bien circulé. Et puis, en 
décembre, je me suis exprimée sur Radio Canada à propos du totalitarisme 
actuel dont on voit la manifestation.


Grâce à mon expertise, j’en ai repéré les symptômes très tôt: dans le 
caractère idéologique, c’est-à-dire le fait de présenter comme une 
vérité une fiction mensongère tout en demandant l’adhésion de la 
population à cette fiction. Le passage à l’acte: les obligations de 
confinement, la suppression des droits les plus élémentaires; les 
paradoxes permanents.


« La souffrance engendrée sur les populations m’a frappée très tôt. »

En Amérique du Sud par exemple, empêcher les gens d’aller travailler ne 
peut pas être dans l’intérêt de leur santé, parce que lorsqu’on n’a pas 
de source de revenus fruits de notre travail pendant plusieurs mois, et 
qu’on n’a pas d’aide, ce n'est à priori pas ce qui va nous mettre en 
bonne santé!

La souffrance engendrée sur les populations m’a frappée très tôt. De la 
même façon, il y a une notion qu’on appelle le clivage, en psychologie, 
qui consiste à diviser un collectif en deux populations irréductibles 
qui ne peuvent plus s’entendre entre elles. Car l’une étant sous 
perfusion idéologique. Elles ne peuvent plus communiquer.

J’ai travaillé pendant longtemps dans des organisations du travail. 
Quand elles devenaient pathogènes, créatrices de troubles psychosociaux 
au travail, j'en repérerais les mécanismes à différentes échelles. Que 
ce soient les manipulations émotionnelles, les contradictions, les 
mensonges, les paradoxes sur les discours, le fait de réduire la 
complexité du réel à un seul paradigme, à un seul paramètre, tout cela 
m’a paru quand même assez fou.


On voit que ce sont les pays les plus riches qui ont réagi de la façon 
la plus disproportionnée. N’étions-nous pas installés dans une sorte de 
confort ?


Je ne sais pas si la première phrase est juste. Parce que la Colombie 
n’est pas un pays riche et nous avons eu six mois de confinement 
extrêmement sévère. Il y a eu beaucoup de pays pauvres où cela s’est 
également joué comme ça.

Par contre, dans les pays occidentaux, il y a eu beaucoup d’aides 
distribuées aux gens. Ils ont donc davantage eu l’impression que c’était 
pour leur bien cette affaire, puisqu’on les prenait en charge. Il y a 
donc eu moins de dissonances au départ sur ce point. La différence est 
sans doute là.


Certains pensent tout de même que ces mesures étaient tout à fait 
justifiées.


J’ai une seule question pour eux : on sait qu’en 2020, ne serait-ce que 
pour l’Amérique du Sud, les décisions politiques ont plongé dans la 
misère plus de 20 millions de gens. Près de 30 millions en 2021. Est-ce 
qu’on peut prendre soin de sa santé lorsqu’on est dans la pauvreté 
extrême? Est-ce vraiment justifié? Est-ce vraiment une politique tout à 
fait mesurée, équilibrée, qui prend en compte différents paramètres?


Est-ce que la docilité des gens vous a surprise ?


Oui et non. D’abord, je pense que tous les peuples ne réagissent pas de 
la même façon par rapport à leur passé. Au niveau européen, il y a 
souvent une croyance naïve que les gouvernants sont là pour notre bien. 
Ce qui fait qu’il est très compliqué de remettre en question deux 
choses: les gouvernements ne nous veulent pas du bien, mais en plus ils 
nous veulent sciemment du mal.


Vous pensez vraiment que les gouvernements nous veulent sciemment du mal ?


Peut-être pas tous. Mais je pense en effet que les décideurs à haut 
niveau et en particulier les soi-disant philanthropes qui, avec leurs 
milliards, auraient de quoi faire de la planète un paradis, nous veulent 
sciemment du mal.


Dans quel but ?


A partir du moment où vous avez confisqué la majorité des richesses au 
détriment d’une plus grande population, cette population représente une 
menace pour vous.


C’est pourtant celle qui fait fonctionner le système, non ? Ils ont 
forcément besoin de nous.


Dans quelle mesure ont-ils besoin de nous, je n’en sais rien. Ça ne me 
paraît pas évident. Nous sommes vus comme des pollueurs, des parasites. 
Je crois qu’à un moment donné, la question d’accumulation de richesses à 
un stade qu’on ne peut pas se représenter, ni vous, ni moi, fait tourner 
la tête si elle n’était déjà pas solide avant. Ça crée un gouffre 
incommensurable entre les pauvres et une toute petite minorité d’une 
classe extrêmement riche qui prétend dicter à la planète toutes sortes 
de choses. Et qui fait des gouvernants de simples exécutants.

On voit bien que si les gouvernements étaient autonomes, ce ne se serait 
pas passé comme ça. Or, la marche de manœuvre pendant la crise était 
assez réduite, puisque tout le monde a appliqué à peu près la même 
politique. Et pas dans l’intérêt des peuples.


Vous disiez récemment qu’il s’agissait d’une guerre des riches contre 
les pauvres?


Oui. Encore une fois je pense que l’on observe l’arbre à ses fruits. On 
a un appauvrissement toujours croissant de la pauvreté et un 
enrichissement toujours plus grand de l’autre côté. Il y a des gens qui 
s’enrichissent considérablement sur la crise. On a basculé l’immense 
majorité de la population mondiale dans une extrême pauvreté, sans se 
préoccuper des impacts sur la santé.

Il y a une intention de nuire, totalement assumée dans les discours 
d’ailleurs, dans les projets. Il y a un très fort déficit d’empathie de 
la part de cette micro-caste de très, très riches par rapport au reste 
de l’humanité. C’est à cela qu’on caractérise le harcèlement, 
d’ailleurs. Une partie des citoyens doit se sacrifier pour le bien 
commun. C’est une logique totalitaire. On se rend compte que ceux dont 
on exige le sacrifice sont à peu près toujours les mêmes.


Il semblerait qu’on ait amené les gens à confondre les conséquences des 
mesures prises avec les conséquences du Covid. On a donc créé le 
contexte pour qu'ils aient envie de cette servitude volontaire dont 
parlais La Boétie. Comment peut-on expliquer cette situation ?


Sur le plan de la philosophie politique, on peut l’expliquer par le fait 
qu’a été mis en place de façon assez clair et un peu partout un régime 
totalitaire. Il rencontre de la résistance ça et là, mais c’est le projet.

Pourquoi totalitaire, parce qu’il vise la domination totale des 
individus, la rupture des classes, de l’appartenance sociale, des 
familles, jusqu’à l’intrusion dans l’intimité de la personne. Pour que 
le projet totalitaire fonctionne, il doit se maintenir au pouvoir grâce 
à la terreur, donc il faut un ennemi. Visible ou invisible. Auquel on va 
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