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From: Paul Aubrin <paul.aubrin@invalid.org>
Subject: Accents circonflexes depuis 2016
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Message-ID: <D3HbN.221733$sDG2.128604@fx14.ams4>
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Ils me laissent perplexe. Après tout le mal qu'on s'est donné à ne pas 
les oublier sur les boîtes et les bûches, voilà qu'ils deviennent inutiles.

Voici ce que dit la nouvelle règle :

5- L’accent circonflexe

Non, la « réforme » ne signe pas l’arrêt de mort de l’accent circonflexe 
! Il est maintenu sur les voyelles « a », « e » et « o » et n’est plus 
obligatoire sur « i » et « u » sauf lorsque cela crée de la confusion.

On pourra donc s’en passer dans boite, buche, cout, maitresse, nous 
entrainons, il parait… Mais il reste indispensable pour distinguer dû, 
jeûne, mûr, sûr des homonymes du, jeune, mur, sur, et pour différencier 
certaines formes verbales : il fut (passé simple), qu’il fût (subjonctif 
imparfait) ; tu crois (verbe croire), tu croîs (verbe croitre).

Pendant qu'on y ait le reste des règles qui ont changé à cette occasion:
Les tirets des nombres composés me vont bien.
Les soudures de certains mots qui avaient des tirets passent moins 
facilement.
Les trémas, c'était la foire. C'est devenu pire.

1- Les nombres composés

Avant, on ne mettait de trait d’union qu’entre les dizaines et les 
unités, sauf quand elles étaient liées par « et ». On peut désormais 
placer un trait d’union entre chacun des termes d’un nombre composé.

Exemples : cinquante-et-un, deux-cents, huit-cent-vingt-trois, 
quatre-mille-neuf-cent-douze, trente-et-unième, six-millièmes… On 
distingue ainsi soixante et un tiers (60 + 1/3) de soixante-et-un tiers 
(61/3).
2- Les mots composés

Pluriel :
Dans les noms composés « préposition + nom » ou « verbe + nom », le 
second élément prend systématiquement un « s » lorsque le mot est au 
pluriel. Exemples : un après-midi, des après-midis ; un porte-parole, 
des porte-paroles.

Soudure :
Certains mots composés (en particulier ceux contenant un préfixe, les 
onomatopées et les mots d’origine étrangère) peuvent s’écrire en un seul 
mot et sans trait d’union. Exemples : contrepied, entretemps, 
extraterrestre, tictac, weekend, portemonnaie (eh oui, comme portefeuille !)
3- Les mots empruntés

Ils s’accentuent et forment leur pluriel de la même manière que les mots 
français. Avant on écrivait un revolver, un senior, des sandwiches, des 
scenarii. Aujourd’hui, il est possible d’écrire un révolver, un sénior, 
des sandwichs, des scénarios.

Pas de panique, on ne vous demandera pas de dire un « raviolo » au lieu 
d’un ravioli !
4- L’accent grave

Afin que la graphie soit conforme à la prononciation, certains noms 
troquent leur accent aigu contre un accent grave. Sont également 
concernés les verbes qui, au futur et au conditionnel, se conjuguent sur 
le modèle de « céder », et les inversions du type « puissè-je ».

Exemples : évènement (sur le modèle d’avènement), règlementaire (comme 
règlement), nous cèderons, ils règleraient…
5- L’accent circonflexe

Non, la « réforme » ne signe pas l’arrêt de mort de l’accent circonflexe 
! Il est maintenu sur les voyelles « a », « e » et « o » et n’est plus 
obligatoire sur « i » et « u » sauf lorsque cela crée de la confusion.

On pourra donc s’en passer dans boite, buche, cout, maitresse, nous 
entrainons, il parait… Mais il reste indispensable pour distinguer dû, 
jeûne, mûr, sûr des homonymes du, jeune, mur, sur, et pour différencier 
certaines formes verbales : il fut (passé simple), qu’il fût (subjonctif 
imparfait) ; tu crois (verbe croire), tu croîs (verbe croitre).
6- Le tréma

Dans les mots comportant les syllabes -guë- et -guï-, le tréma est 
déplacé sur la voyelle « u » pour indiquer qu’elle se prononce. Là où 
l’on écrivait aiguë, ambiguë et ambiguïté, la nouvelle orthographe 
autorise aigüe, ambigüe et ambigüité.

En outre, le tréma est ajouté dans les mots suivants : argüer, gageüre, 
mangeüre, rongeüre, vergeüre… Plus de raison, donc, de dire [gajeure] au 
lieu de [gajure] !
7- Les verbes en -eler ou -eter

Ils se conjuguent sur le modèle de « peler » ou « acheter », 
c’est-à-dire avec un seul « l » et un seul « t ». Les noms dérivés en 
-ment suivent la même règle. Ne suivent pas la règle : appeler, jeter et 
leurs composés qui prennent deux « l » et deux « t ».

Exemples : je feuillète, elles renouvèlent, nivèlement, morcèlement… 
mais elle appelle, nous interpellerons, il jettera, vous projetterez…

À noter que le verbe interpeler perd un « l » à l’infinitif, pour se 
conformer à la prononciation et au modèle « appeler ».
8- Les noms en -olle et les verbes en -otter

Ils peuvent désormais s’écrire avec un seul « l » ou un seul « t ». 
Ainsi, on pourra orthographier corolle, frisottis et mangeotter de la 
façon suivante : corole (comme bestiole), frisotis et mangeoter (comme 
neigeoter).

Exceptions : colle, folle, molle, botte, crotte et hotte…
9- Les noms en -illier et -illière

Dans les noms suivants, le « i » suivant les deux « l » ne s’entend pas 
: joaillier, marguillier, quincaillier, serpillière.

La réforme propose de supprimer ce « i » muet et d’utiliser les 
terminaisons -iller et -illère, ce qui donne joailler, marguiller, 
quincailler, serpillère.
10- Laissé + infinitif

C’est la seule règle grammaticale concernée par la réforme ! Le 
participe passé de « laisser » suivi d’un infinitif peut rester 
invariable. On écrira, au choix : elle s’est laissée mourir ou elle 
s’est laissé mourir.

En revanche, pour « faire », pas d’hésitation possible : fait + 
infinitif était déjà invariable avant la réforme et le restera ! Exemple 
: Elle s’est fait prendre la main dans le sac.
Bonus : rectifications de quelques anomalies orthographiques

asseoir –> assoir, car le « e » ne se prononce pas
boursoufler –> boursouffler (cf. souffler)
bonhomie –> bonhommie (cf. homme)
combatif –> combattif (cf. combattre)
chariot –> charriot (cf. la racine latine carrus)
dessiller –> déciller (cf. cil)
dissous –> dissout (cf. le féminin dissoute)
imbécillité –> imbécilité (cf. imbécile)
oignon –> ognon car le « i » ne se prononce pas
persifler –> persiffler (cf. siffler)
relais –> relai (cf. balai et délai)
nénuphar –> nénufar (cf. l’origine persane nilufar)