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From: Cardinal de Here <cardinal@here.jc>
Newsgroups: fr.soc.politique,fr.soc.religion
Subject: =?UTF-8?Q?Re=3a_La_religion_des_Azt=c3=a8ques?=
Date: Fri, 23 Feb 2024 19:27:42 +0100
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Le 23/02/2024 à 19:22, Cardinal de Here a écrit :
> Le 23/02/2024 à 19:12, Cardinal de Here a écrit :
>> Nous allons rapporter les cérémonies dans lesquelles ils offrent le 
>> sang des malheureux. On ouvre non pas la gorge mais la poitrine de la 
>> pauvre victime et on lui arrache le cœur ; on oint les lèvres des 
>> idoles de leur sang chaud et le reste se déverse dans la lagune. Puis 
>> on brûle le cœur et les entrailles, […] estimant que sa fumée doit 
>> être agréable aux dieux. Une des idoles est masculine et contemple, la 
>> tête penchée, le bassin plein de sang, comme s'il acceptait le 
>> sacrifice des victimes. On mange le gras du bras, la partie charnue 
>> des cuisses et les mollets, surtout lorsque c'est un ennemi capturé en 
>> guerre qui est immolé. Là les nôtres sont tombés sur un fleuve de sang 
>> coagulé, comme celui qui sort des abattoirs. […] Ils [les nôtres] ont 
>> vu aussi d'innombrables têtes, des corps décapités et beaucoup 
>> entiers, la plupart recouverts de voiles
>> Pedro Martir de Anglería in Les huit décades
>> cité par Michel Graulich in Le sacrifice humain chez les Aztèques
> 
> L'arrachement du cœur, suivi, au bas de la pyramide, de la décapitation, 
> vidait presque entièrement le corps de son sang. D'autres mutilations 
> encore suivaient et finalement la victime était mangée mais on en 
> conservait certaines parties.
> Des scènes pareilles, choquantes par leur extrême violence – et 
> d'autres, car les manières d'immoler des hommes étaient très variées –, 
> les habitants de Mexico-Tenochtitlan et des autres cités du Mexique 
> ancien avaient amplement l'occasion d'en voir, parfois tout au long de 
> l'année. Nulle part, semble-t-il, le sacrifice humain n'a été plus 
> pratiqué que dans l'ancienne Méso-Amérique – ou c'est là, du moins, 
> qu'il est le mieux documenté. Les Mexicas eux-mêmes se vantent d'avoir 
> immolé en trois ou quatre jours quelque 80 400 guerriers pour
> l'inauguration de leur temple principal à Mexico, en 1487.
> Michel Graulich

« Ils sacrifiaient, écrit Las Casas III, c. 189, toute sorte d'encens et 
de résines aromatiques en les brûlant ; ils offraient des sacrifices de 
toutes les herbes, roses et fleurs et de tous les arbres et de leurs
qualités. Ils sacrifiaient de tous les animaux : lions, tigres, onces, 
renards, coyotes, qui sont comme entre loup et renard ; cerfs, lièvres, 
lapins, petits chiens, lézards petits et grands, serpents et les autres 
qui se traînent sur le sol ; des oiseaux de toutes les espèces qu'on 
trouvait dans ce pays, comme aigles, faucons, milans, crécerelles, 
corbeaux, chouettes, hiboux, colombes, tourterelles, bergeronnettes et 
cailles, sauterelles et papillons et tous les autres oiseaux ; et des 
plumes d'oiseaux de couleurs et de beautés diverses, qu'ils considèrent 
comme très précieuses dans tout le pays. De même, certaines gommes et 
résines d'arbres, comme celle dont ils font les balles et qu'ils 
appellent ulli, et ils les brûlent et en teignent le visage ou le
corps des idoles. Ils offrent aussi beaucoup de papier qu'ils font de 
l'écorce ou du liber de certains arbres […]. En outre, ils donnaient en 
sacrifice beaucoup de vêtements de coton blancs et d'autres très 
travaillés de couleurs et de riches mantes de deux vares de côté, et 
d'autres vêtements de certaines formes qu'ils utilisaient, en 
particulier certaines couvertures de lit faites de poil de lapin filé, 
qui paraît du velours […]. Des pierres précieuses apparentées aux 
émeraudes […]. Et ceux qui le pouvaient sacrifiaient de l'or et de
l'argent et beaucoup de joyaux d'un art merveilleux. En outre, ils 
sacrifiaient une partie de leurs sueurs et travaux et industrie […] et 
qui plus est, ils sacrifiaient leur propre liberté car si, ayant 
commencé leurs fêtes, il leur manquait les moyens de les terminer, ils 
se vendaient comme esclaves à cet effet. Ils sacrifiaient aussi
du feu perpétuel […]. Mais leur sacrifice le plus précieux et le plus 
coûteux et le plus fréquent était de répandre son propre sang et celui 
d'autrui et d'en remplir les temples et les autels. »
Padre de Las Casas, cité par Graulich