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La preuve par le philosophe Claude Tresmontant :

https://www.claudetresmontant.com/l-epitre-aux-hebreux

L'Épître aux Hébreux, une enquête -
manuscrit inédit
Par Emmanuel Tresmontant

Quand la maladie a frappé mon père en janvier 1997 (il est mort en 
avril), il était en train de mettre la dernière main à sa traduction de 
L’Épître aux Hébreux. De son propre aveu, ce travail lui avait coûté 
beaucoup de peine, le texte étant d’une difficulté extrême, aussi bien 
dans le fond que dans la forme, exactement comme celui de L’Apocalypse. 
Après sa mort, l’original de ce manuscrit a été déposé à l’IMEC, à 
l’Abbaye d’Ardennes, à Caen, ainsi que toute sa correspondance, sa 
bibliothèque et son fameux dictionnaire hébreu-grec (reconstitution 
fidèle du lexique ayant servi à la traduction de la Bible Hébraïque 
quatre ou cinq siècles avant notre ère et qui, selon Claude Tresmontant, 
avait aussi servi à traduire les évangiles, de l’hébreu au grec (qui 
était alors la langue universelle) très vite après la mort du Christ.

À ma demande (car je me doutais bien que ce dernier livre de mon père ne 
serait pas publié avant longtemps), son éditeur héroïque, 
François-Xavier de Guibert, m’en fit une photocopie, qu’il me déposa à 
l’intérieur de la dernière sacoche de plombier en cuir que mon père 
utilisait pour aller faire ses cours à la Sorbonne… Depuis mai 1997, 
donc, cette sacoche légendaire est dans mon bureau. Le nom de « 
TRESMONTANT » est écrit au stylo bille, à même le cuir, avec son adresse 
de l’époque : 7, rue Degas, Paris 16e.

Curieusement, je n’avais jusqu’aujourd’hui jamais eu le courage de livre 
ce manuscrit pesant plusieurs kilos et entièrement tapé à la machine à 
écrire, avec des corrections écrites à la main. Sur la première feuille, 
le titre exact est : « L’ÉPITRE AUX HEBREUX, Une enquête. » Traduction 
et notes Claude Tresmontant.

Avant la traduction proprement dite, on trouve une importante préface. 
Après, un gigantesque corpus de notes, analysant chacune des phrases de 
l’épître, dont mon père a retrouvé la formulation hébraïque d’origine et 
qu’il s’efforce de remettre dans le contexte historique de l’époque, 
avec le jeu de miroir qui existe toujours entre les écrits du Nouveau 
Testament et ceux de l’Ancien.

Ce que je ressens alors, en parcourant ces pages qui n’ont été lues par 
personne, c’est une immense peine, un véritable effroi, un sentiment de 
gâchis : car ce travail herculéen accompli dans la foulée de ses 
précédentes traductions des évangiles et de l’Apocalypse, lui a 
certainement demandé des centaines d’heures de travail ! Tout cela pour 
finir dans un coffre fermé par des cadenas, à des années-lumière de ce à 
quoi s’intéresse notre société du spectacle. Comment peut-on se donner 
autant de peine dans la solitude, comment peut-on marcher vers la 
lumière, sans que personne n’éprouve le moindre intérêt pour les 
découvertes que vous avez faites ? Ce manuscrit précieux et inédit, je 
me souviens que les médecins qui s’occupaient de mon père en avaient lu 
un extrait, afin de voir si la maladie qui l’avait foudroyé était 
perceptible dans son dernier travail. À leur avis… oui, ce qui était 
écrit était totalement incohérent. C’est le comique de l’histoire ! 
Quand je lis ce manuscrit, je retrouve au contraire la même 
intelligence, la même fulgurance, la même clarté, la même rigueur 
logique, la même patience que celles qui ont toujours caractérisé les 
livres de Claude. L’autre impression, c’est de voir l’acharnement que 
mon père mettait dans son travail de traduction : certains passages 
étant tapés plusieurs fois, jusqu’à ce que l’ordre des mots et la 
signification profonde du paragraphe soient dévoilés correctement.

On ne le dira jamais assez, seul Claude Tresmontant pouvait accomplir ce 
type de travail, lui qui connaissait à fond depuis son plus jeune âge et 
le grec et l’hébreu ! Pour lui, plus une traduction est parfaite et 
belle du point de vue du français, plus elle s’éloigne de la langue 
hébraïque d’origine, qui possède sa propre grammaire, sa propre syntaxe 
(le verbe toujours en tête), qui ne possède ni majuscules ni 
ponctuation. Je cite ainsi la fin de sa magnifique préface (que les 
médecins neurologues de 1997 ont jugée comme étant symptomatique de la 
folie) et qui exprime toute sa passion pour la langue d’Abraham, des 
prophètes et du Christ :

« Ou bien l’on veut obtenir une traduction en bon français du XVIIe 
siècle, et alors on sacrifie l’hébreu ; on sacrifie la forme de la 
phrase, on sacrifie les expressions hébraïques les plus savoureuses, les 
plus succulentes ; on sacrifie le sel des mots ; on fait tomber le texte 
de son altitude poétique dans une platitude morne et fade ; on 
transforme une brousse sauvage en jardin à la française. Ce fut la 
méthode de traduction des traducteurs en langue française depuis le 
XVIIe siècle. On ne reconnaît plus l’hébreu. On obtient une prose qui 
ressemble assez à celle de Bossuet. Ou bien on veut sauver l’hébreu, 
faire goûter au lecteur de langue française la saveur sauvage de 
l’hébreu, et dans ce cas-là on sacrifie la langue française, on lui fait 
subir des violences, elle est écartelée. L’hébreu est une langue de 
paysans, de bergers, d’artisans. Ce n’est pas une langue de rhéteur. 
Elle ignore les imparfaits du subjonctif. Elle a très peu de mots 
abstraits. Sa grammaire est réduite au minimum. Les mots se suivent 
comme des moutons. »

Toujours dans la même préface inédite et oubliée, qui est un petit 
chef-d’oeuvre de pédagogie digne de Pierre Larousse (1817-1875) mais à 
laquelle aucun éditeur actuel ne porte le moindre intérêt… Claude 
illustre ce qu’il vient de dire par quelques exemples très concrets :

« L’hébreu est une langue concrète, une langue physique, qui utilise les 
organes du corps, les mains, les pieds, les narines, etc… pour signifier 
les émotions, les passions de l’âme, parce-que l’hébreu ne dissocie pas 
l’organisme du psychisme (sous entendu : contrairement aux Grecs - 
Claude Tresmontant avait consacré de nombreux ouvrages à ces différences 
philosophiques fondamentales entre Hébreux et Grecs de l’Antiquité). 
L’hébreu est une langue gestuelle. Là où l’hébreu dit : remplir la main 
du kohen gadôl, le grand sacrificateur, les traductions françaises 
donnent : investir. Là où l’hébreu dit : mettre son âme dans la paume de 
sa main, le français traduit : prendre des risques. Là où l’hébreu dit : 
relever la face du suppliant, le français traduit : faire acception de 
personne. L’hébreu est une langue de paysans, de bergers, d’artisans. 
Les traductions françaises ont été faites par des gens des villes. »

Voici, parmi bien d’autres passages tout aussi lumineux, ce que contient 
le dernier manuscrit de mon père, qui moisit en ce moment à l’Abbaye 
d’Ardennes, dans l’indifférence générale !

Nous lançons donc un SOS à tous les éditeurs de bonne volonté qui auront 
le courage de sortir de l’oubli ce trésor, ainsi que tout le reste de 
son oeuvre.

En ce qui concerne le contenu de L’Épître aux Hébreux, mon père, comme à 
son habitude, prend son lecteur par la main, et lui rappelle quelques 
évidences.  Le titre grec qui figure sur les plus anciens manuscrits est 
: pros ebraious, traduit plus tard en latin par epistula hebraos. Ce 
texte, nous dit-il, est une étude théologique écrite par un kohen, ou 
par plusieurs kôhanim, autour de l’année 50. Claude rappelle que le mot 
kôhen que nous avons pris l’habitude de traduire par le mot prêtre, 
possède en réalité une autre signification : car en Occident, le prêtre 
est un homme qui a eu la vocation et qui a décidé de devenir prêtre en 
entrant au séminaire et en recevant les ordres, alors que chez les 
Hébreux, on naît kôhen et on hérite de ses fonctions et de ses pouvoirs.

Dans ce manuscrit inédit, Claude Tresmontant entreprend en fait le même 
travail que celui qu’il avait accompli dans sa passionnante Enquête sur 
l’Apocalypse. Non seulement, il traduit et retrouve le sens originel des 
mots et des expressions, mais il remet dans le contexte historique et 
politique de l’époque et s’efforce de dévoiler la signification profonde 
du texte dissimulée sous un voile ésotérique intelligible seulement par 
une poignée d’hommes et de femmes maîtrisant les secrets du langage codé.

Pour lui, L’Épitre aux Hébreux traite ainsi exactement le même problème 
que L’Apocalypse (écrite en 52) et qui annonçait vingt ans à l’avance la 
destruction de Jérusalem et de son temple sacré. Pour Claude 
Tresmontant, le problème posé est le suivant : « puisque le Temple de 
Jérusalem va être détruit de fond en comble, que vont devenir les 
kôhanim de ce Temple ? Que va devenir le kôhen-gadôl ? Que vont devenir 
les sacrifices pratiqués jusque-là et toute la liturgie du Temple ? »

Il rappelle en effet que les kôhanim étaient nombreux à avoir rejoint la 
communauté chrétienne à cette époque, comme le soulignent les Actes (« 
Et dans ces jours-là ils étaient nombreux les talmidim ceux qui ont reçu 
la doctrine du Rabbi. »)

Pour Claude Tresmontant, ce texte obscur pour nous, Chrétiens de 2021, 
est en réalité limpide dès lors qu’on le réinsère dans la réalité 
tragique de l’époque, au moment où les premiers Chrétiens sont 
persécutés à la fois par les Judéens et, de plus en plus, par les 
Romains (Tacite détestait les Chrétiens en qui il voyait une secte 
abominable)…

Ce que ce texte ésotérique (à la signification cachée) décrit en 
réalité, c’est, nous dit Tresmontant, le moment de métamorphose que 
connaît à cette époque le monothéisme hébreu, métamorphose qu’il compare 
à ce que les biologistes connaissent bien dans le règne animal, mais que 
les théologiens ont le tort d’ignorer. « Jusque vers les années 30 de 
notre ère, le monothéisme était concentré à l’intérieur du peuple 
hébreu. A partir de ces années 30, nous assistons à un phénomène de 
métamorphose. Le Temple de Jérusalem construit une première fois par 
Salomon et tout le dispositif législatif qui l’a accompagné et suivi, 
tout le rituel des sacrifices, tout le personnel des sacrificateurs (les 
kôhanim) tout cela va disparaître avec la destruction du Temple de 
Jérusalem au cours de l’été de l’année 70. Cette disparition était 
annoncée par le Rabbi lui-même. Ce n’est pas une punition. La 
métamorphose n’est pas une punition. Elle est programmée par le Créateur 
de la nature et de la grâce. Elle était annoncée par nombre d’oracles 
anciens, par exemple ceux qui ont été copiés à la suite du rouleau du 
prophète Isaïe du VIIIe siècle avant notre ère. »

========== REMAINDER OF ARTICLE TRUNCATED ==========