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Path: ...!feeds.phibee-telecom.net!2.eu.feeder.erje.net!feeder.erje.net!fdn.fr!proxad.net!feeder1-2.proxad.net!cleanfeed1-b.proxad.net!nnrp1-2.free.fr!not-for-mail Subject: Re: ENFIN !... From: MELMOTH <theomonk@free.fr> References: <64f13551$0$7779$426a74cc@news.free.fr> <ucrnhl$3l0vs$1@dont-email.me> <ucs7ch$4gc$1@rasp.pasdenom.info> <5bd6eb8f-23c8-438c-9ac1-2dd57c93775cn@googlegroups.com> <64f2f18e$0$2977$426a74cc@news.free.fr> <ud11cq$c8u$1@rasp.pasdenom.info> Newsgroups: fr.rec.arts.musique.classique Organization: MELMOTH X-Newsreader: MesNews/1.08.06.00 Date: Sun, 03 Sep 2023 11:04:19 +0200 MIME-Version: 1.0 Reply-To: theomonk@free.fr X-Plugin-copyright: 2003-AS X-Plugin-EXIF: http://www.chasta.com/fr/plugin.htm et http://chasta971.free.fr X-Plugin-info: plugin-XFace X-Plugin-version: 0.1 Content-Type: text/plain; charset="iso-8859-15"; format=flowed Content-Transfer-Encoding: 8bit Lines: 282 Message-ID: <64f44c14$0$25933$426a74cc@news.free.fr> NNTP-Posting-Date: 03 Sep 2023 11:04:20 CEST NNTP-Posting-Host: 86.198.50.45 X-Trace: 1693731860 news-2.free.fr 25933 86.198.50.45:60104 X-Complaints-To: abuse@proxad.net Bytes: 18834 Paul & Mick Victor vient de nous annoncer : > Formellement, tu as raison. *MELMOTH a TOUJOURS RAISON*... > Aucun doute là-dessus. De même, la Tour Eiffel, > c'est _avant tout_ du fer. Une île flottante, c'est _avant tout_ des œufs. > Une collection de timbres, c'est _avant tout_ du papier. Et Melmoth, P&MV et > tous les autres, c'est _avant tout_ de l'eau (65% du corps, c'est-à-dire > environ 45 litres pour une personne de 70 kilos). MELKMOTH de l'eau ?!...Tu galèges, Lui semble t-Il... > Réfléchissons : qu'est-ce qui est aussi, _avant tout_, du son ? La parole, > bien sûr. Quelqu'un qui parle produit avant tout du son (je ne fais pas de > distinction entre "bruit" et "son", j'appelle ici "son" toute vibration, > qu'elle soit périodique ou non, perceptible par une oreille). C'est grâce à > ce son, émis par un larynx, véhiculé par un milieu ambiant et perçu par les > oreilles, que nous pouvons entendre notre chère et tendre épouse nous dire : > "T'es qu'un minable ! J'aurais bien dû écouter ma mère !" MELMOTH n'a JAMAIS eu de mère... > Et c'est encore > grâce au son que nous pouvons répondre - mezzo voce : "Retourne-z-y donc, > chez ta mère, hé, morue !" La parole est du son, c'est incontestable, > pourtant personne ne jugerait indispensable d'avoir des enceintes à 250.000 > euros pour écouter un podcast d'Europe 1. Pourquoi ? Parce que ce n'est pas > la qualité du son qui importe d'abord ici, c'est le message. Les ondes > sonores qui font vibrer nos tympans sont décodées par notre cerveau et > transformées, traduites en signification. De la même façon que la pipe de > Magritte n'est pas une pipe, mais la représentation visuelle d'une pipe, la > sonorité du mot cigare n'est pas un cigare, mais une représentation sonore > d'un cigare. C'est enfoncer une porte ouverte que de dire que si l'on entend > avec ses oreilles, on écoute avec son cerveau. > Pourquoi nous contentons-nous d'une boîte de conserve à 3 balles pour écouter > les infos ou la météo ? Parce que notre cerveau est, depuis ses premières > minutes, entraîné à décoder la parole, et que nous savons bien que le plus > important n'est pas l'accent de l'orateur, ses intonations, sa hauteur de > voix, mais le message qu'il transmet. Et ce message nous est immédiatement > compréhensible, parce que, depuis nos premières minutes d'existence, nous > avons appris à reconnaître des sonorités, à les associer à des mots, de plus > en plus nombreux tout au long de notre vie, nous avons, même inconsciemment, > assimilé des règles élémentaires, nous baignons dans le langage depuis notre > naissance, nous sommes nous-mêmes langage. > Avec le solide bon sens qui le caractérise, Melmoth me répondra que _oui_, > j'enfonce des portes ouvertes, et que, _non_, la musique n'est pas la OUI, tu enfonces des Portes ouvertes... NON, etc.... > Réfléchissons encore MELMOTH est la RÉFLEXION personnalisée... > : Il y a des circonstances où mon cerveau est dérouté, > désemparé, incapable de décoder le message, c'est lorsque j'écoute un > discours dans une langue étrangère que j'ignore totalement. Là, impossible de > décoder, je n'ai pas le logiciel, les sons ne se transforment pas en mots, et > les mots en images, en signification. J'écoute seulement les intonations, les > sonorités. D'une façon générale, je décroche vite, parce que personne ne > trouvera grand intérêt à écouter pendant une heure un exposé sur la condition > de la femme en Afghanistan en moldo-samovar ou en mandarin (à moins, > évidemment, de parler le moldo-samo var ou le mandarin - et bien sûr, de > s'intéresser à la condition de la femme en Afghanistan). Ici, le discours > n'est pas un langage, c'est une succession de sons dépourvus de sens. Des > esprits primaires diront : dans ce cas, on écoute le langage comme une > musique, on s'attache seulement à la "musique des mots". C'est une mauvaise > image, car la musique n'est pas une succession de sons sans signification. La > musique a une logique, un vocabulaire, une grammaire, toute musique est aussi > un langage. Les mots chinois que je ne comprends pas ne forment pas une > musique. Tout juste, pour mon cerveau qui ignore le mandarin, une succession > de sons, sans logique et sans grammaire. Donc, très vite, sans intérêt Des (dizaines de) milliers de spectateurs vont entendre régulièrement des Pièces de Théâtre en langue étrangère sans y comprendre quoi que ce soit...Ça M'est arrivé une fois à Londres, pour écouter "Le Roi Lear"...J'ai adoré...Et loin de tout comprendre... > Si je bâille en écoutant le discours en mandarin évoqué plus haut, le > Chinois, à côté de moi, l'écoutera peut-être avec une grande attention > (supposant qu'il s'intéresse à la condition de la femme en Afghanistan), et > manifestera son approbation ou son agacement. Mais que se passera-t-il, si je > fais écouter une fugue de Bach à ce même Chinois qui n'a jamais quitté la > Chine et n'a jamais entendu de musique occidentale ? Il est probable qu'il > bâillera. Je ne sais plus dans quel film des Branquignols il y avait ce gag : > une délégation de Chinois assistent à un concert de musique classique. Avant > le concert, l'orchestre s'accorde, avec la purée sonore habituelle. Et les > Chinois applaudissent frénétiquement. Ils auraient fait la même Chose en entendant du Boulaize... > La musique est un langage, disais-je. Mais contrairement à la parole, ce > n'est pas un langage dans lequel nous baignons depuis notre naissance, un > langage vital qu'il est impératif de maîtriser pour s'intégrer à la > communauté humaine. J'ai eu la chance d'avoir une mère qui me chantait des > chansons (pas toujours très juste, mais elle faisait ce qu'elle pouvait), et > qui avait l'excellente idée de me pourvoir abondamment de disques de chansons > enfantines. Plus que des disques de divertissement, ce sont là de véritables > manuels de vocabulaire et de grammaire musicale, par lequel l'enfant > assimile, inconsciemment, les règles de la "musique occidentale", la > tonalité, les intervalles, les rythmes, l'harmonie. Je dois énormément aux > "Rondes et chansons de France", et autres collections du même tonneau. Et si > je suis à même d'apprécier pleinement une suite de Bach ou un concerto de > Mozart, c'est sans doute, à l'origine, parce que j'ai été initié, "formaté", > dès l'enfance, à Malbrough, au Petit navire ou au Pont du nord. Zoltán > Kodály, qui avait bien compris cela, a créé en Hongrie une méthode > d'enseignement musical basé sur les chansons folkloriques populaires locales. > Nous n'avons pas d'équivalent en France (la méthode Kodály a certes été > traduite et adaptée en français, mais assez maladroitement). Je suppose que > si un jeune d'aujourd'hui est à même d'apprécier un morceau de techno, de > métal-fusion ou de Biggie Pokoe (si, si ! ça existe !), c'est parce qu'il > baigne, depuis l'enfance, dans ce genre musical. L'exemple le plus > significatif me paraît encore être le jazz, et particulièrement le bop, que > j'écoute avec ravissement depuis mon adolescence. Dans mes Bras !... > Je ressens souvent une > intense jouissance intellectuelle lorsque j'entends un solo de Charlie Parker > ou de Dizzy Gillespie. Le son n'est pas toujours bon, et parfois même très > médiocre, même remastérisé, ce n'est pas le plus important. Je ne cherche pas > la qualité du son, mais la qualité du discours. Y a-t-il des musiques > intelligentes ? Bernard Pivot disait que s'il avait choisi le 1er concerto de > Rachamaninov pour générique de son émission Apostrophes, c'est parce qu'il > trouvait cette musique "intelligente". Je considère, pour ma part, que > Charlie Parker représente un sommet de l'intelligence musicale, disons plutôt > du "discours" musical. Plus que mes oreilles, Parker stimule mes neurones. Et > Dieu sait s'ils en ont besoin, les pauvres ! Dans mes Bras !... > Donc, la musique est un langage, qui a des règles, et qui s'apprend, et celui > qui l'ignore se trouve aussi dépourvu devant une œuvre musicale qu'un > auditeur devant un discours en langue étrangère. Ce langage, on l'apprend par > l'écoute, c'est évident, plus on écoute, plus on apprend, plus on comprend, > on l'apprend aussi, plus scolairement, par la théorie, le solfège, l'analyse, > le contrepoint, la fugue, l'harmonie, l'écriture, l'esthétique, la > composition, la pratique instrumentale. Celui qui atteint le sommet de la > science musicale (scolairement ou empiriquement) n'a même plus besoin de son. > La musique s'est faite idée pure. Beethoven, sourd comme un pot, n'a pas > entendu trois notes de sa Neuvième, et Fauré ne pouvait plus écouter de > musique à la fin de sa vie, souffrant d'une curieuse pathologie qui déformait > les sons qu'il entendait. Cela ne les empêchait pas de composer. Ce n'est pas > là un exploit extraordinaire : tous les étudiants en harmonie pratiquent > l'exercice d'harmonisation à quatre voix de chant ou de basse donnés (en > quatre clés), et sans l'aide d'aucun instrument. Et celui qui maîtrise > parfaitement ce langage se trouve à son tour complètement dépourvu lorsqu'il > entend une musique qu'il ne comprend pas, qu'il ne peut conceptualiser. > Ainsi, lorsqu'on se trouve devant une œuvre électro-acoustique, ou d'un raga > indou. Ce sont d'autres langages, d'autres règles, d'autres grammaires, qu'il > faut apprivoiser, apprendre, comme on apprend des langues étrangères. > C'est très réducteur de dire que la musique est _avant tout_ du son. Évidemment !...Mais tu connais mon Sens de la Provocation...Et c'est réusii, puisue Nous avon droit à ta si longue et brillante Argumentation...Souviens-toi...J('avais eu ici même il y a bien longtemps une longue et passionnante Altercation sur ce Sujet Son/Langage avec un certein Gerald... > Je dirais, pour ma part, que la musique est _avant tout_ de "l'idée", du > "discours". On se souvient de M. B., le joueur d'échecs de Stefan Sweig, qui, > pour meubler les interminables heures passées en prison, avait appris seul > les échecs avec tant d'opiniâtreté qu'il était parvenu à jouer des parties > entières sans le secours d'aucun support matériel, simplement en se > représentant mentalement l'échiquier et les mouvements des pièces. On appelle > cela jouer "à l'aveugle", quelques grands maîtres ont poussé cet exercice à > ses extrêmes limites : on dit que Harry Pillsbury pouvait, les yeux bandés, > jouer simultanément contre douze adversaires. Lorsque Je jouais aux Échecs, Il M'arrivait souvent de faire des Parties à Trois...Je gagnais évidemment toujours...(2745 points ELO)... ========== REMAINDER OF ARTICLE TRUNCATED ==========