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Date: Sat, 3 Jun 2023 19:17:51 +0200
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Subject: Re: [CR][NC23] Partie 4 : Les aventures du retour !
Newsgroups: fr.rec.moto
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Le 27/05/2023 à 15:56, LoJo a écrit :
> Re,
> 
> Un téléphone vibre. C’est pas le mien, il est éteint et il tente de se 
> déshumidifier des aventures de la veille. J’ouvre un œil, puis l’autre. 
> Vincent est réveillé. Je tire le rideau. À deux dans l’espace réduit de 
> la chambre du mobilhome, les murs sont trempés, comme la vitre de la 
> fenêtre. Je l’ouvre, c’est gris, mais sec. En fait, j’étais déjà 
> attentif dans mon sommeil au bruit de roulement des rares voitures qui 
> passaient sur la route, et je n’entendais pas ce « pshhhhh » typique 
> d’une route mouillée. C’est déjà ça.
> 
> Je me lève et je tâte mes fringues. Merde. C’est encore un peu humide au 
> bout des manches. Je retourne la veste et la replace au-dessus du 
> radiateur. Les gants sont Ok, mais le cuir du pouce droit a touché la 
> grille et s’est rétracté. Je suis un peu serré, mais ça va. De toutes 
> façons, il faut que je les change. Les bottes sont à peu près sèches, 
> mais le court passage posé sur le radiateur hier soir a fini de décoller 
> le bout de la semelle. Je la serre avec un bout de scotch toilé. Je 
> perds en souplesse, et mon gros orteil gauche est un peu trop serré, 
> mais on fera avec. C’est con, des bottes d’à peine plus d’un an... Étant 
> content des précédentes qui m’avaient fait plus de 5 ans de commutage 
> GVQPien, j’avais soigneusement repris les mêmes... Erreur...
> 
> Il est tôt, mais nous sommes plusieurs à être déjà debout et attendre 
> l’ouverture du petit déjeuner. On regarde la météo, ça a l’air de se 
> maintenir pour la matinée, mais la suite du scénario risque de 
> ressembler à la veille dans l’après-midi. Je ne me tâte plus vraiment : 
> si je pars maintenant, je suis certain de ne pas me faire saucer sur ma 
> trace retour. En plus, j'éviterai les bouchons du dimanche soir sur la 
> fin du trajet.
> 
> Une camionnette arrive, c’est le boulanger qui dépose les viennoiseries 
> du matin. Top départ donc pour le petit déj’. J’échange encore sur les 
> probabilités météo, commence à saluer ceux qui arrivent autant pour le 
> bonjour que pour les prévenir de mon choix final de départ.
> 
> Lavage de dents, remplissage et fixation des valises. Je fais le tour 
> sans bruit pour vérifier que je n’oublie rien (Y’en a encore deux qui 
> dorment !). Évidemment, je me rendrai compte au bout de 100 bornes que 
> mon tapis de sol entouré de son araignée était resté bien caché sur le 
> canapé, derrière le rideau de la porte-fenêtre...
> 
> Départ donc, j’essaie de ne pas me gaufrer dans la glaise-graviée des 
> chemins du camping. Je salue ceux que je croise encore, passe la 
> barrière, je tourne à gauche, et c’est parti pour mon retour de NC.
> 
> J’aime bien ce moment où tu quittes un coin sympa, des gens rigolos, et 
> une histoire commune construite en quelques jours avec des gens que tu 
> as découvert. La tête se vide, tu te concentres sur la route, tu 
> profites du retour qui sera aussi intéressant que ces quelques jours 
> passés en meute.
> 
> Le Ventoux au loin est découvert. Il me fait de l’œil, mais je pars vers 
> le Nord. Direction le col de l’Homme Mort (qui a dû gagner au 
> cache-cache parce que je ne l'ai pas vu), je reprends mes marques sur la 
> moto, plus chargée qu’hier.
> 
> Juste après Barret-de-Lioure, un virage, un petit pont, le GPS me dit de 
> tourner à droite. Ça me semble un peu raide, on dirait une combe sans 
> issue, mais je lui fais confiance. La route n’est pas large, avec une 
> bonne bande de gravier au milieu et de chaque côté. Une épingle, puis 
> deux, le bitume laisse la place à du caillou concassé, c’est raide, mais 
> pas encore au point de ce que j’ai déjà fait en montant au Col du Joly 
> entre Les Contamines et Hauteluce pour étrenner mes TKC70, que je ne 
> regrette pas. Je continue donc. L’herbe apparaît au milieu, signe que le 
> tronçon est moins emprunté après quelques virages et avoir laissé 
> quelques maisons sur ma gauche. Je me lève sur les cale-pieds pour être 
> plus à l’aise, je me cale dans le rail côté droit, à l’opposé de la 
> vallée, et je m’apprête à négocier quelques flaques de boue que la pluie 
> a gonflé ces derniers jours. Ça passe sans souci. Une autre apparaît, 
> longue d’une bonne dizaine de mètres de long. Pas moyen de faire 
> demi-tour ici, donc gaz en croisant les doigts. Je passe dans une gerbe 
> de gadoue, je suis bien content d’avoir scotché ma botte, et me voilà de 
> l’autre côté. Ces pneus sont vraiment top. L’arrière a un peu chassé, 
> mais je suis franchement novice en chemin, et je me sens pourtant en 
> confiance. La végétation s’intensifie, au point que des banches me 
> fouettent le casque, et frottent ma valise droite. J’arrive à un 
> embranchement. À droite une maison, en face un chemin bordé d’un chenil 
> avec une meute de chiens qui aboient 
> (https://goo.gl/maps/xwJwJL2u4E34zw157). Le chemin continue, mais se 
> transforme en une trace unique. C’est en pente, je vais galérer à faire 
> demi-tour, mais seul, ça me semble plus raisonnable. Je m’y reprends en 
> plusieurs fois, avec la crainte de poser la moto sur le flanc, mais je 
> réussi à faire demi-tour. J’ai dû parcourir deux kilomètres, et ça m’a 
> donné chaud. Le retour se passe bien, les mêmes flaques de boue passent 
> sans souci, la moto doit être bien crade comme j’aime : parfait ! :-)
> 
> Quand même, je réfléchis à cette blague de GPS... De retour sur la 
> route, je vérifie les paramètres, et réactive le contournement des 
> routes non goudronnées ! Je me demande si je perds la tête, ou si des 
> blagueurs auraient pu jouer avec les paramètres de mon Garmin pendant la 
> nuit ^^ Dans le doute, je ne tire pas de conclusion, et je poursuis ma 
> route, content de cette petite escapade qui s’est finalement bien terminée.
> 
> Col de Peyruerque, Gorges de Trente Pas, Saint-Nazaire-le-Désert, 
> Saint-Benoît-en-Diois : les petites routes de la Drôme montagneuse que 
> j’ai déjà prises lors de mon Paris-Nice-Paris l’an dernier sont toujours 
> aussi agréables. J’aime les routes de montagne, les enchaînements de 
> virages un peu serrés, mais c’est vraiment à moto que je les apprécie le 
> plus.
> 
> Après Die, j’entame une montée au Col du Rousset bien agréable, sans 
> avoir à doubler personne, où je retrouve au sommet une épreuve de VTT. 
> Les pauvres descendent de la montagne pour prendre le tunnel dans lequel 
> il fait un froid de gueux. Ma tenue de moto est sèche, je sens le froid, 
> eux sont en cuissards. Respect.
> 
> J’arrive sur le plateau du Vercors. Le ciel est un peu chargé, mais la 
> route est sèche. Je sais que c’est très roulant, mais le paysage est 
> sympa, alors j’en profite pour me nettoyer les rétines. Tiens, je 
> rattrape deux motos. Un truc flotte à l’arrière de l’une d’elles. Je me 
> rapproche. Oulà ! Ça semble être le trousseau de clés du top-case ! Ils 
> roulent à allure raisonnable : appels de phares, petit coup de klaxon, 
> je me mets à sa hauteur et lui fais signe de ralentir. Roulant au pas, 
> j’ouvre ma visière et essaie d’expliquer le pourquoi, mais tout le monde 
> a visiblement ses bouchons d’oreilles. On finit donc par s’arrêter côte 
> à côte : personne devant ni derrière, la route est rectiligne. La 
> première moto maintenant loin devant fait demi-tour et revient vers 
> nous. J’explique à la dame (c’est une dame). Elle a l’air un peu 
> fatiguée, et oublie la béquille… La moto penche, nos valises se 
> touchent, je penche aussi, donc, elle finit par déposer délicatement sa 
> moto au sol, j’arrive à rester debout, mais heureusement le copain est 
> déjà là. Je m’extirpe, vais béquiller sur le côté gauche de la route, 
> warnings. Je manque de déclencher l’airbag en descendant (ça aurait été 
> drôle…) et nous voilà à redresser sa moto. On se dit bonjour, elle 
> récupère les clés, ils me remercient. L’évènement (oubli de clés, dépose 
> de la moto à l’arrêt) a l’air de s’être déjà produit visiblement, vu 
> l’état de la valise gauche, et rien ne semble grave. Ils sont aussi un 
> peu chargés, et on discute sur le bord de la route du plateau du 
> Vercors, on entend les petits oiseaux, petit moment magique de rencontre 
> motarde :-)
> 
> Ils sont de retour de Sardaigne, et rentrent dans le Doubs. Le gars 
> pointe du doigt l’état boueux de ma moto avec un clin d’œil, d’un air de 
> dire « TET ? » Mais non, je ne me sens pas le niveau, et sûrement pas 
> tout seul. C’était juste une bête Garminade ;-) On se salue, se souhaite 
> bonne route, et je repars devant.
> 
> Je continue plein nord : Pont-en-Royans, Chatte, Roybon, La Côte 
> Saint-André. C’est la campagne, avec vue sur les hauteurs. Il fait bon, 
> mais j’échappe quand même à un grain sur ma gauche. J’arrive à rester 
> sec. J’enquille l’A43 à La-Tour-du-Pin, direction Mâcon, histoire de 
> purger la zone au plus vite. J’en profite pour casser une croûte et 
> faire une vraie pause tout en perdant le moins de temps possible. Il est 
> 13h passé, et j’ai encore de la route.
> 
> Une fois à Mâcon, direction Cluny, Montceau-les-Mines, Luzy, puis la 
> traversée Sud-Nord du Morvan et ses petites routes abrasives que j’aime 
> tant :-) J’attrape l’A6 à Avallon, et me voilà sur la purge finale, qui 
> me laisse le temps de repenser aux bons moment de cette NC, qui, même si 
> je l’ai écourtée, restera je pense dans les mémoires de tous, et m’aura 
> donnée envie d’aller reposer mes roues dans le Luberon.
> 
> J’espère que les courageux campeurs auront réussi à ne pas rentrer 
> malades, que Scarabee aura réussi à sortir du sèche-linge du camping, je 
> remercie les Zorgas pour leur patience à trouver des solutions de 
> relogement, particulièrement Éric pour ses roadbook que je conserve 
> précieusement pour une prochaine fois dans le coin. Encore désolé 
> Carxwol : on n’a toujours pas réussi à rouler ensemble ! Et merci à Japy 
> pour le transport de mon matelas, que j’ai pu finalement récupérer !
> 
> Allez… Plus que 365 fois dormir !
> 
> –
> LoJo – M.E.R.C.I.

Merci pour cet excellent CR !
-- 
Jcfer