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From: PaulAubrin <paul.aubrin@invalid.org>
Newsgroups: fr.soc.environnement
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 =?UTF-8?Q?aine?=
Date: Wed, 21 Dec 2022 21:42:19 +0100
Organization: A noiseless patient Spider
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Message-ID: <tnvr3c$13viv$4@dont-email.me>
References: <tnus2n$112d9$1@dont-email.me>
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Le 21/12/2022 à 15:34, schaefer@alphanet.ch a écrit :
> Par exemple, en Amérique du Nord, on a eu un grand refroidissement en
> novembre (et cela pourrait se poursuivre cet hiver), en raison d'un
> anti-cyclone très puissant. L'augmentation de la puissance, ou un peu de
> la fréquence, de ce genre d'événements peut être lié au réchauffement
> climatique moyen [1].
Ces vagues de froid sont dues à des blocages qui ne sont pas 
"climatiques". Globalement, le réchauffement climatique est nettement 
plus important la nuit, l'hiver et aux latitudes polaires. Les 
températures tropicales sont peu affectées. Il en résulte une diminution 
du gradient de températures et donc une diminution de la violence des 
"phénomènes extrêmes" liés à ce gradient. Par exemple, on dénombrait 
plus d'ouragans EF4 ou EF5 au 18e et au 19e siècle qu'au 20e.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Grand_Ouragan_de_1780

la plus meurtrières des tempêtes à avoir frappé l’Atlantique nord est 
plus ancienne : à la fin du 18e siècle, le Grand Ouragan avait 
littéralement rasé une bonne partie des Caraïbes.

La Barbade, 10 octobre 1780 : l’immense tempête qui se formait déjà 
depuis quelques jours dans la zone se transforme en ouragan et s’abat 
sur l’île avec une puissance ahurissante – autour de 300 à 320 
kilomètres heures. Le registre des mariages de la paroisse de 
Saint-Thomas en garde la trace : « Un terrible ouragan a éclaté avec une 
grande fureur à midi et continué (…) jusqu'à quatre heures du matin, le 
11. À huit heures du soir, le presbytère de Saint-Thomas fut démoli et 
l'église où le recteur et sa famille s'étaient réfugiés s’est écroulée 
environ deux heures après (…) La plupart des autres bâtiments ont été 
détruits et de nombreuses vies ont été perdues. Les morts qui ne 
pouvaient être amenés dans une église ont été enterrés dans des jardins 
et des terres privées. »

Après avoir dévasté La Barbade, l’ouragan atteint la Martinique. Il y 
abat la cathédrale de Fort-de-France ainsi que sept autres églises et 
1 400 maisons. L’hôpital lui-même s’effondre sur ses 500 patients… À 
Saint-Pierre, le bilan est pire encore : plus de 1 000 personnes sont 
tuées et 50 habitations rayées de la carte par un raz de marée de plus 
de huit mètres qui détruit jusqu’au fort de la ville.  Dans les jours 
suivants, le Grand Ouragan – avec deux majuscules, comme lorsqu’on parle 
du Grand Incendie de Londres – poursuit sa route meurtrière vers le nord 
des Caraïbes et dévaste Sainte-Lucie, Porto Rico, Saint-Domingue, et les 
Bermudes…

Probablement classé en catégorie 5 s’il éclatait aujourd’hui, au vu des 
dégâts décrits par les nombreux témoins, l’ouragan termine sa route dix 
jours plus tard sur les côtes de Floride. Entre temps, il aura causé la 
mort de 22 000 personnes au bas mot, 27 000 pour les plus pessimistes, 
ce qui lui permet toujours de conserver 237 ans plus tard le macabre 
titre de tempête la plus meurtrière de l’histoire dans l’Atlantique nord.

Canons emportés

« Il est impossible », écrit l’amiral anglais Georges Rodney dont la 
flotte entière est d’ailleurs détruite à quai, dans le port de l’île de 
Sainte-Lucie, « de décrire l’horreur de ces scènes (… je n’aurais jamais 
pu croire que le vent seul pouvait détruire aussi complètement tant 
d’habitations solides. Quand le jour se fit, la contrée ne présentait 
plus que le triste aspect de l’hiver : pas une seule feuille ne restait 
aux arbres que l’ouragan avait laissé debout. »

Dans certaines îles, des témoins ont indiqué que la tempête avait 
arraché l’écorce des arbres avant d’en arracher la plupart. À 
Saint-Vincent, seules 14 des 600 maisons de l’île restent debout après 
le passage de l’ouragan. Dans les forts militaires, des canons de trois 
ou quatre tonnes, pourtant amarrés, sont arrachés et déplacés avec leurs 
affûts sur des dizaines de mètres – le relevé d’un officier anglais 
évoque le cas d’une batterie côtière traînée sur 126 mètres.

La présence de nombreux navires de guerre dans la zone contribue 
largement à alourdir le bilan humain catastrophique de l’ouragan : 
engagées dans la guerre d’Indépendance américaine, les flottes anglaises 
et françaises se tournent autour le long de cette route commerciale et 
militaire et stratégique. Le Grand Ouragan les frappe de plein fouet, 
comme d’autres d’ailleurs : à Grenade, 19 bâtiments hollandais finissent 
au fond de l’océan avec leur équipage. À La Martinique, la tempête 
détruit une escadre de 50 navires français, forte de 6 000 hommes dont 
quelques dizaines à peine parviennent par miracle à s’en sortir. Dans 
toute la zone, des vaisseaux de guerre anglais subissent le même sort et 
sombrent à leur tour corps et biens, à quai ou en pleine mer.
Nouvelles tardives

En France, la nouvelle n’arrive qu’avec beaucoup de retard, près de deux 
mois après le drame. En janvier 1781, La Gazette donne des précisions en 
s’appuyant sur le témoignage des marins d’un navire rescapé.

Plus loin, l'auteur précise : "Cet ouragan, (...) a duré huit jours et 
(...) s'est fait sentir dans toutes les isles sous le Vent (…). Les 
plantations de Saint-Christophe n'ont pas été fort endommagées, mais 
toutes les marchandises qui se trouvoient dans les magasins ou les 
celliers situés près du rivage, & exposés par la proximité de la mer à 
la fureur des vagues, en ont été la proie. »

Comme aujourd’hui, les journaux insistent sur le bilan humain et 
matériel, mais aussi sur les conséquences économiques de la 
catastrophe : « Tout Londres est dans la consternation sur la nouvelle 
de l'Ouragan qui, du 10 au 18 octobre, a fait tant de mal à notre 
Flotte, dont le départ étoit fixé du 15 au 20, & à nos isles même », 
écrit La Gazette en janvier 1781. « Les assureurs tremblent d'apprendre 
encore un surcroît de perte qui ne pourroit qu'achever leur ruine. »