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Elle n'a pas attiré les amateurs de la période, son timbre-poste ayant disparu, l'intérêt s'en trouve pour un grand nombre, réduit. Pourtant elle possède tous les intérêts de la période. Mis au courrier à Paris le 1er janvier, le ballon est connu partant le 4 janvier à 1 heure du matin dans l'aérostat nommé Le Newton (dans deux autres ouvrages écrits quelques années après ces événements on parle de 4h du matin). D'ailleurs dans ces mêmes ouvrages, le précédent ballon monté, « L'Armée de la Loire » est donné parti le 1erjanvier 1871 à 5h du matin. Les études de Le Pileur et Brunel indique le 31 décembre 1870 ? La lettre qui nous intéresse aujourd'hui est écrite par un gestionnaire d'actions du canal de Suez à en croire le paragraphe sur le sujet, il faut dire que les actions du canal de Suez sont au plus bas en cette nouvelle année 1871, ça remontera sérieusement les années suivantes. Dans cette lettre j'ai tenté d'écrire le texte inscrit, mais je ne parviens pas à lire tous les mots, je propose donc le texte ici, merci pour votre aide afin de corriger les incompréhensions. Dans ce courrier les « ss » sont initialement en vieux français écrit « f ». On y parle du froid de l'époque, des difficultés de la population et de la lettre trouvée dans les journaux de Louis Blanc à Victor Hugo. Bonne lecture, Michel. Paris, le 1er janvier 1871, Trocadéro, 3h après midi Ma cher Louise, voici la nouvelle année commencée. Sera-t-elle meilleure que 1870 ; finira-t 'elle mieux que 1870 ? ..écrit à Amiens, et je vous envoyai un souhait de bonne année. Aujourd'hui je vous écris par Dieppe, en vous renouvelant mes meilleurs souhaits. Le froid est excessivement rigoureux, et nos chefs me paraissent nous mener de Charybde en Scylla, sans rien faire de décisif ni même d'utile. Le gouvernement, évidemment très honnête et bien intentionné ne se décide pas à une action énergique. C'est malheureux car pendant ce temps-là, les ressources de paris s'épuisent, et dans un délai plus ou moins long, le « Sacrifice » devra y entrer fatalement. Donc il faut agir. Une fort belle lettre de Louis Blanc à Victor Hugo est de cet avis. Il faut que le gouvernement entre dans une voie d'activité plus sérieuse. Hier et avant-hier, Le national et d'autres journaux de la même farine cautionnait des insinuations contre M. de Lesseps et le Canal de Suez. M. de Lesseps serait en Angleterre, et offrirait le canal à vendre au plus offrant. « Une foule indignée se virent paraphés » sous les fenêtres d'Alexandra hôtel pour lui donner un charivari ; il y aurait eu du scandale et des « olifus ». La « cliques » en bon national de l'indiquer à ton tour « routes » à M. de Lesseps qui se permet de vendre le canal sans avoir seulement consulté les actionnaires. Je m'adressais hier au siège de la compagnie et je fus reçu par M. Paul Morrerau, le secrétaire général. M. Morrerau me montrait d'abord dans Paris-Journal, une lettre de M. de Lesseps démentant absolument les propos ci-dessus. M. de Lesseps est à Paris rue dechepemer ; quoique parent et intime de l'impératrice, il aime trop son pays pour l'avoir abandonné. Ses deux fils sont l'un aide de camp d'un général, l'autre garde national. Jamais il n'a été question de vendre le canal. Si le national est absolument « cent stock » à l'entreprise, c'est que M. de Soubeyran, le sous-directeur du Crédit Foncier est engagé fortement dans une opération à la baisse sur les titres du « Suez ». M. Merrerau s'engageant plus avant, me dit que sitôt Paris débloqué la compagnie « ferait » un obligataire. Quant aux actionnaires et obligataires, si dans un an, deux ans, il n'y a pas encore de dividendes ni d'intérêts à leur distribuer, et si cette situation les ennuies, on pourra leur proposer de vendre le canal, et alors à gros bénéfices. Mais c'est là préjuger d'autant plus l'avenir qu'on n'en par de nouvelles plus fraîches que du 15 septembre. Quant à la prise de possession de l'Egypte par l'Angleterre, « sur » que rien de moins certain, il faut dire que nous aurions plutôt à y gagner qu'à y perdre. L'Angleterre évidemment ne « volerait » pas les propriétés particulières et elle est un gouvernement plus sérieux, une protection plus efficace « que le ferait le roi d'Egypte ». Voilà ce que j'ai appris de ce côté au sujet de l'affaire du canal de Suez. On peut en conclure que rien ne « désarme » l'acharnement du spéculateur. Maintenant une bonne chose, je vais te chercher et à demain. Le bombardement des forts continu, il ne parait pas faire un grand effet. Je suppose que les Troufions vont l'étendre aux autres parties de l'enceinte, et « parvenir » au Trocadéro. Nous y pensons ; et faudra évidemment dans ce cas déménager « moi blefris ». Henri et Louis sont là qui viennent nous faire visite. Nous allons voyager de compagnie. Je vais diner cher Dufour, un de nos camarades. Je t'embrasse de tout mon cour. Gallica : Titre : Memorandum du siège de Paris, 1870-1871 / par Jules de Marthold ; cartes par J. A. Dufour Auteur : Marthold, Jules de (1847-1927). Auteur du texte Éditeur : Charavay frères (Paris) Date d'édition : 1884 Dimanche 1 er janvier 1871 CENT-CINQUIÈME JOURNÉE 187I « Adieu 1870 ! Adieu fatale année ! s'écrie John Lemoine dans une fougueuse inspiration de patriotique colère. Aussi lourdement tu as pesé sur la terre, aussi lourdement puisse la terre peser sur toi. « Que toutes les pelletées que nous jetons chaque jour sur nos morts s'accumulent sur ta tombe et sur ta mémoire ! » Sous la neige gelée, dans la brume et sans lumière, Paris est lugubre. Plus de luxueux étalages, pas de petites boutiques. Rues et boulevards sont également déserts. Toute la nuit et jusqu'à 11 heures du matin, le bombardement redouble d'intensité sur nos forts de Bondy et de Rosny. Un lieutenant d'artillerie de la garde nationale est tué. A 5 heures du matin, le capitaine Eugène Lemoine part dans l'aérostat L'Armée de la Loire. Pour ses étrennes, exposé officiel du Gouvernement, criant Courage à l'anxiété de cette population, dont la résolution étonne et déconcerte l'ennemi. Rien de positif, aucune nouvelle du dehors n'étant parvenue depuis le 14 décembre, mais Paris se trouve face à face avec le malheur, il lui fera baisser les yeux. Proclamation de la commission des barricades relative aux précautions à prendre en vue du bombardement de la ville. Décret maintenant le second décime pour 1871. Le Journal officiel assure que la population ne manquera pas de bois à brûler. La charpie fait défaut. Force est d'utiliser les vieilles cordes goudronnées de la marine. Et, tandis que l'Opéra donne le Désert, de Félicien David, la Comédie-Française, transformée, comme on sait, en ambulance, joue le Misanthrope et le Malade imaginaire. Mercredi 4 CENT-HUITIÈME JOURNÉE Continuation du bombardement des forts de l'Est. 1,200 obus sans effet s'abattent sur le fort de Nogent. Toute la nuit, l'ennemi canonne les villages de Montreuil et de Bondy. A 4 heures du matin, nous repoussons un détachement qui tente de s'emparer de la ferme des Mèches. A 4 heures 1/2, les éclaireurs du 139° d'infanterie de ligne surprennent une patrouille ennemie et lui font trois prisonniers. Plusieurs obus tombent dans Paris, sur les quartiers d'Issy et Vaugirard. A 4 heures du matin, l'aérostat le Newton part de la gare d'Orléans. Cet aérostat était piloté par Aimé Ours, quartier-maître de la Marine nationale, détaché du Fort de Rosny. L'accompagnait un officier chargé par Trochu d'une mission pour Gambetta, Amable Brousseau. On avait chargé le ballon de six sacs de lettres pesant au total 310 kg et d'un panier contenant quatre pigeons. ========== REMAINDER OF ARTICLE TRUNCATED ==========