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Subject: Etrange
Date: Tue, 09 Aug 2022 16:15:39 +0200
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https://www.wienerzeitung.at/dossiers/russlands-krieg-in-der-ukraine/2156479-Die-seltsame-deutsche-Russland-Liebe.html

ALLEMAGNE:
L'étrange amour allemand de la Russie

Apparemment, le 24 février, le jour où l'armée russe a lancé une 
attaque frontale contre l'Ukraine, a tout changé. L'UE, jusque-là peu 
fermée vis-à-vis de la Russie, s'est soudain montrée plus unie que 
jamais. Il a imposé des sanctions sévères, accueilli des réfugiés de 
guerre et fourni des armes. Même l'Allemagne a pris ses distances avec 
son pacifisme étatique. Depuis, le drapeau ukrainien est omniprésent, 
donnant l'impression que l'Occident se tient au coude à coude avec la 
politique de guerre du président russe Vladimir Poutine.

Un rapide coup d'½il sur Internet révèle que cette impression est 
trompeuse. Les gouvernements peuvent décider ce qu'ils veulent, mais la 
population est rancunière. La section des commentaires sous les 
articles sur la guerre montre que Poutine a toujours un public 
important dans ce pays après le 24 février. La hausse de l'inflation, 
la menace de goulots d'étranglement du gaz et les prix exorbitants 
réduisent l'enthousiasme pour l'Ukraine. Cela va si loin que beaucoup 
voient le président ukrainien Volodymyr Zelenskyy, et non Poutine, 
comme le fauteur de guerre, l'homme qui empêche la paix. Si l'ancien 
acteur Zelenskyj n'est pas d'emblée décrit comme une marionnette - 
comme une marionnette entre les mains du véritable cerveau de la 
guerre, le président américain Joe Biden.

Ce ne sont pas forcément les Russes qui parlent ou écrivent comme ça. 
Beaucoup de mes connaissances russes vivant à Vienne - ici, il convient 
de parler ouvertement de leurs propres expériences - ont été choquées 
par le déclenchement de la guerre. La tendance à idéaliser le régime 
kleptocratique et mafieux de Poutine, à y voir - par exemple - un 
contrepoint conservateur prometteur à une Europe décadente est souvent 
beaucoup moins prononcée chez eux que chez certains Autrichiens ou 
Allemands.

Mais d'où vient ce penchant particulier pour Poutine et la Russie, 
particulièrement fort dans les pays germanophones ? Certes, à l'extrême 
droite, Poutine marque des points depuis des années avec son opposition 
aux politiques de genre ultra-libérales, et avec la (vieille) gauche 
avec une rhétorique anti-OTAN.

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 Un  oeil est un meilleur témoin que deux oreilles.