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Le président Emmanuel Macron vient d'annoncer, mardi 12 octobre, le 
début de son plan de relance du nucléaire français prévoyant une 
enveloppe d'un milliard d'euros pour l'accélération du développement en 
France de petits réacteurs modulaires (PRM) tout en envisageant le 
financement des innovations dans le domaine de la sûreté et du 
traitement des déchets. Lors de cette présentation, il devait préciser 
en outre avoir demandé à RTE – chargé du transport de l'électricité – 
une étude sur ce plan nucléaire, ce qui est pour le moins paradoxal dans 
la mesure où cette entreprise est dirigée par des personnalités 
hautement liées au développement en France de la filière éolienne.

Ce faisant, Emmanuel Macron a accéléré son agenda qui prévoyait 
initialement de reporter à l'issue des élections présidentielles de 2022 
ce dossier ultrasensible. Le choc gazier avec une explosion des cours du 
gaz et les interventions opportunes de nombreux candidats à l'élection 
présidentielle sur le sujet auront probablement conduit le chef de 
l'État à envisager en urgence un plan de relance du nucléaire français, 
prenant de court les observateurs stupéfaits de la rapidité de cette 
volte-face présidentielle plaçant ce dossier comme un enjeu majeur des 
futures élections présidentielles.

     À l'heure de ce nouveau choc gazier et électrique européen, croire 
de manière dogmatique et irréfléchie que la multiplication des éoliennes 
pourrait sauver la planète en remplacement ou en complément du nucléaire 
est une parfaite illusion.
     Fabien Bouglé

Déjà en 1981, lors du duel télévisé pour le second tour présidentiel 
entre Valéry Giscard d'Estaing et François Mitterrand, deux grandes 
visions s'opposaient sur le sujet, le premier soutenant le plan Messmer 
à l'origine du déploiement des centrales nucléaires sur notre sol et 
garantissant notre indépendance énergétique en particulier vis-à-vis du 
pétrole et le futur président prônant quant à lui un mix nucléaire, 
énergies renouvelables et charbon. Quarante années après, la ligne de 
fracture politique reste la même.

À VOIR AUSSI - France 2030: Emmanuel Macron appelle à développer les 
«réacteurs nucléaires de petites tailles» et l'«hydrogène vert»
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Et pourtant la problématique des émissions de gaz à effet de serre et de 
particules fines des énergies fossiles gazière et charbonnière dénoncée 
depuis lors par le GIEC dans ses différents rapports a rebattu 
totalement les cartes en faveur de l'électricité nucléaire décarbonée. 
L'enjeu est bien désormais de lutter contre l'utilisation abusive et non 
limitée des énergies fossiles terriblement polluantes de notre 
environnement et utilisées en complément des énergies renouvelables.

À lire aussiEmmanuel Macron choisit de s’afficher en défenseur du nucléaire

Et, en la matière, ce que n'a pas manqué de rappeler le chef de l'État, 
la France est championne du monde de l'électricité décarbonée avec son 
nucléaire et ses barrages qui représentent 85 % de son mix, ne 
produisant en moyenne que 50 grammes d'équivalent CO2 par kilowatt-heure 
soit 10 fois moins que son voisin allemand avec une moyenne de 400 à 
600, ce qui, avec un mix en 2019 de 47 % d'énergie fossile et 32 % 
d'énergie renouvelable, place notre voisin en position de très mauvais 
élève de l'Union européenne.

Au demeurant, les annonces du président de la République restent 
particulièrement décevantes eu égard à l'importance des enjeux liés à 
notre indépendance énergétique. Que pèse 1 milliard d'euros 
d'investissement dans une filière nucléaire qui produit 70 % de notre 
électricité et conforte 400.000 emplois face aux 250 milliards dilapidés 
pour l'installation et le raccordement des sources d'énergies 
renouvelables comme les éoliennes qui produisent moins de 10 % de notre 
électricité totale pour 20.000 emplois revendiqués par la filière sur 
notre sol ?

Face à ce choc gazier, le Ministre de la Transition écologique Barbara 
Pompili semble avoir trouvé la solution, elle annonce sur Europe 1 qu'il 
faut accélérer l'installation d'éoliennes, oubliant le rapport de son 
propre ministère publié en mars 2020 – «Stratégie nationale bas carbone» 
– qui dévoile que la baisse à 50 % du nucléaire obligerait à construire 
en France 20 centrales à gaz d'ici à 2027 avec comme conséquence une 
augmentation notable des émissions de gaz à effet de serre. En 
remplacement ou en complément du nucléaire, les éoliennes, avec une 
production réelle de 25 % de leur capacité maximale, conduisent à la 
nécessité d'ouvrir des centrales au gaz fortement émettrices de gaz à 
effet de serre.

     Pour compenser la seule production de la centrale de Fessenheim 
mise à l'arrêt il faudrait installer théoriquement 2 500 éoliennes de 2 
mégawatts, ce qui, selon les propres chiffres de la filière éolienne, 
représenterait un investissement total minimal de 7 milliards d'euros.
     Fabien Bouglé

Aussi est-il illusoire de croire que l'on peut en France remplacer des 
centrales nucléaires ou les compléter par des sources d'énergie dite 
renouvelable comme les éoliennes. Pour compenser la seule production 
(2,2 % de l'électricité française) de la centrale de Fessenheim mise à 
l'arrêt il faudrait installer théoriquement 2 500 éoliennes de 2 
mégawatts (soit 5 000 mégawatts), ce qui, selon les propres chiffres de 
la filière éolienne, représenterait un investissement total minimal de 7 
milliards d'euros.

Cette décision insensée a consisté à fermer une centrale dont le coût 
était amorti et qui serait encore fonctionnelle au moins 20 ans alors 
que les 450 éoliennes des 7 centrales en projet au large des côtes 
françaises sur 500 km2 auront une puissance installée de 3600 mégawatts 
suffisant à peine à compenser le manque à produire de cette centrale. 
Rappelons que, depuis sa fermeture, l'Allemagne a de son côté ouvert une 
centrale au charbon à Datteln pour compenser la fermeture de Fessenheim. 
Un comble !

À lire aussiCrise de l'énergie: le livre choc qui réhabilite le 
nucléaire face à l'éolien

À l'heure de ce nouveau choc gazier et électrique européen, croire de 
manière dogmatique et irréfléchie que la multiplication des éoliennes 
sur terre et en mer pourrait sauver la planète en remplacement ou en 
complément du nucléaire est aujourd'hui une parfaite illusion et nous 
amène à une nouvelle dépendance au gaz d'origine russe sous contrôle 
allemand. La chance que nous avons par rapport aux autres pays européens 
est de disposer de ce patrimoine nucléaire issu de la décision initiale 
salutaire du président Pompidou qui va permettre plus qu'ailleurs 
d'encaisser le choc de l'inflation énergétique dû à cette crise systémique.

Aussi, avant d'envisager sérieusement un plan Messmer 2 qui devrait 
intégrer toutes les innovations envisageables financées par la fin des 
subventions aux énergies renouvelables, à court terme et face à 
l'urgence de la situation, nous avons cette opportunité d'augmenter 
notablement notre capacité de production électrique en réactivant la 
centrale de Fessenheim arrêtée plus pour des considérations politiques 
que pour des raisons techniques.

Cette décision qui apparaît inéluctable dans le contexte actuel doit 
être engagée au plus vite afin de créer les conditions d'un redémarrage 
efficace. La question est désormais de savoir à quelle date les 
techniciens doivent enclencher les opérations de redémarrage ! Il est 
bien regrettable que cette annonce n'ait pas été faite par le président 
lors de la présentation de son plan de relance alors que lui-même 
reconnaissait avec une certaine humilité avoir commis des erreurs. 
Aujourd'hui ce serait une très grave erreur politique de ne pas annoncer 
le redémarrage de la centrale de Fessenheim.

https://www.lefigaro.fr/vox/economie/face-au-choc-gazier-le-redemarrage-de-la-centrale-de-fessenheim-s-impose-20211019?fbclid=IwAR1d0uoZQIFDLzexj4cr2QgA9uyRWJVHUGB_Ncc34h2-8JdtzK0hPi2bC2M