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Pas assez de renouvelable : 500 millions d’amende
27 novembre 2022 / Association des climato-réalistes

Rémy Prud’homme

La Commission européenne nous demande un chèque de 500 millions d’euros, 
au motif que nous ne produisons pas assez d’électricité éolienne et 
photovoltaïque. Comme dit Boileau, « le vrai peut quelquefois n’être pas 
vraisemblable ». La justification, ou la justification alléguée, de 
cette électricité renouvelable est qu’elle ne rejette pas de CO2. Il se 
trouve que nous sommes (avec la Suède) les premiers de la classe de CO2. 
Par habitant, par euro de PIB, par KWh d’électricité, la France rejette 
moins de CO2 que ses condisciples, beaucoup moins que certains comme 
l’Allemagne. Drôle de lycée, où celui qui obtient la meilleure note 
écope d’un bonnet d’âne sur les oreilles et d’un grand coup de règle (un 
demi-milliard, ça fait mal) sur les doigts.

Le reproche qui nous est fait est d’autant plus absurde qu’en réalité, 
nous ne produisons pas trop peu, mais au contraire bien trop, 
d’électricité éolienne et solaire. Il y a une douzaine d’années, lorsque 
la France s’est mise à investir dans ces énergies intermittentes, elle 
disposait d’un parc nucléaire et hydraulique largement suffisant pour 
satisfaire une demande d’électricité qui était stable. Nous étions 
exportateurs d’électricité ; nous n’avions absolument pas besoin d’une 
production supplémentaire. Celle de renouvelable qui a engendré un coût 
direct de 60 milliards d’euros, et un coût indirect du même ordre de 
grandeur, était donc inutile. Elle n’a, de fait, servi à rien. En 
pratique, elle a eu un double destin : l’exportation et la substitution. 
Pour partie, elle a été exportée – à un prix bien inférieur à son coût. 
Pour une autre partie elle nous a obligé à réduire sans raison la 
production des installations nucléaires et hydrauliques en-place – à une 
économie dérisoire, elle aussi bien inférieure à son coût. Ce choix des 
renouvelables, qui n’a pratiquement pas diminué nos rejets de CO2, c’est 
plus de 100 milliards jetés par les fenêtres. Il est évidemment 
lamentable et absurde d’être puni par l’Europe pour n’avoir pas assez 
gaspillé l’argent des Français.

Pour autant, les bureaucrates de la Commission n’ont rien à se 
reprocher. Le chèque qu’ils nous demandent est une amende pour objectifs 
non tenus. La France a en effet pris des engagements de production 
d’électricité renouvelable qui étaient extravagants et inatteignables. 
Elle ne les a pas atteints. Elle avait accepté le principe de sanctions 
financières. Les bureaucrates de Bruxelles font leur métier, comme un 
radar avec un excès de vitesse : ils constatent, calculent, et envoient 
un avis à payer. Il est puéril et ridicule d’en faire des boucs émissaires.

Les responsables sont évidemment les gouvernements français qui ont 
souscrit ces engagements. Les voilà qui poussent aujourd’hui de grands 
cris, et accusent la Commission de vol ; en réalité, ils ont été 
consentants, et même demandeurs. Des engagements de ce type sont pris 
par les conseils des ministres européens spécialisés. Ils ont été 
décidés avec la coopération active de ministres français.

Autrefois, en France, les décisions relatives à l’électricité étaient 
prises par le ministre de l’Industrie, qui disposait d’une Direction 
Générale de l’Energie. Tout cela n’existe plus depuis belle lurette et a 
été remplacé par des ministères de l’Ecologie, ou de la Transition, ou 
du Développement durable (actuellement, nous en avons deux à la fois : 
un ministère de la Transition énergétique, et un ministère de la 
Transition écologique). Tous les titulaires de ces maroquins aux titres 
bizarres ont joué, et jouent toujours, à plus-vert-que-moi-tu-meurs. Ils 
ont construit la politique de l’énergie de la France sur quatre totems 
idéologiques, quasiment religieux : le tout-renouvelable, le 
tout-marché, le tout-Europe et le tout-antinucléaire. Ceux qui osaient 
questionner ou nuancer ces dogmes étaient des hérétiques. Il est vrai 
que ces croyances étaient partagées par la plupart des autres pays 
d’Europe, et par la Commission européenne. Mais cette coïncidence n’est 
pas une excuse. Nous récoltons ce que nous avons semé.

Et que nous continuons à semer. Le totem du tout-antinucléaire a bien 
été ébranlé, en particulier en France ; mieux vaut tard que jamais. Mais 
les trois autres continuent de sévir. Le totem du tout-renouvelable est 
plus dominateur que jamais. Le gouvernement Macron le vénère. Le Sénat 
s’agenouille. L’Assemblée va suivre. Il n’y a pas d’argent pour les 
écoles, les tribunaux, les ambassades, les hôpitaux, les prisons, les 
armées, les logements, et le reste, et une dette colossale, mais on va 
trouver de nouveau une grosse centaine de milliards pour les 
renouvelables intermittents.