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From: PaulAubrin <paul.aubrin@invalid.org>
Newsgroups: fr.soc.histoire
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Date: Wed, 10 May 2023 14:38:08 +0200
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J'aime les récits de voyages anciens. On m'a signalé ce livre-ci qui m'a 
fait dresser les cheveux sur la tête :

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5589412s.texteImage

Ceux qui étaient vendus comme esclaves aux négriers du commerce 
triangulaires avaient finalement plutôt de la chance.

Extrait :

Nul pays au monde, du moins dans les temps modernes, n'a été inondé 
d'autant de sang humain. Les fêtes où l'on immolait par milliers des 
victimes au dieu de la guerre ou aux mânes des rois défunts étaient si 
régulières, qu'elles portaient le nom significatif de « Coutumes ». 
C'était une institution nationale, vieille de plusieurs siècles * et 
regardée comme essentielle à la conservation de la monarchie.
A la mort de Ghézo (1858), l'aristocratie dahoméenne s'était trouvée 
partagée en deux partis : les uns voulant le maintien, les autres 
exigeant la suppression des boucheries abominables qui, périodiquement, 
transformaient en charnier les rues de la capitale. Comme toujours, la 
victoire fut aux pires et l'Europe frémit en apprenant que le sang de 
3.000 victimes humaines avait arrosé le tombeau de Ghézo. Ah ! s'il n'y 
en avait eu que 3.000 !
En 1860, M. Lartigue, agent en chef des factoreries de M. Régis, de 
Marseille, fut obligé d'assister à la fête des Coutumes à Abomey. Voici 
un extrait de son journal :

SACRIFICES HUMAINS AU DAHOMEY.
« 16 juillet. — Premières décapitations. — Un captif bâillonné a été 
amené et le ministre de la justice a demandé au roi s'il n'avait rien à 
faire dire à feu son auguste père par l'intermédiaire du prisonnier. 
Justement il avait d'urgentes nouvelles à lui notifier. Plusieurs grands 
sont venus prendre ses ordres et sont allés les transmettre à la 
victime, qui répondait affirmativement par des signes de tête. C'était 
chose curieuse à voir que la foi profonde de cet homme qu'on allait 
décapiter, à se charger de toutes ces commissions.Après lui avoir remis, 
pour ses frais de route, une piastre et une bouteille de tafia, on l'a 
expédié <i>ad patres</i>. Deux heures après quatre nouveaux messagers 
étaient expédiés dans les mêmes conditions.

» 28juillet. — La nuit prochaine,il y aura grand massacre Les tueries ne 
discontinuent pas. La place du palais exhale une odeur infecte. Quarante 
mille nègres y stationnent jour et nuit au milieu des ordures. Joignez-y 
la vapeur du sang répandu et les émanations des cadavres en 
putréfaction,et vous croirez sans peine que l'air respiré ici est mortel.

» 30 et 31 juillet. — Les principaux mulâtres de Ouidah offrent leurs 
victimes, qu'on promène trois fois autour de la place au son d'une 
musique infernale. La troisième ronde achevée, le roi s'avance vers la 
députation et, tandis qu'il félicite chaque donateur, l'égorgement 
s'accomplit