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Subject: Re: Hebel habelim
Date: Sun, 18 Sep 2022 13:39:27 +0200
Organization: Ordre hospitalier de l'Alephun
Lines: 115
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En relisant le livre de métaphysique et de théologie le plus fondamental 
depuis la fermeture des saintes écritures chrétiennes, « Schaoul qui 
s'appelle aussi Paulus », sous-titré « La Théorie de la métamorphose », 
de Claude Tresmontant, je suis tombé sur cette perle rarissime :

début de citation
Romains 8, 18 : Car je pense qu'elles ne [sont] pas commensurables, les 
souffrances de la durée du monde présent, par rapport à la gloire qui va 
être révélée, ou se révéler, grec apokaluphthènai, le verbe hébreu 
galah, pour nous !

Car l’attente impatiente de la création, c'est la révélation, tèn 
apokalupsin, des fils de Dieu qu'elle va recevoir !

Car c'est au néant, à l'illusion, à la nullité, à la futilité, grec 
mataiotès, hébreu hebel, que la création a été soumise. Ce n'est pas 
qu'elle l’ait voulu. Mais à cause de celui qui l’a soumise, dans 
l'espérance…

Le grec mataiotès n'existe pas en grec naturel. Il traduit l'hébreu 
hebel, le souffle du vent, l'haleine, l'illusion, le rien, le néant, ce 
qui est inconsistant, insaisissable, ce qui ne dure pas, ce qui est 
futile ; les idoles, l'idolâtrie. — Qôhelet 1,2: habel habalim amar 
qôhelet habel habalim ha-kôl hebel (1). Grec : mataiotès mataiotètôn 
eipen ho ekkelèsiastès mataiotès mataiotètôn tapanta mataiotès. — 
Qôhelet 1,14 : Et j'ai vu toutes les actions qui sont faites sous le 
soleil et voici que tout est hebel, grec mataiotès, et poursuite du 
vent. (2) — Qôhelet 2, 1 ; 2, 11 ; 2, 15 ; 2, 17 ; etc. — Psaume 31, 7 ; 
Psaume 39, 6: kôl hebel kôl adam, grec ta sumpanta mataiotès pas 
anthrôpos. — Psaume 62, 10 : Ils sont hebel, les fils de l'Homme, grec 
mataioi... Ils sont moins qu'un souffle, hébreu me-hebel, grec 
mataiotès. — Psaume 78, 33. — Psaume 144, 4 : L'Homme, c'est à un 
souffle évanescent qu'il est semblable, hébreu adam le-hebel damah, grec 
anthrôpos mataiotèti hômoiôthè, ses jours comme l'ombre qui passe…

La question est maintenant de savoir qui est celui qui l’a soumise à 
cette condition évanescente ? Est-ce Dieu ? Est-ce l'Homme ?
Fin de citation

Notes se rapportant à la citation

(1) Qo 1,1-2
1 PAROLES de Qohèleth, fils de David, roi de Jérusalem.
2 Vanité des vanités disait Qohèleth. Vanité des vanités, tout est vanité !

(2) Qo1,14
14 J’ai vu tout ce qui se fait et se refait sous le soleil. Eh bien ! 
Tout cela n’est que vanité et poursuite du vent.

Ce qui a fait tilt dans mon esprit c’est « habel », le vent, la vanité. 
Je savais, pour l’avoir lu chez Tresmontant, que Abel, le frère de Caïn, 
se disait Hebel ou Habel en hébreu. Mais je ne m’étais jamais rendu 
compte que Habel c’était la suffisance, la vanité, péché ontologique par 
excellence !

Ainsi donc Hebel n’a jamais été le saint que l’on dit, mais un être 
vaniteux, dont l’arrogance a servi de déclencheur à la jalousie 
meurtrière de son aîné Caïn. La bible hébraïque contient ainsi une perle 
rarissime qui montre qu’aucun homme n’est par nature saint, ni par 
nature mauvais.

En effet seul Dieu peut métamorphoser l’homme en un saint en se 
communiquant à lui via son Fils, à condition toutefois que l’homme y 
consente et œuvre activement et intelligemment avec le Père et le Fils à 
cette union.

En effet rien en l’homme n’est par nature mauvais. L’homme devient 
mauvais en choisissant librement et volontairement de rejeter Dieu afin 
de diviniser sa propre nature humaine.

Reste deux petits détails à régler :
- pourquoi le sacrifice d’Abel a-t-il été agréé par Dieu et celui de 
Caïn ne l’a-t-il pas été ?
- qui est responsable de la condition évanescente de l’homme ?

Premier détail

Que dit Genèse 4 ?

Gn 4,3-5
3 Au temps fixé, Caïn présenta des produits de la terre en offrande au 
Seigneur.
4 De son côté, Abel présenta les premiers-nés de son troupeau, en 
offrant les morceaux les meilleurs. Le Seigneur tourna son regard vers 
Abel et son offrande,
5 mais vers Caïn et son offrande, il ne le tourna pas. Caïn en fut très 
irrité et montra un visage abattu.

Il est question dans ce passage de l’efficacité du sacrifice animal qui 
nous est présentée sur un mode inversé. Car le sacrifice humain est 
premier et, comme l’explique la bible elle-même avec l’épisode du 
sacrifice d’Isaac, le sacrifice animal est son meilleur substitut. Et 
nous le constatons aujourd’hui avec l’extrême violence des végétariens, 
végans et autres animalistes (rappelons que Hitler lui-même appartenait 
à la secte végét-aryenne !) et le caractère pacifique des mangeurs de 
viande ou encore le calme et la bienveillance qui suivent une corrida 
qui contraste avec l’agitation criminelle, raciste et meurtrière qui 
suit les matchs de football.

Deuxième détail

Le mal résulte d’un choix libre et volontaire de l’homme. C’est ici que 
je diffère quelque peu de mon rabbi (maître en hébreu) Tresmontant. Il 
appelle « péché originel » l’état animal de l’humanité, antérieur à 
l’état surnaturel voulu par Dieu de toute éternité. Je ne le suis pas 
sur cette pente qui fait de Dieu le seul responsable de la vanité 
humaine. Bien au contraire je lis dans la bible hébraïque que Dieu a 
expliqué à ha-adam (c’est l’homme avec ici le sens de l’humanité) qu’il 
ne devait en aucun cas élever dans son esprit, à la place qui en lui 
revient à l’Esprit qui est Dieu, la chair autrement dit les 
programmations animales inscrites dans le cerveau reptilien de tout 
homme, y compris du Christ à sa naissance. Et c’est librement et 
volontairement que Eve (la composante féminine de ha-adam, l’humanité 
naissante) a cédé à la tentation de diviniser sa propre nature humaine, 
entraînant les hommes dans son crime.