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Subject: Re: ENFIN !...
From: Ad Musicam <compteadmusicam@gmail.com>
Injection-Date: Mon, 04 Sep 2023 13:29:05 +0000
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> > J'estime que la Musique est _AVANT TOUT_ du *SON*...

> Formellement, tu as raison. Aucun doute l=C3=A0-dessus.=20

> R=C3=A9fl=C3=A9chissons : qu'est-ce qui est aussi, _avant tout_, du son ?


=E2=80=8C
Ah nous y sommes !
Est-il permis de tenter d'aller plus avant en territoire de maudite incerti=
tude sur ce sujet ? Je demande par avance aux esprits naturellement tr=C3=
=A8s bienveillants du forum de bien vouloir pardonner les remarques qui von=
t suivre et qui ne sont =C3=A9tay=C3=A9es par aucune r=C3=A9f=C3=A9rence ou=
 lecture : simple r=C3=A9flexion qui me taraude depuis l'enfance (ah ! ce q=
u'on en vient pas =C3=A0 se dire quand on n=E2=80=99a pas l'=C3=A2ge de rai=
son...)
=20
Melmoth nous rappelle qu'il "estime que la Musique est _AVANT TOUT_ du *SON=
*..."
Rappel =C3=A0 l'ordre tr=C3=A8s justifi=C3=A9 face =C3=A0 mon message qui i=
nvitait =C3=A0 =C3=A9couter =C2=AB l'audible-inaudible =C2=BB en musique ; =
avec caution de Charles Rosen ou pas, il y a tout de m=C3=AAme des limites =
=C3=A0 ne pas d=C3=A9passer=E2=80=A6=20
Oui. Tout comme la peinture est de la peinture, la sculpture de la sculptur=
e et la nourriture cette mati=C3=A8re en bouche qui vient nourrir... la mus=
ique est "du son". Mati=C3=A8re musicale sonore. Il me semble, Paul & Mick =
Victor, qu'en bifurquant trop directement vers la question du langage et de=
 l'id=C3=A9e, vous esquivez une question enfantine et taboue. N'est-elle pa=
s toujours =C3=A9lud=C3=A9e, au moins dans les termes tr=C3=A8s enfantins q=
ue je voudrais soumettre =C3=A0 vos Augustes Jugements? Sans chercher =C3=
=A0 pol=C3=A9miquer pour pol=C3=A9miker, Victor, mais pour suivre Melmoth, =
je re Mets l=E2=80=99Mot(h) tabou, sur le devant : il me semble que vous la=
issez sur le carreau la question m=C3=AAme du "son".=20
Du pas tout =C3=A0 la fois tremblant, cabochard et inconscient de mes six a=
ns, je propose :
Que dit-on exactement lorsque l'on dit "son" ? Et surtout que pense-t-on ou=
 est-on =C3=A0 m=C3=AAme de penser =C3=A0 propos de "ce que c'est que le *S=
ON*" ? C'est bien joli de se dire que la musique est du son. Mais si l'on n=
e sait pas ce qu'est le "son" on ne sera forc=C3=A9ment pas bien avanc=C3=
=A9 sur ce "qu'est" la musique...
=20
J'imagine que certains se disent "=C3=89coute gamin, tu ne le sais manifest=
ement pas encore, mais on va t'expliquer: le son est une vibration de l'air=
 plus ou moins rapide capt=C3=A9e par nos oreilles entre telle et telle fr=
=C3=A9quence. Aujourd'hui tu entends d'ailleurs certaines fr=C3=A9quences a=
igues que, plus tard, comme certains d'entre nous aujourd'hui, tu ne pourra=
s plus percevoir parce que et blablabli et blablabloum..." Permettez, du ha=
ut de mes six ans, je connais d=C3=A9j=C3=A0 l'affaire. D=C3=A9j=C3=A0 il m=
e le dit l'oncle Jean le truc du vibratoire. Moi, je roule des yeux circons=
pects =C3=A0 l'oncle parce que je viens de me faire chambouler intra mentem=
 par les accords d'introduction de la Septim Sinfounie de "Celui-Qui-Jamais=
-Ne-L-Aura-entendue" et je n'en piffe pas une de sa coursive sur les couran=
ts d'air. Comme l'oncle Jean fait dans le professoral, il me conduit vers l=
e piano de l'arri=C3=A8re-grand-m=C3=A8re qu'il a lui-m=C3=AAme r=C3=A9par=
=C3=A9, m'ouvre le bastringue, me montre la corde du "La-440" ; la fait jou=
er ; me fait toucher la corde pour que "je sente" la vibration et, =C3=A0 n=
ouveau, m'explique que 440 fois en une seconde, la corde avance et recule, =
pousse puis aspire l'air autour d'elle qui, lui m=C3=AAme, r=C3=A9percute s=
a tremblante tout autour jusqu'=C3=A0 mon oreille qui per=C3=A7oit que l'ai=
r vibre 440 fois en une seconde. [NB Que l'oncle Jean a r=C3=A9par=C3=A9 le=
 piano de Bonne Maman =C3=A0 sa fa=C3=A7on: il ne connait que Do R=C3=A9 Mi=
 Fa Sol La Si Do chant=C3=A9 recto tono de la voix d'op=C3=A9ratic, mais ne=
 sait pas qu'il existe des di=C3=A8ses et des b=C3=A9mols. Il a accord=C3=
=A9 indiff=C3=A9remment touches noires ou blanches, tout au diatonique. M=
=C3=AAme qu'il repart =C3=A0 z=C3=A9ro vers le milieu du clavier sinon que =
=C3=A7a claque partout dedans quand il tire sur les cordes, d=C3=A9j=C3=A0 =
que la table d'harmonie elle est fort bien fendue... Son piano aurait fait =
baver d'envie Alois H=C3=A0ba et Ivan Wyschnegradsky...]
- "Voil=C3=A0, maintenant, tu as compris ce que c'est le son".=20
- "Non", que j'y dis =C3=A0 l'oncle jean. "Le son, c'est pas =C3=A7a. C'est=
 vous qui comprends rien mon oncle".=20
Comme il fait dans le coriace, il va rhomber un bout de bois au bout d'une =
corde et va't'y voil=C3=A0 pas qu'il fait dans le western =C3=A0 tourner so=
n ventilo au-dessus de la t=C3=AAte.
- Tu vois passer le bout de bois?
- Mais oui, mon Oncle.
- Tu sens qu'il d=C3=A9place de l'air?
- Oui.
Et voil=C3=A0't'y pas qu'il y va franco du farwest en acc=C3=A9l=C3=A9rant =
le lasso, tout heureux, au manifeste, qu'il y produise un petit whoowhoo so=
norisant.
-Tu entends le son maintenant?
-Oui, que j'y dis, au vrai que, surtout, je m'inqui=C3=A8te =C3=A0 savoir s=
'il y a bien accroch=C3=A9 comme il faut son affaire de bout de bois, que s=
i le truc y l=C3=A2che, =C3=A7a va finir dans les carreaux de la maison =C3=
=A0 coup s=C3=BBr qu'on y aura du son pour de bon avec la vocalise contralt=
isante de mamie, une toute autre affaire que son whoowhoo =C3=A7a sera...
Mais il est pas au bout de la coursive et voil=C3=A0-t-y pas qu'il d=C3=A9c=
lare s=C3=BBr de certitude que s'y'l se l'acc=C3=A9l=C3=A9rerait pour de bo=
n (c'est dans le conditionnel, inutile de baisser la t=C3=AAte, Sauvez les =
femmes et les enfants !) la foutue corde que =C3=A7a viendrait plus aigu da=
ns la vibrance et que si plus encore, lui il entend plus siffler l'affaire =
mais moi oui ; et plus encore moi plus du tout mais le chien oui ; et encor=
e plus encore m=C3=AAme plus le chien ; et que si =C3=A7a caracolait encore=
 une folie de folie de plus c'est'y pas qu'il y viendrait dans la couleur b=
leut=C3=A9e dans son lasso et plus encore =C3=A0 la vitesse de la lumi=C3=
=A8re =C3=A7a y brillerait tout du blanc.
-Vas-y! Vas-y! que j'y dis =C3=A0 l'oncle Jean ! D=C3=A9gomme l'affaire ! q=
ue je le vois d=C3=A9j=C3=A0 en J=C3=A9sus-Cri-de-la-Transfiguration monter=
 dedans le ciel tout blanc sous son h=C3=A9licopt=C3=A8re.
Mais il y est plut=C3=B4t sur le versant de la tendinite =C3=A0 calmer la t=
ournante et reprendre =C3=A0 rebours sa coursive:
- Tu vois, Adi ; si je ralentis un peu, la lumi=C3=A8re redevient jaune pui=
s orange, rouge, bleue, puis rien ; puis, je ralentis encore, le chien dres=
se la t=C3=AAte puis,  je ralentis, tu entends siffler car les cils les plu=
s fins de ton oreille peuvent capter les vibrations rapides, puis, plus len=
t, j'entends =C3=A0 mon tour, puis le son est plus grave, puis tu sens l'ai=
r passer sur ta t=C3=AAte, puis, plus lent encore, tu vois passer le morcea=
u de bois, mais tu n'entends plus rien : tu vois juste un rythme passer r=
=C3=A9guli=C3=A8rement comme avec un m=C3=A9tronome. =20
Maintenant tu as bien compris que le son est une vibration de l'air....
=20
Sauf que j'y fais =C3=A0 nouveau le regard de circonspection que j'ai surto=
ut peur que si j'y dit le vrai du vrai =C3=A0 l'oncle il me le laissera pas=
 jouer =C3=A0 son marrant lasso.... Bon Zut au lasso et -Merde =C3=A0 la Pl=
uie-, j'y dit son vrai =C3=A0 l'oncle qu'il comprends pas de rien de rien; =
qu'il explique tr=C3=A8s bien les ventilateurs qui font whoowhoo et la coul=
eur dedans tu vas vite vite, tout ce qu'il veut mais qu'affaire de sonorita=
nce, l'yl' y est pas du tout. Que moi je sais que le son l'a fait Brrraaouu=
um par quatre fois dans la septime sinfounie, comme des piliers de pyramide=
 d=E2=80=99Egypte grecque avec entre tout =C3=A7a des trucs qui flottaient =
quatre anges magestatif de pl=C3=A9n=C3=A9titude chantant encore plus flott=
ant que l'oncle transfigur=C3=A9, que l=C3=A0 les violons l'ont fait monter=
 les escaliers vers le ciel que Piranese =C3=A0 cot=C3=A9 c'est du d=C3=A9c=
opatch Ik=C3=A9a, mes jambes l'ont fait le coton dedans mon ventre que le m=
enton l'a pendu pas pensant que =C3=A7a bavait tout sur le pti'chieurt.
- "Encore plus con que moi =C3=A0 son =C3=A2ge" qu'il y va dans la vexance,=
 l'oncle, -marquez qu'il y est pas rancuniant et m'a tout de m=C3=AAme lais=
s=C3=A9 virevolter la corde =C3=A0 whoowhoo...P=C3=A9tage de vitrage et Cha=
ntage de Mamie...whoohoooo la belle poulifounie !

Non, d=C3=A9sol=C3=A9, mais, rationnel comme seuls savent l'=C3=AAtre les c=
abochards =C3=A0 six ans, surtout lorsque =C3=A7a s'obstine vers 15, cela p=
asse de moins en moins au fur et =C3=A0 mesure qu'il faut remettre le couve=
rt rapport =C3=A0 la sonoritance du vibratoire. Cette fois, c'est Monsieur =
Bad'plaf' qui y va de ses petites exp=C3=A9rimentations sur oscilloscope, v=
ibrophone, =C3=A9crantillages, nous en faisant voir combien le son est une =
vibration simple ou complexe de l'air.=20
-Excusez-moi, Mossieur, mais, je ne suis pas certain que vous parlez vraime=
nt du son.
-Plait-il ?
-Oh oui beaucoup, rien jamais autant que Votre Cours. Mais il me semble que=
 lorsque l'on parle du "son", on d=C3=A9signe un domaine cognitif, un ph=C3=
=A9nom=C3=A8ne neuronal interne plus que de la r=C3=A9alit=C3=A9 physique q=
ui pr=C3=A9side =C3=A0 son apparition dans le cerveau.
-Quoi? Pouvez-vous parler fran=C3=A7ais ? D=E2=80=99ailleurs, ce n'est pas =
le sujet. Un son est un son. Un son est une vibration, on l'a vu on le sait=
, tout le monde le sait. C'est Cette Comp=C3=A9tence que nous sommes en tra=
in d'=C3=A9tudier.
-Oui, (je voudrais bien vous dire "oui je le sais bien") mais en r=C3=A9ali=
t=C3=A9 non. Je ne comprends pas. Votre exp=C3=A9rience nous montre bien qu=
e dans "la r=C3=A9alit=C3=A9" aucun son "n'existe". Le son de violon que j'=
entends au concert, dans la salle, dans la r=C3=A9alit=C3=A9 objective n'ex=
iste pas, ni le son de voiture qui vient de passer dans la rue, ni m=C3=AAm=
e le son de votre voix ou le mien. D=C3=A9j=C3=A0 l'oncle Jean m'avait fait=
 d=C3=A9duire que la seule chose qui existe concr=C3=A8tement dans le monde=
 qui nous entoure ce sont des courants d'air. Juste des modifications de ra=
pidit=C3=A9 de mouvements de l'air. Appeler les mouvements de l'air le "son=
", n'est-ce pas un abus de langage, un peu comme d'appeler un b=C5=93uf une=
 charrue, abus qui, par ailleurs, d=C3=A9douane de s'interroger sur la form=
e de la charrue puisque l'on ne s'int=C3=A9resse qu'aux biscoteaux du b=C5=
=93uf. Ce que nous appelons tous -vous et moi, nous tous -du "son" d=C3=A9s=
igne tout autre chose. Cela d=C3=A9signe "ce que nous entendons en interne"=
 le ph=C3=A9nom=C3=A8ne cognitif interne =C3=A0 nos cerveaux, cette "chose"=
 fabriqu=C3=A9e en nous =C3=A0 partir de mouvements d'air capt=C3=A9 qui, e=
n eux-m=C3=AAme n'ont rien de sonore. La corde du violon fait simplement av=
ancer et reculer de l'air. Mais ce que j'appelle du "son de violon" est plu=
t=C3=B4t ce que mon cerveau fabrique pour me rendre conscient des mouvement=
s de l'air provoqu=C3=A9s par l=E2=80=99archet sur la corde du violon.
-Avez-vous fini de dire n'importe quoi pour amuser la galerie?
-Mais, Monsieur, je ne crois pas que je vous dis n'importe quoi ; je voudra=
is que vous m'expliquiez le m=C3=A9canisme par lequel mon cerveau invente v=
otre voix =C3=A0 partir de l'air qui sort de votre bouche.
========== REMAINDER OF ARTICLE TRUNCATED ==========