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Path: ...!weretis.net!feeder8.news.weretis.net!pasdenom.info!from-devjntp Message-ID: <qeyeH-WZWLwBV3r8A1D0XjiF2aE@jntp> JNTP-Route: news2.nemoweb.net JNTP-DataType: Article Subject: Re: Iacques Sapir : "La croissance impressionnante de =?UTF-8?Q?l=E2=80=99=C3=A9conomie=20russe=22?= References: <up5j96$3u61j$1@dont-email.me> Newsgroups: fr.soc.politique,fr.soc.economie JNTP-HashClient: j7EnxJTWxgVjSiptwsk75uBINWo JNTP-ThreadID: up5j96$3u61j$1@dont-email.me JNTP-Uri: http://news2.nemoweb.net/?DataID=qeyeH-WZWLwBV3r8A1D0XjiF2aE@jntp User-Agent: Nemo/0.999a JNTP-OriginServer: news2.nemoweb.net Date: Sun, 28 Jan 24 13:17:10 +0000 Organization: Nemoweb JNTP-Browser: Mozilla/5.0 (Windows NT 10.0; Win64; x64; rv:122.0) Gecko/20100101 Firefox/122.0 Injection-Info: news2.nemoweb.net; posting-host="434e5d2a20b1cf05605ab68566465b05cadff829"; logging-data="2024-01-28T13:17:10Z/8663465"; posting-account="169@news2.nemoweb.net"; mail-complaints-to="newsmaster@news2.nemoweb.net" JNTP-ProtocolVersion: 0.21.1 JNTP-Server: PhpNemoServer/0.94.5 MIME-Version: 1.0 Content-Type: text/plain; charset=UTF-8; format=flowed Content-Transfer-Encoding: 8bit X-JNTP-JsonNewsGateway: 0.96 From: Jean Bonot <Jeanbon@orange.fr> Bytes: 10597 Lines: 155 Le 28/01/2024 à 14:02, Cardinal de Here a écrit : > https://www.entreprendre.fr/la-croissance-impressionnante-de-leconomie-russe/ > > L'économiste fait un point sur l'économie russe, ainsi que sur la > politique monétaire menée par la Banque centrale de Russie, qui use tout > particulièrement du contrôle des capitaux. > > Publié le 02/12/2023 · Jacques Sapir > > L’économie russe est en train, à l’automne 2023, d’effacer les > conséquences les plus graves des sanctions. Ces dernières auront donc > été inefficaces pour dissuader la Russie et pour l’affaiblir. La > croissance russe actuelle est spectaculaire. Elle démontre que le pays a > su trouver en lui-même des sources de croissance inattendues pour nombre > d’observateurs occidentaux. Mais, cette croissance révèle aussi que > l’économie russe a changé. Il faut désormais prendre la mesure de ces > changements. Ils font émerger de nouveaux problèmes, et en particulier > pour la politique monétaire dont on peut se demander si elle est > toujours adaptée à la nouvelle situation. > La Russie déjoue régulièrement les prévisions > Depuis l’été 2022, la Russie déjoue régulièrement les prévisions des > analystes occidentaux mais aussi, il convient de le dire, de certains > analystes russes. Alors que d’avril à juin 2022, les institutions > économiques occidentales prévoyaient le pire pour la Russie (-11,2% pour > la Banque Mondiale, -10,0% pour l’OCDE, -8,5% pour le FMI), l’année > s’est terminée sur une contraction de seulement -2,1%. Pour 2023, on > constate à peu près la même chose. On a commencé par annoncer une > nouvelle contraction de l’économie, puis le FMI a annoncé un chiffre > positif, +1,5% en avril dernier, et a révisé son estimation en octobre à > 2,25%. Les prévisions des analystes russes ont-elles aussi évolué. > > Le décalage des chiffres entre le bulletin trimestriel publié par > l’Institut des Prévisions économiques et le bulletin d’analyse de court > terme s’explique car les chiffres du bulletin trimestriel, issus du > modèle QUMMIR, sont toujours en retard par rapport aux prévisions faites > par le même institut tous les mois (ou Kratkospotchnyj analiz dinamiki > VVP) qui sont publiées chaque mois. Cela n’est pas étonnant. Les > paramètres du modèle, lors des exercices trimestriels, montrent une plus > grande inertie que lors des exercices de prévisions à très court terme. > Cependant, ces résultats tendent à s’aligner sur ce qui deviendra > progressivement la réalité de la croissance économique. > > Une forte demande > En fait, l’économie russe connaît une forte croissance depuis la fin du > premier trimestre 2023. La croissance moyenne du PIB sur mars-août 2023 > atteint 4,3% et devrait atteindre 3% pour l’année. L’industrie > manufacturière a, quant à elle, atteint les 9,4% de croissance sur la > même période, ce qui est exceptionnel. La construction progresse aussi > largement et le salaire réel a augmenté en moyenne sur les 6 derniers > mois de 8,0%. > > Cette situation s’explique par plusieurs facteurs : la consommation des > ménages a repris et tire les industries produisant des biens de > consommation ; l’effort de guerre – le budget de la défense devrait > monter en 2024 à 6% du PIB – a aussi un impact positif sur les > industries mécaniques et la métallurgie ; enfin, les programmes de > substitution aux importations commencent à porter leurs fruits avec des > taux de croissance astronomiques dans les industries électroniques (+39% > pour les 6 derniers mois) et les industries électriques et optiques > (+30%). Globalement, la croissance de l’industrie tire l’économie. > > Une inflation de 6% à 7% pour 2023 > > Elle s’explique par une forte demande, tant privée que publique, par des > importations de machines perfectionnées de la Chine et d’autres pays, > mais aussi par d’importantes aides, directes et indirectes, de l’État. > De fait, l’économie russe est en train d’évoluer, avec une hausse de la > production manufacturière et une baisse relative de la production de > matières premières, mais aussi du fait de changements dans le domaine > monétaire et financier, avec l’arrêt des sorties de capitaux, et dans la > structure des investissements. Ce changement engendre alors une forte > demande. Cette forte demande, et ses implications sur l’emploi, > entraînent un climat inflationniste qui devrait perdurer en 2023 et > 2024. La Banque centrale s’attend d’ailleurs à une inflation de 6% à 7% > pour 2023. > > L’économie russe n’est pas une économie de guerre au sens de ce que l’on > > a connu dans le premier et le second conflit mondial. Mais, la guerre et > les sanctions ont provoqué un changement important. L’économie russe > s’est définanciarisée, et elle a réduit l’importance de certains > marchés. Pourtant, l’investissement progresse de manière évidente, avec > une croissance de +12% au deuxième trimestre 2023, ce qui explique aussi > la forte croissance que l’on connaît actuellement. > > Changement de modèle > > Ceci conduit à penser que l’économie russe est en train de changer de > modèle. Ce changement n’est pas encore accompli, mais il est néanmoins > bien engagé. Les processus de définanciarisation, comme l’obligation du > rapatriement immédiat des bénéfices d’exportation, la dédollarisation de > l’économie et les programmes de soutien à la substitution aux > > importations ont joué un grand rôle dans ce changement. Ce changement > s’accompagne d’une réorientation de l’économie, dans ses relations > géographiques mais aussi dans la croissance du secteur manufacturier > face aux matières premières. > > L’étude des sources de l’investissement est aussi très significative. On > constate que l’autofinancement est redevenu la source principale de ces > investissements, alors qu’il ne représentait, en moyenne sur la période > 2000-2016, que 43,2% du total. Le basculement ici est net. Il implique > que les profits des entreprises sont devenus la variable capitale pour > le financement des investissements. L’autofinancement est suivi de près > par les subventions publiques (qu’elles proviennent de l’État fédéral ou > des régions) et par les crédits inter-entreprises, qui sont globalement > alloués par les grands groupes publics. Cela implique que la politique > des taux directeurs de la Banque Centrale ne peut avoir qu’un effet, > essentiellement indirect, réduit. Le crédit bancaire, lui, ne dépasse > pas les 10%. > > Taux directeur relevé > Ce changement prend la forme à la fois d’un changement dans la structure > de la production, dans des modifications de la demande solvable globale > et un poids croissant mais pas écrasant de la puissance publique, et – à > terme – dans des modifications des structures de financement. Ces > changements sont cohérents avec le contexte global dans lequel > l’économie russe est immergée. Ils aboutissent à faire que l’économie > russe est de plus en plus une économie contrainte par l’offre (et > l’offre de travail en particulier) et aussi une économie qui devient > moins sensible aux instruments qualitatifs de la politique monétaire > (les taux d’intérêts) et plus à des instruments quantitatifs. > > En ce qui concerne la politique monétaire, la Banque Centrale de Russie > a décidé de relever son taux directeur de 12% à 13%, et elle pourrait > envisager une nouvelle augmentation le 15 octobre. Cette décision a > ranimé un débat sur la cohérence de la politique monétaire menée par la > Banque Centrale vis-à-vis de la croissance économique en Russie. > > La Banque Centrale de Russie a adopté une stratégie de ciblage de > l’inflation pour pouvoir continuer à opérer en situation de changes > flottants en 2014. Cette politique a été maintenue malgré les fortes > perturbations engendrées par la première vague de sanctions dont la > Russie a été victime en 2014-2017. > > Réorientation vers la production manufacturière > > Cependant, cette stratégie de ciblage de l’inflation a suscité des > critiques et des inconvénients manifestes. Elle était basée sur un taux > de change flottant, mais avec le contrôle des capitaux, le taux de > change n’est plus libre, ce qui rend cette politique incohérente. Les > conditions du marché des changes et les canaux de transmission de la > politique monétaire en Russie ont également évolué, ce qui n’a pas été > pleinement intégré par la Banque Centrale. c'est sûr que l'Avenir se trouve bien mieux en Russie qu'en UE totalement vassalisée et humiliée par son allié Yankee https://youtu.be/f5WimCWyWSI?si=g1sjnEcFiVx1AT9O -- https://youtu.be/4Hh46Yt3674?si=54K3TwASUWkarNjK https://qatar-gate.fr/livre-qatargate/ <http://news2.nemoweb.net/jntp?afK_M_SfWYJWfqQ-TL_q0U5Fgqo@jntp/Data.Media:1>