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<tu2rui$qk2$1@shakotay.alphanet.ch>

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From: Le Moustique <ze.mosquito@free.fr>
Newsgroups: fr.rec.moto
Subject: Re: De Thou un peu
Date: Sun, 5 Mar 2023 20:52:50 +0100
Organization: Incertaine
Message-ID: <tu2rui$qk2$1@shakotay.alphanet.ch>
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Injection-Date: Sun, 5 Mar 2023 19:52:50 -0000 (UTC)
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Lines: 225

Le 05/03/2023 à 19:16, Th@lie a écrit :
> Je hais les gps 😄

Tiens, pour la peine, je te colle un texte que j'ai pondu y'a quelques 
années... presque 13 ans, p'tain ce que ça passe vite! :-)


Week-end à Zuydcoote

Enfin, presque…

Depuis quelques temps, l'envie me démangeait d'aller rendre visite à mon 
pote Didier, alias Sinmian, qui crèche tout au bout de la France, en 
haut mais pas à droite. Faut dire qu'on jacasse sur le net depuis 
quelques années, lui cramponné à son Mac et moi à mon PC, jusqu'à ce 
qu'on échange de bécanes… sans s'être vraiment concertés.
Motard, il ne l'est pas tout à fait, mais sa culture moto vaut largement 
celle de bien des frmistes, et je peux affirmer qu'en tant que passager, 
il ne se fait pas remarquer, ou presque (Ouvre ta visière, j'pige rien 
de ce que tu dis!)
Et me voilà parti, en plein cagnard, sur les petites routes de France 
mais pas de Navarre. Objectif avoué : ne prendre les autoroutes et les 
nationales chiantes que contraint et forcé, quitte à se traîner encore 
plus que d'hab.
Pour suivre cet axiome, j'ai fait une énorme entorse à mes croyances* : 
j'ai acheté un GPS… Je n'ai pas été déçu. Cette saloperie a été capable 
de me faire faire deux fois l'aller/retour Lille-Douai (par 
l'autoroute...) pour finir par _ne_pas_ trouver un bled, mais je 
reconnais qu'en ville, pour trouver une adresse, c'est royal.

*Et pis d'abord, c'est le Chef qui a commencé, hein!

Bon, je reprends.
Jeudi matin, je décarre de la Rochelle, direction le Nord. Evidemment, 
au bout de huit kilomètres, je commence par mettre le Bidule (le truc 
électronique fabriqué par Garmin) à l'épreuve, en ne suivant pas la 
route qu'il m'indique : je viens de décider subitement de taper 
l'incruste chez Alf, mon planning d'arrivée étant à peu près compatible 
avec ses heures de repas. :-D
Le Bestiau, imperturbable, continue à me proposer des itinéraires variés 
mais bien souvent impraticables : il est en mode "piéton"…
M'en fous, je connais le trajet par coeur, pour l'avoir fait avec des 
véhicules qui oscillent de la 2CV à la Subaru Impreza, en passant par 
divers deux-roues, et j'arrive pile poil à midi chez Alf (on ne bouffe 
pas si tôt que ça chez lui, mais faut lui laisser le temps de se 
préparer psychologiquement, merdalors)… Je passe les détails de 
l'allumage du barbecue, le pauvre ne connaissant pas la technique 
-imparable- dite du chalumeau, et vers les 15h, le ventre plein, je me 
décide à le laisser enfin bosser : c'est pas tout, mais on m'attend chez 
Polaroil!
Eh oui, ma deuxième étape sera mancelle…
J'y arrive en toute fin d'après-midi, après avoir copieusement jardiné, 
y'a des petites routes pas dégueulasses au nord de la Loire. Accueilli 
par la très charmante Paulette Polaroil, je déballe mon barda dans la 
chambre d'amis, et vais illico me désaltérer en compagnie de gracieuses 
demoiselles… le Chef étant retenu par ses obligations professionnelles.
A peine est-il arrivé, que passe son Daron, venu prendre un apéro 
rapide, suivi de peu par un membre de la tribu Polaroil, Vlad 
l'empaleur, alias Waldo, ducatiste à ses heures, mais pour l'occasion 
chevauchant  fièrement une somptueuse Vespa de 1960… C'est avec lui que 
nous dégusterons le repas préparé par Paulette, et après force 
babillages, Waldo reparti, je me glisse dans mon duvet. C'est pas tout, 
mais le lendemain, le Chef a du boulot, et de bonne heure!
Réveil en douceur, petit déj, remise en place du barda… Je n'ai même pas 
fini de me rééquiper que les Polaroil me claquent une bise en me 
recommandant de fermer la porte. Cette fois, c'est direction le Nord, 
d'une traite!

Je suis les recommandation du Bidule, à qui j'ai recommandé de ne pas 
prendre les autoroutes, mais quand même de taper au plus court. Ca me 
vaudra quelques surprises, car il n'hésite pas à prendre un chemin (de 
type "route-à-Corinne") entre deux champs, et refuse obstinément de se 
diriger vers un bled d'importance un peu moindre que Bézu-la-Forêt, par 
exemple. Ce n'est pas toujours pratique, quand mon tracteur se rapproche 
inexorablement de la réserve.
J'arrive quand même à me diriger vers des terres aussi plates que la 
mienne, après avoir coupé la vallée de la Seine à Rouen, et traverse 
tranquillement la Somme, me dirigeant vers Lille, que j'atteindrai en 
fin d'après-midi.
Sinmian m'entend arriver, du fond de son coron, et m'emmène directement 
poser la brêle dans le garage qu'il a loué pour moi. Ce type est fou, 
pour trois nuits mon tracteur aurait pu dormir dehors… mais bon, ça le 
rassure, et moi aussi.
Retour chez lui, douche, il fait un cagnard de fou, au moins 25°C. :-)
Après quelques heures à papoter et attaquer une bouteille de Neisson qui 
ne nous a pourtant rien fait, on file bouffer un kebab (absolument 
délicieux, il me réconcilie avec la cuisine turque, oh pardon, kurde…), 
puis on retourne chatouiller le Neisson. Écroulés vers 3h du mat, on se 
réveille vers 9 h, il fait déjà chaud… et on a prévu de se balader vers 
la mer.

Bray-Dunes, ce n'est pas loin, mais le samedi, y'a la moitié de 
l'agglomération lilloise qui y va… Ca vire au cauchemar, surtout au 
retour : l'autoroute, blindée de monde, est en travaux, c'est un bordel 
ignoble. Fiers de notre GPS, ahaha les petits malins, on abandonne le 
bitume surchauffé pour celui à peine plus tiède des campagnes. Mauvaise 
idée… Le Bidule s'obstine à nous faire passer entre les champs… pour 
nous ramener vers l'autoroute. Pour corser l'affaire, une guêpe 
s'introduit dans mon casque, la salope, et me pique à la lèvre, qui se 
transforme rapidement en chipolata. Heureusement pour moi, Didier fume, 
et se roule rapidement une clope… dont je passe la braise à ras de la la 
piqûre. Devant son air effaré, je lui explique que le venin se décompose 
à 45°C, et que la clope est le meilleur distributeur de chaleur 
concentrée sur un point précis. Cinq minutes plus tard, nous repartons, 
ça va nettement mieux (même si ce n'est pas parfait, une clope roulée 
main chauffe moins qu'une "cousue").
Arrivés enfin à la maison, nous nous réconfortons avec un ti'punch 
corsé, puis filons chez Massimo, un copain rital de Didier, qui nous 
accueille à bras ouverts… Dîner délicieux (Didier, fais péter l'adresse, 
pour les Lillois à l'écoute), puis retour à su casa… le temps de 
reluquer un peu les news, et je me zone, il est deux heures et demi. 
Didier tiendra le coup jusqu'à six heures…
Dimanche, au programme, visite du Musée de la Mine, à Leuwarde, avec 
déjeuner sur place, puis rencard avec Mogwaï.
Ayant décollé pas vraiment de bonne heure, les bisons nordiques ayant 
tendance à brouter sur place, on se fie au Bestiau électronique pour 
trouver l'adresse du musée. Peine perdue, il nous baladera pendant plus 
d'une heure, avant qu'on le squeeze, de guerre lasse, et qu'on aille 
bouffer à Douai, dans un bistrot. Didier ne supporte plus son casque 
(prêté, et en fait trop petit d'au moins un taille), qui lui broie le 
crâne… La pause casse-dalle fait du bien.
Arrivés chez Mogwaï pile à l'heure, nous la trouvons en tenue cycliste… 
un peu boueuse (pourquoi je ne suis pas étonné?), elle revient d'une 
rando VTT. On bavarde, on bavarde, et Pascal se joint à nous. 
Vieux-jeune motard, il a passé le permis dans les années 60, mais ne 
s'est remis à la moto que depuis deux ou trois ans.  Mog' ayant pris une 
douche et troqué son calcif de cycliste contre un jean (troué), on file 
chercher la Pétasse, dont le garage est un peu plus loin. Elle démarre 
sans trop de mal mais cale de plus en plus, et je trouve vite la cause : 
robinet fermé… je tourne, un peu au hasard, et le gros twin s'ébroue.
Gaz! Nous suivons la Folle, Pascal et moi, Didier en passager, jusqu'à 
Gussignies, joli petit village à cheval sur la frontière francobelge 
(amha, la terrasse du bistrot est moitié en France, moitié en Belgique), 
histoire de déguster quelques bières locales. Mogwaï n'a pas pu 
s'empêcher de nous faire passer par ses fameuses "routes à WED", mais il 
faut bien reconnaître que sans boue, elles perdent un peu de leur 
intérêt : il ne reste plus que les gravillons et la largeur interdisant 
de croiser un tricycle de mioche pour ajouter un peu de piment.
Nous ne traînons pas à la brasserie (dommage, j'aurais bien bu une autre 
bière), car Fuckati nous attend un peu plus loin. J'allais dire "de 
l'autre côté de la frontière", mais vu qu'on est passés cinq ou six fois 
de suite en moins de vingt bornes d'un côté à l'autre, ça n'a guère de 
sens…
Eh bien, elle a osé!
Mogwaï m'a fait le coup de la panne, et devant témoins.

Bon, elle va se défendre en disant que c'est moi qui ai tourné le robico 
de la Pétasse dans le mauvais sens, mais d'abord, elle aurait dû 
vérifier, non mais…
Bref, dans un carrefour, en pleine cambrousse, plof… plus rien. On 
pousse les bécanes à l'abri d'une éventuelle bagnole, et on commence à 
cogiter. La soluce la plus simple : pomper une partie du carburant de 
mon tracteur, heureusement muni d'un robinet : la 250 YBR de Pascal est 
injectée, ça risque d'être plus sport.
Un autochtone (qui nous demande si nous sommes français, ce qui prouve 
qu'on est en Belgique) s'enquiert de nos déboires, et nous prête un 
bidon (ce qui prouve qu'il est Belge, un Français aurait sorti le 
cal.12). On sirote donc mon tracteur, puis on repart… urgence absolue, 
une station. Mog' a beau connaître le coin, c'est le GPS qui trouvera en 
premier, ouf.
Une fois ravitaillés, on en profite pour échanger nos brêles. Mogwaï, 
ravie de poser à nouveau le cul sur une Harley, ne se fait pas prier… et 
me voici aux commandes de la Pétasse, Didier toujours en SDS. Il 
apprécie nettement la selle surélevée qui lui permet de voir la route… 
comme si je n'étais pas devant.
Mogwaï file, nez au vent sur mon tracteur, un sourire béat aux lèvres, 
pendant que je m'escrime avec la tringlerie de boîte un peu fatiguée de 
l'Intruder. D'un autre côté, je sens bien qu'il y a nettement plus de 
chevaux, et le freinage est costaud, je manque prendre Didier sur le 
râble au premier contact avec le levier.
On arrive rapidement à un bistrot, en pleine nature… cerné par les bois, 
mais aussi par les bécanes, y'en a plusieurs dizaines. Au milieu, trône 
une jeep Auto-Union, une Munga, superbe. Le bistrot est blindé de 
motards, surtout en terrasse, mais il faut dire que l'intérieur est 
rempli… de vieilles brêles, en parfait état. Ce sont celles du patron, 
je crois… :-)
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