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From: Alain CF <alain.cf.enlever@gmail.com>
Subject: Re: Provocation
Newsgroups: fr.rec.arts.musique.classique
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Jean Toulet a écrit :

> Bé pas tellement en ce qui me concerne.
> 
> Encore un couillon à la recherche du bon mot qui fera rire dans les
> salons (lesquels, je vous demande un peu...) mais qui ne vaut pas plus
> qu'un pétard mouillé  .
> 
> En quoi est-ce un mal de s'intéresser à Lacan, Hegel et consorts? (Pas
> mon truc, mais quand même...)
> 
> En quoi ne pas connaître parfaitement (parfaitement???) la technique des
> instruments fait de vous un mauvais compositeur? Bach n'a-t-il pas
> composé des oeuvres en ne précisant pas pour quel (s) instrument (s)
> elles étaient écrites?
> 
> Que sait-il le Battistelli, de la musique contemporaine? Est-il
> au-dessus de la mêlée criticaillonesque (© Melmoth) pour montrer une
> telle suffisance?

Voilà qui mériterait un suivi vers le groupe "On ne juge pas un 
compositeur d'opéra sur ce que disent ses personnages". M'étant levé de 
bon pied, je m'abstiens.

Ce violoniste profère peut-être une bêtise, c'est une bêtise qui reprend 
une parole que j'ai entendue bien des fois dans la bouche d'interprètes : 
tel auteur contemporain (même connu) ne maîtrise pas précisément l'art de 
l'écriture, et admet qu'un musicien rectifie la partition pour la rendre 
correctement jouable. On me l'a dit tellement de fois que c'est devenu une 
parole familière - attention, je ne prétends pas qu'elle soit justifiée, 
hein, ni qu'elle s’applique à tous les compositeurs et à tous les 
interprètes, ce qui serait absurde. Je dis simplement que c'est un mot 
assez courant, selon mon expérience. Tiens, par exemple, un altiste de la 
Philharmonie berlinoise (ère Karajan-Abbado) me confiait ce genre de 
choses, et s'en désolait. Il avait même obtenu sur le fait l'autorisation 
d'un très célèbre compositeur de modifier sa partie, avec une bénédiction 
un peu indifférente.

Et voilà ce que je retrouve ce poncif dans la bouche d'un personnage 
d'opéra contemporain. Cette mise en abyme me ravit.

La première partie reprend un autre cliché (ce qui ne veut pas dire qu'il 
soit faux) : la qualité d'une oeuvre est censée être donnée par son 
contexte, ses références, ses liens sous-jacents avec tel mouvement dit 
"révolutionnaire", etc. Ce qui est ici savoureux est l'histoire du Prova 
d'orchestra, dans laquelle l'anarchie puis le chaos final ouvrent la voie 
au totalitarisme. Cette nouvelle auto-référence en forme de pied-de-nez me 
chatouille agréablement.

-- 
Alain CF