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From: Paul & Mick Victor <b.suisseVotreculotte@gmail.com>
Newsgroups: fr.rec.arts.musique.classique
Subject: Re: =?ISO-8859-15?Q?D=C9LABREMENT...?=
Date: Mon, 11 Sep 2023 01:57:26 +0700
Organization: <https://pasdenom.info/news.html>
Message-ID: <udl3iq$teu$1@rasp.pasdenom.info>
References: <64fddaaa$0$7761$426a34cc@news.free.fr>
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Injection-Date: Sun, 10 Sep 2023 18:57:30 -0000 (UTC)
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X-Newsreader: MesNews/1.08.06.00
Bytes: 4225
Lines: 54

MELMOTH a émis l'idée suivante :

> En ce Moment sur FM : la *Tribune des Critiqes de Disques* (faut-il rappeler 
> que c'est la plus vieille émission de Radio française toujours diffusée ?), 
> et Je l'écoute (malgré ses innombrables Défauts) depuis 1958 !...

Je n'ai pas eu cette opportunité, parce que France Musique, qui ne 
s'appelait pas encore comme ça, n'était diffusée qu'en modulation de 
fréquence, et qu'en 1958, il n'y avait que très peu de postes captant 
la bande FM. Mes parents, en tout cas, n'en avaient pas encore. On 
avait un poste à lampes que mon père appelait la téhèssèfe, avec son 
œil magique, ses GO, PO, OC et BE, son couvercle qui cachait un 
tourne-disque (on appelait ça un pick-up) et sa plaque de verre gravée 
de noms exotiques : Paris, Alger, Budapest, Madrid, Bruxelles, 
Stuttgart, Andorre, etc. (le transistor ne s'est diffusé auprès du 
grand public qu'avec les années yéyé, 1962-1966). À la place de la 
Tribune, on écoutait, le dimanche soir, le concert du Grand orchestre 
de Radio-Luxembourg (qui ne s'appelait pas encore RTL), sous la 
direction de Louis de Froment. Quant à la stéréo, c'était quelque chose 
de plus rare encore. J'en ai entendu pour la première fois le 8 mai 
1968, jour où Radio-Luxembourg et Europe Numéro Un (qui ne s'appelait 
pas encore Europe 1) ont mis en commun leur programme pour proposer une 
émission stéréophonique. Il fallait deux postes de radio, l'un réglé 
sur Radio-Luxembourg, l'autre sur Europe. Je me rappelle qu'il y avait 
une partie de ping-pong (la balle qui rebondissait de gauche à droite, 
et de droite à gauche, c'était incontournable) et d'un sketch de 
Francis Blanche dans lequel une locomotive arrivait d'un côté, et 
s'arrêtait de l'autre. Et une voix qui disait : "Monsieur Blanche, je 
vous ai déjà dit de ne pas venir à l'église avec votre outil de travail 
!" Ou quelque chose comme ça.
https://tinyurl.com/uprhxyvx

C'est sans doute un lieu commun de dire que la génération des 
bébiboumeurs est celle qui a vu le plus d'inovations techniques en 
quelques décennies. Napoléon, dix-huit siècles plus tard, ne se 
déplaçait pas plus vite que César. Les paysans de l'an Mil ne vivaient 
finalement pas très différemment que ceux du XVIIIe siècle. Mais 
lorsque je revois le bambin que j'étais dans les années 50 et le monde 
dans lequel je vis aujourd'hui, j'ai l'impression d'être né sur une 
autre planète. S'il fallait retenir une date emblématique dans cette 
course au progrès, disons, depuis 1945, certains évoqueront le 21 
juillet 1969 (vous n'étiez pas devant votre poste télé, ce jour-là ?), 
d'autres le 23 décembre 1954, lorsque le professeur Joseph Murray 
réussit la première greffe d'organe. Pour ma part, je retiendrais 
plutôt celle du 11 mai 1997. L'humanité ne semble pas avoir pris la 
vraie mesure de ce micro-événement, mais elle a vécu ce jour-là une 
révolution aussi formidable que la révolution copernicienne.
--
Paul & Mick Victor (et Aragon)
J’ai vévu le jour des merveilles
Vous et moi souvenez-vous-en
Et j’ai franchi le mur des ans
Des miracles plein les oreilles
Notre univers n’est plus pareil
J’ai vécu le jour des merveilles