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Je ne sais si ce texte a déjà été signalé ici mais, ci après l'éditorial 
de la revue Sciences et pseudo-sciences (AFIS) n°345 de cet été.
Au delà des confrontations récurrentes sur le thème il aborde, de façon 
légère mais pour moi originale, la perception de cette question par le 
public.
(excusez les fautes de frappe)

-----------------------

Un récent sondage (mai 2023) {1] indique qu'une part importante de la 
population européenne, préoccupée par la crise climatique, se déclare 
prête à soutenir des politiques gouvernementales contraignantes et à 
mettre en œuvre des changements de comportement au niveau personnel. 
Cependant, ce soutien diminue si les mesures exigent des changements 
trop importants dans le mode de vie des personnes concernées. 
Spontanément, les citoyens ne sont pas prêts à accepter des sacrifices 
importants, même s'ils estiment l'objectif visé indispensable.

De son côté, une étude suisse [2] révèle que la couverture médiatique du 
changement climatique, en se focalisant trop sur les projections à long 
terne et les conséquences à grande échelle, arrive certes à « émouvoir 
le public », mais sans parvenir à « engendrer un véritable engagement de 
la société dans les actions ». Analysant les mécanismes psychologiques à 
l'œuvre, les chercheurs constatent que « l’appel à la peur peut susciter 
des réponses défensives telles que la minimisation, le déni et 
l’évitement du message ».

Confirmant ce fait, une enquête d'opinion réalisée par EDF et Ipsos dans 
trente pays sur les cinq continents [3] indique que 37% des personnes 
interrogées n'adhèrent pas aux conclusions des scientifiques sur le 
réchauffement climatique De manière plus précise, ils sont 29% en France 
à remettre en cause l'origine humaine du réchauffement (hausse de 9% en 
quatre ans) et 8 % à le nier complètement (baisse de 1%). Pour les 
responsables de l'étude, ce résultat pourrait s'expliquer par le fait 
que plus les mesures proposées sont contraignantes sur le plan 
économique, plus grande sera la réceptivité à « des discours cherchant à 
décrédibiliser la cause humaine du changement climatique, surtout si les 
mesures en question ne sont pas perçues comme équitables » ; ceci 
augmentant le risque d'être confronté à « un ressentiment de plus en 
plus fort de la part des classes populaires face à des injonctions 
venant des élites » [4],

Ces trois études mettent en relief une situation paradoxale. La crise 
climatique est devenue une des préoccupations majeures dans la société, 
mais dès que l'on entre dans le domaine des décisions politiques, avec 
des conséquences concrètes sur les modes de vie, les convictions 
s’estompent, semblant réduire, pour une part loin d'être négligeable, la 
confiance dans les conclusions scientifiques.

Il n'y a sans doute aucune recette miracle qui permette de réunir tout 
le monde autour de solutions consensuelles. Mais un élément fondateur 
doit être préservé afin que la contestation des mesures proposées ne se 
transforme pas en contestation du fait scientifique : l'intégrité et la 
neutralité de la connaissance scientifique sous-jacente, la seule 
permettant de comprendre la situation  et d'éclairer les conséquences de 
nos actions, est alors de la responsabilité de tous, des scientifiques 
comme des décideurs, de bien séparer les données scientifiques des 
opinions qu'ils expriment et des propositions qu'ils formulent. 
S'agissant plus spécifiquement des scientifiques, il importe qu'à chaque 
fois soit bien précisé si c'est le scientifique qui s'exprime pour 
rendre compte de l'état des connaissances ou le citoyen qui fait part de 
ses convictions.

L'enquête EDF-Ipsos indique par ailleurs que 31% des personnes 
interrogées pensent que « c'est principalement le progrès technique et 
les innovations scientifiques qui nous permettront de trouver des 
solutions contre le changement climatique, quand 50% pensent que c'est 
principalement la modification importante de nos modes de vie. Les deux 
font sans doute partie de la solution. Les premières ont l'avantage 
d'une meilleure acceptabilité sociale, mais présentent le risque, dans 
un choix exclusif, de ne pas être suffisantes dans les échelles de temps 
voulues.

Science et pseudo-sciences
Références

[1] "Many Europeans want climate action - but less so if it changes 
their lifestyle. shows poll", The Guardian, 2 mai 2023. Sur theguardian.com

[2] Perga ME et al, “The climate change research that makes the front 
page: Is it fit to engage societal action?, Global Environmental Change, 
2023. 80 :102675

[3] - Obs'COP 2002 – Mobilisation, inquiétude ou indiférence où en sont 
les citoyens de 30 pays avec le changement climatique ? -, enquête 
EDF/Ipsos, 2022 Sur ipsos,com
[4] Julian S, - Climatosceptiques : pourquoi 37% des Français n'adhèrent 
plus aux analyses scientifiques du Giec -. L'Express 18 avril 2023 Sur 
lexpress.fr