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<t2crlq$j9$1@shakotay.alphanet.ch>

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From: Le Moustique <ze.mosquito@free.fr>
Newsgroups: fr.rec.moto
Subject: =?UTF-8?Q?Re=3a_afficher_sur_un_2eme_=c3=a9cran?=
Date: Sun, 3 Apr 2022 21:14:02 +0200
Organization: Incertaine
Sender: moustique@91-170-121-64.subs.proxad.net
Message-ID: <t2crlq$j9$1@shakotay.alphanet.ch>
References: <slrnsacqh2.bvk7.lulu042@valentino.Rock-n-Roll.org>
 <60a680e1$0$3702$426a74cc@news.free.fr>
 <slrnt4h1u4.9eom.lulu042@valentino.Rock-n-Roll.org>
 <6248af4a$0$25338$426a74cc@news.free.fr>
 <slrnt4jr05.jbhe.lulu042@valentino.Rock-n-Roll.org>
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Content-Transfer-Encoding: 8bit
Injection-Date: Sun, 3 Apr 2022 19:14:02 -0000 (UTC)
Injection-Info: shakotay.alphanet.ch; posting-host="91-170-121-64.subs.proxad.net:91.170.121.64";
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In-Reply-To: <slrnt4jr05.jbhe.lulu042@valentino.Rock-n-Roll.org>
Bytes: 6631
Lines: 92

Le 03/04/2022 à 20:48, Lulu a écrit :
> Oui. Par contre je ne sais pas si Royal Enfield permet de lire des .gpx
> ni s'il permet de répliquer le GPS d'un smartphone.

A quoi bon le GPS... si t'es pressé prends le train ou l'avion!
Jamais tu ne retrouveras la magie des cartes routières...
Tiens, je te recolle un texte de 2007 :

La route....

Ca commence tout doucement.
On tourne un peu en rond dans le garage, en se disant qu'on n'a pas 
roulé depuis un bon bout de temps.
Les trajets de rien du tout pour amener un mioche à l'école, faire un 
petit tour parce qu'il fait beau, voire aller au taf de ma moitié pour 
bidouiller son PC, ça ne compte pas, non, non. Les trajets un peu plus 
grands pour aller dire bonjour à un pote, aller reluquer des cinglés sur 
des vieilles pétoires italiennes, pas beaucoup plus, sauf que ça donne 
envie... envie de tailler la route.
Alors, je gamberge, je lave la moto, même si elle n'en a pas tellement 
besoin, juste pour la voir briller au soleil, et puis j'en profite pour 
graisser la chaîne, jeter un coup d'oeil aux plaquettes, vérifier la 
pression des gommards... Elle, elle sent bien que ça me démange, l'appel 
de la borne kilométrique, alors elle se montre coopérative, elle démarre 
sans tousser, se fait presque légère, y'a pas un voyant ou une ampoule 
qui déconne!
Et puis, je commence à sortir les cartes, comme ça, l'air de rien.... 
D'abord la carte de France, celle ou l'on peut laisser errer le 
regard... l'oeil irrémédiablement attiré par les espèces de vers 
bordés... de vert, justement. Tiens, y'a un sigle "panorama", ici.... 
C'est p'têt joli, on dirait bien que la vue porte loin... Et puis, les 
routes qui y mènent, elles sont toutes badigeonnées de vert, ça peut pas 
être une purge.
Un petit coup d'internet pour voir s'il y a des hôtels pas chers ou des 
campings dans le coin, hop, hop, ça se précise...
Je montre ça à ma douce : "T'as vu, les tarifs, pas délirants, et 
pourtant y'a une piscine! Ca te tenterait, deux-trois jours, une p'tite 
semaine, hmm?" Elle soupire... elle sait bien que ça y est, le virus de 
la route a ressurgi, et qu'je vais lui mettre la pression jusqu'à ce 
qu'elle dise OK, alors elle cède...

Du coup, on embraye sur ce qui est l'essentiel, en fait : le trajet! 
Trajet pour y aller, trajet pour revenir (pas le même, non, trop 
monotone), et puis les boucles qu'on va faire sur place... mais là, 
attention, la carte de France suffit plus, faut du détail! Alors je sors 
les cartes au 1:150 000, et puis je me dit que ça a dû changer, depuis 
dix ans qu'on les trimballe, et puis il va manquer juste celle qu'il 
faut, alors y'a plus qu'à filer en acheter une série....
Ah, le bonheur d'étaler le papier neuf, qui sent bon l'encre et la gomme 
chaude promise, sur la table... non, trop petite! Par terre, on peut 
accoler les cartes, voir tout le trajet d'un coup... L'oeil survole les 
lignes rouges, blanches, jaunes, décodant le relief au nombre de 
vermisseaux dessinés sur le papier craquant, le cerveau préparant 
mentalement le passage d'un petit col, la purge d'une ligne droite 
interminable (5 cm...), contournant les grandes villes et prévoyant les 
étapes casse-croute, plein d'essence, pause pipi-clope... Non, j'fume 
plus, c'est vrai.

Vient ensuite la phase de fixation : les feuilles de papier, le crayon, 
on note les grandes lignes, les petits pièges "Nan, faut contourner par 
le nord, la rocade sud c'est un merdier inextricable..." Les feuilles 
s'accumulent, bordel mais y'en a trop, faut simplifier! Ah oui, aussi, 
bien séparer le retour de l'aller, sinon on va plus rien piger. Vautrés 
à deux sur le papier multicolore, on s'arrange, petites concessions.... 
"OK, je prends la 4 voies ici, mais là je passe par cette verte".
La tension monte... Cette fois, on prépare la brêle pour de bon! Une 
petite bombe de graisse sous la selle, un bout de fil de fer, un bout de 
fil et deux dominos, un rouleau de scotch... Deux placards de gaffer sur 
les flancs, pour pas que les cavalières viennent bouffer la peinture, et 
ça devrait coller. Le niveau d'huile est OK, j'ai rien oublié?
Allez, hop, le final : préparer le sac!

Duvets, matelas, ça rentre pile poil dans les cavalières, mais on ne 
mettra rien de plus... ah si, une paire de godasses légères.
Le sac fixé sur le porte paquet contiendra les fringues, les affaires de 
toilette, le tout soigneusement emballé dans un sac poubelle. On y 
arrime la guitoune... y'a plus qu'à vérifier la symétrie du bordel 
attaché à grands coups de sandows sur la bécane, charger la sacoche de 
réservoir avec les combardes de pluie, une loupiote, les cartes, les 
feuilles (volantes? non, pas con, eh : agrafées...), et puis surtout 
gamberger... mais qu'est-ce que j'oublie, nandidjiou?
Enfin, dormir, en attendant le départ... ça ne va pas être facile : la 
route, j'y suis déjà, en pensée! Le bitume défile sous mes paupières qui 
se ferment, le bruit du vent se fait plus net, le moteur ronronne dans 
ma tête.... Je dors.

Demain, tout ceci sera bien réel.

-- 
..   /)
.. -:oo= Guillaume
..   \)
.. Je nettoyais mon clavier, et le coup est parti tout seul.