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Path: ...!newsreader4.netcologne.de!news.netcologne.de!npeer.as286.net!npeer-ng0.as286.net!proxad.net!feeder1-1.proxad.net!cleanfeed1-b.proxad.net!nnrp5-1.free.fr!not-for-mail Date: Sat, 3 Jun 2023 19:17:51 +0200 MIME-Version: 1.0 User-Agent: Mozilla/5.0 (Windows NT 10.0; Win64; x64; rv:102.0) Gecko/20100101 Thunderbird/102.11.2 Subject: Re: [CR][NC23] Partie 4 : Les aventures du retour ! Newsgroups: fr.rec.moto References: <646a2209$0$3102$426a34cc@news.free.fr> <64720bf1$0$3210$426a34cc@news.free.fr> Content-Language: fr From: jcfer <jcfer@chez_wanadouuu.fr> In-Reply-To: <64720bf1$0$3210$426a34cc@news.free.fr> Content-Type: text/plain; charset=UTF-8; format=flowed Content-Transfer-Encoding: 8bit Lines: 171 Message-ID: <647b75c1$0$24798$426a74cc@news.free.fr> Organization: Guest of ProXad - France NNTP-Posting-Date: 03 Jun 2023 19:17:53 CEST NNTP-Posting-Host: 82.64.123.145 X-Trace: 1685812673 news-1.free.fr 24798 82.64.123.145:50594 X-Complaints-To: abuse@proxad.net Bytes: 11777 Le 27/05/2023 à 15:56, LoJo a écrit : > Re, > > Un téléphone vibre. C’est pas le mien, il est éteint et il tente de se > déshumidifier des aventures de la veille. J’ouvre un œil, puis l’autre. > Vincent est réveillé. Je tire le rideau. À deux dans l’espace réduit de > la chambre du mobilhome, les murs sont trempés, comme la vitre de la > fenêtre. Je l’ouvre, c’est gris, mais sec. En fait, j’étais déjà > attentif dans mon sommeil au bruit de roulement des rares voitures qui > passaient sur la route, et je n’entendais pas ce « pshhhhh » typique > d’une route mouillée. C’est déjà ça. > > Je me lève et je tâte mes fringues. Merde. C’est encore un peu humide au > bout des manches. Je retourne la veste et la replace au-dessus du > radiateur. Les gants sont Ok, mais le cuir du pouce droit a touché la > grille et s’est rétracté. Je suis un peu serré, mais ça va. De toutes > façons, il faut que je les change. Les bottes sont à peu près sèches, > mais le court passage posé sur le radiateur hier soir a fini de décoller > le bout de la semelle. Je la serre avec un bout de scotch toilé. Je > perds en souplesse, et mon gros orteil gauche est un peu trop serré, > mais on fera avec. C’est con, des bottes d’à peine plus d’un an... Étant > content des précédentes qui m’avaient fait plus de 5 ans de commutage > GVQPien, j’avais soigneusement repris les mêmes... Erreur... > > Il est tôt, mais nous sommes plusieurs à être déjà debout et attendre > l’ouverture du petit déjeuner. On regarde la météo, ça a l’air de se > maintenir pour la matinée, mais la suite du scénario risque de > ressembler à la veille dans l’après-midi. Je ne me tâte plus vraiment : > si je pars maintenant, je suis certain de ne pas me faire saucer sur ma > trace retour. En plus, j'éviterai les bouchons du dimanche soir sur la > fin du trajet. > > Une camionnette arrive, c’est le boulanger qui dépose les viennoiseries > du matin. Top départ donc pour le petit déj’. J’échange encore sur les > probabilités météo, commence à saluer ceux qui arrivent autant pour le > bonjour que pour les prévenir de mon choix final de départ. > > Lavage de dents, remplissage et fixation des valises. Je fais le tour > sans bruit pour vérifier que je n’oublie rien (Y’en a encore deux qui > dorment !). Évidemment, je me rendrai compte au bout de 100 bornes que > mon tapis de sol entouré de son araignée était resté bien caché sur le > canapé, derrière le rideau de la porte-fenêtre... > > Départ donc, j’essaie de ne pas me gaufrer dans la glaise-graviée des > chemins du camping. Je salue ceux que je croise encore, passe la > barrière, je tourne à gauche, et c’est parti pour mon retour de NC. > > J’aime bien ce moment où tu quittes un coin sympa, des gens rigolos, et > une histoire commune construite en quelques jours avec des gens que tu > as découvert. La tête se vide, tu te concentres sur la route, tu > profites du retour qui sera aussi intéressant que ces quelques jours > passés en meute. > > Le Ventoux au loin est découvert. Il me fait de l’œil, mais je pars vers > le Nord. Direction le col de l’Homme Mort (qui a dû gagner au > cache-cache parce que je ne l'ai pas vu), je reprends mes marques sur la > moto, plus chargée qu’hier. > > Juste après Barret-de-Lioure, un virage, un petit pont, le GPS me dit de > tourner à droite. Ça me semble un peu raide, on dirait une combe sans > issue, mais je lui fais confiance. La route n’est pas large, avec une > bonne bande de gravier au milieu et de chaque côté. Une épingle, puis > deux, le bitume laisse la place à du caillou concassé, c’est raide, mais > pas encore au point de ce que j’ai déjà fait en montant au Col du Joly > entre Les Contamines et Hauteluce pour étrenner mes TKC70, que je ne > regrette pas. Je continue donc. L’herbe apparaît au milieu, signe que le > tronçon est moins emprunté après quelques virages et avoir laissé > quelques maisons sur ma gauche. Je me lève sur les cale-pieds pour être > plus à l’aise, je me cale dans le rail côté droit, à l’opposé de la > vallée, et je m’apprête à négocier quelques flaques de boue que la pluie > a gonflé ces derniers jours. Ça passe sans souci. Une autre apparaît, > longue d’une bonne dizaine de mètres de long. Pas moyen de faire > demi-tour ici, donc gaz en croisant les doigts. Je passe dans une gerbe > de gadoue, je suis bien content d’avoir scotché ma botte, et me voilà de > l’autre côté. Ces pneus sont vraiment top. L’arrière a un peu chassé, > mais je suis franchement novice en chemin, et je me sens pourtant en > confiance. La végétation s’intensifie, au point que des banches me > fouettent le casque, et frottent ma valise droite. J’arrive à un > embranchement. À droite une maison, en face un chemin bordé d’un chenil > avec une meute de chiens qui aboient > (https://goo.gl/maps/xwJwJL2u4E34zw157). Le chemin continue, mais se > transforme en une trace unique. C’est en pente, je vais galérer à faire > demi-tour, mais seul, ça me semble plus raisonnable. Je m’y reprends en > plusieurs fois, avec la crainte de poser la moto sur le flanc, mais je > réussi à faire demi-tour. J’ai dû parcourir deux kilomètres, et ça m’a > donné chaud. Le retour se passe bien, les mêmes flaques de boue passent > sans souci, la moto doit être bien crade comme j’aime : parfait ! :-) > > Quand même, je réfléchis à cette blague de GPS... De retour sur la > route, je vérifie les paramètres, et réactive le contournement des > routes non goudronnées ! Je me demande si je perds la tête, ou si des > blagueurs auraient pu jouer avec les paramètres de mon Garmin pendant la > nuit ^^ Dans le doute, je ne tire pas de conclusion, et je poursuis ma > route, content de cette petite escapade qui s’est finalement bien terminée. > > Col de Peyruerque, Gorges de Trente Pas, Saint-Nazaire-le-Désert, > Saint-Benoît-en-Diois : les petites routes de la Drôme montagneuse que > j’ai déjà prises lors de mon Paris-Nice-Paris l’an dernier sont toujours > aussi agréables. J’aime les routes de montagne, les enchaînements de > virages un peu serrés, mais c’est vraiment à moto que je les apprécie le > plus. > > Après Die, j’entame une montée au Col du Rousset bien agréable, sans > avoir à doubler personne, où je retrouve au sommet une épreuve de VTT. > Les pauvres descendent de la montagne pour prendre le tunnel dans lequel > il fait un froid de gueux. Ma tenue de moto est sèche, je sens le froid, > eux sont en cuissards. Respect. > > J’arrive sur le plateau du Vercors. Le ciel est un peu chargé, mais la > route est sèche. Je sais que c’est très roulant, mais le paysage est > sympa, alors j’en profite pour me nettoyer les rétines. Tiens, je > rattrape deux motos. Un truc flotte à l’arrière de l’une d’elles. Je me > rapproche. Oulà ! Ça semble être le trousseau de clés du top-case ! Ils > roulent à allure raisonnable : appels de phares, petit coup de klaxon, > je me mets à sa hauteur et lui fais signe de ralentir. Roulant au pas, > j’ouvre ma visière et essaie d’expliquer le pourquoi, mais tout le monde > a visiblement ses bouchons d’oreilles. On finit donc par s’arrêter côte > à côte : personne devant ni derrière, la route est rectiligne. La > première moto maintenant loin devant fait demi-tour et revient vers > nous. J’explique à la dame (c’est une dame). Elle a l’air un peu > fatiguée, et oublie la béquille… La moto penche, nos valises se > touchent, je penche aussi, donc, elle finit par déposer délicatement sa > moto au sol, j’arrive à rester debout, mais heureusement le copain est > déjà là. Je m’extirpe, vais béquiller sur le côté gauche de la route, > warnings. Je manque de déclencher l’airbag en descendant (ça aurait été > drôle…) et nous voilà à redresser sa moto. On se dit bonjour, elle > récupère les clés, ils me remercient. L’évènement (oubli de clés, dépose > de la moto à l’arrêt) a l’air de s’être déjà produit visiblement, vu > l’état de la valise gauche, et rien ne semble grave. Ils sont aussi un > peu chargés, et on discute sur le bord de la route du plateau du > Vercors, on entend les petits oiseaux, petit moment magique de rencontre > motarde :-) > > Ils sont de retour de Sardaigne, et rentrent dans le Doubs. Le gars > pointe du doigt l’état boueux de ma moto avec un clin d’œil, d’un air de > dire « TET ? » Mais non, je ne me sens pas le niveau, et sûrement pas > tout seul. C’était juste une bête Garminade ;-) On se salue, se souhaite > bonne route, et je repars devant. > > Je continue plein nord : Pont-en-Royans, Chatte, Roybon, La Côte > Saint-André. C’est la campagne, avec vue sur les hauteurs. Il fait bon, > mais j’échappe quand même à un grain sur ma gauche. J’arrive à rester > sec. J’enquille l’A43 à La-Tour-du-Pin, direction Mâcon, histoire de > purger la zone au plus vite. J’en profite pour casser une croûte et > faire une vraie pause tout en perdant le moins de temps possible. Il est > 13h passé, et j’ai encore de la route. > > Une fois à Mâcon, direction Cluny, Montceau-les-Mines, Luzy, puis la > traversée Sud-Nord du Morvan et ses petites routes abrasives que j’aime > tant :-) J’attrape l’A6 à Avallon, et me voilà sur la purge finale, qui > me laisse le temps de repenser aux bons moment de cette NC, qui, même si > je l’ai écourtée, restera je pense dans les mémoires de tous, et m’aura > donnée envie d’aller reposer mes roues dans le Luberon. > > J’espère que les courageux campeurs auront réussi à ne pas rentrer > malades, que Scarabee aura réussi à sortir du sèche-linge du camping, je > remercie les Zorgas pour leur patience à trouver des solutions de > relogement, particulièrement Éric pour ses roadbook que je conserve > précieusement pour une prochaine fois dans le coin. Encore désolé > Carxwol : on n’a toujours pas réussi à rouler ensemble ! Et merci à Japy > pour le transport de mon matelas, que j’ai pu finalement récupérer ! > > Allez… Plus que 365 fois dormir ! > > – > LoJo – M.E.R.C.I. Merci pour cet excellent CR ! -- Jcfer